Poème 1

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Je crois que je me suis fait violé
Mais

Par moi-même.

J'ai la gorge qui se serre pour m'empêcher de vomir, un mélange de dégoût et de honte.

J'ai autorisé des gens à me violer et j'ai pas crié.

J'ai dit que j'en avais envie.
J'ai montrer que j'en avais envie. J'ai bander.
J'ai embrassé. J'ai pénétré. J'ai sucé.

J'ai joui.

J'ai joui et mon bouchon a explosé. Mon corps est sale comme une éponge que l'on oublie au fond de levier.

Et j'ai beau la laver encore et encore et encore, elle reste toujours vieille et abîmée.

Mais elle réclame. Elle veut qu'on la viol.

Ça lui permet d'oublier quelle est misérable, mais en réalité ça ne fait qu'empirer les choses.

Je me fais violé et je joui. Je me fais violé et il joui. Parce que pour lui ces pas un viol.

Parce que je bande.
Parce que je dis que j'en ai envie.
Parce que je suce.
Parce que je pénètre.

Parce que je l'embrasse partout où je peux l'embrasser sans lui laisser le temps de respirer ou de réfléchir car s'il réfléchi il me regarde et je ne veux pas qu'il me regarde. Je veux qu'il me viole.

Viol. ["Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, ou tout acte bucco-génital commis sur la personne d'autrui ou sur la personne de l'auteur par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol."]

Je suis autrui. Je suis l'auteur de mes violences.

Recueil De Maux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant