NDA:
Contexte : Les parents de Manon sont divorcés. Elle a une belle-mère (Julie) et un beau-père (Sébastien). Sa belle-mère a deux enfants (Julien et Maxime) et son beau-père en a trois (Anatole, Lucile et Marie). Manon a aussi un grand frère (Henry) et ils s'aiment comme ils se détestent.~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
23/11/2024
Se weekend je suis chez papa.Je me sens bête.
Tout d'abord la remarque de Julie, je le sens grosse et moche maintenant. J'ai beaucoup pleuré. Mais je suis contente j'ai réussi à le cacher à mes amis quand on était en appel. Sa remarque sur ce que je mange m'a fait mal, très mal, trop mal. Je me suis sentie seule.
Ensuite Julien et Maxime qui se sont amusés à me faire peur. Tout d'abord taper dans le mur, puis ouvrir ma porte tout en disant que se n'est pas eux. J'ai cru devenir folle. Puis ensuite la menace de mort, j'ai cru que j'allais m'évanouir. J'ai la tête qui tourne. Je n'en revenais pas, quelque chose c'est brisé. Je crois qu'au fond j'ai souhaité que je sois vraiment, morte. Encore maintenant j'en tremble. Quand je l'ai dit à papa, il a engueuler les gars avec Julie. Puis elle a commencé à me faire des remarques sur le fait que j'ai eu peur d'enfants de 11 et 7 ans, évidemment papa l'a suivie. Cette fois encore je me suis sentie seule. Encore et toujours seule.
Je n'ai même pas réussi à en parler à mes amis. Pourquoi ? La honte ? La peur ? Je ne suis pas celle qui a besoin d'aide. Ils en ont plus besoin que moi. Ils ont besoin que je reste souriante. Je dois sourire.
J'ai voulu me couper, dans ma chambre. Mais mon rasoir était dans la salle de bain, alors j'ai laissé tomber car je n'ai pas réussi à me lever. Tan mieux ?J'avais un peu faim en prenant le goûter, mais après la remarque de Julie puis la menace je n'ai plus faim. J'ai envie de vomir. J'aimerais vomir. Je vais essayer de le faire pendant qu'ils mangent en prétextant que je n'ai pas faim et que je suis fatiguée. J'espère y arriver cette fois. Mais je serai sûrement trop lâche, comme d'habitude. Je suis vraiment une moins que rien.
Qui peut m'aimer ? Je suis trop lâche. Trop moche. Trop horrible. Trop peureuse. Trop émotive. Trop dramatique. Trop nul. Trop grosse. Trop boutonneuse. Trop différente. Trop vulgaire. Trop prude.
Trop moi.
Qui pourrait m'aider ? Alors que même moi je ne m'aime pas.
Les gars viennent de me donner des papiers pour s'excuser. C'est chou. Je ne sais pas si je leur en veux encore ou si j'en veux à moi-même. Leur menace m'a fait peur, j'ai crû devenir folle en plus. Mais peut-être que si je n'avais pas été moi, je n'aurais pas réagi comme ça. C'est ma faute. Si je n'avais pas été moi rien de tout ça ne se serait passé.Pourquoi je suis moi ?
C'est vrai ça. Pourquoi je n'aurais pas été quelqu'un d'autre. Je suis trop nulle. Je ne sais rien faire, j'angoisse pour tout. Je ne réfléchis pas comme tout le monde apparemment. Je me sens différente. Comment l'expliquer. Par exemple il y a des choses qu'on sait faire et qui sont basiques et bah moi non. Genre le vélo, nager, se maquiller. Pour moi beaucoup de choses ne semblent pas normales. Je ne ressens pas comme les autres je crois. Par exemple je rêve de vivre un amour comme dans les livres et les films, mais je ne suis jamais tombé amoureuse mais pas un vrai crush ! J'ai trop honte d'admettre que c'était pas vrai. La seule fois que j'ai été en couple, j'ai été triste de la rupture. Mais je crois que c'était car j'aimais qu'on puisse m'aime alors que alors je ne m'aimais pas moi même. Est ce bizarre ? Ou méchant ? Je suis sûrement une mauvaise personne. C'est peut-être pour ça que j'ai toujours un(e) ami(e) qui s'en va, car je suis méchante. Pourtant j'essaye. J'essaye d'être gentille. Peut-être que c'est ma destinée. D'être seule.
Même si on peut dire que j'ai des amis, je me sens quand même seule. Peut-être que si j'en parle ? Non. Ils vont se moqué de moi. Je pense qu'ils sont amis avec moi car ils ont pitié. Je fais sûrement pitié. Après vu ma tête ça ne m'étonne pas.
Donc je ne me sens pas à l'aise avec les autres personnes car je ne pense pas et n'agit pas comme elles ? Depuis toute petite je le sais, je le sens. Mais j'ai du mal à l'expliquer.
Peut être que j'ai du mal car j'en veux à tout le monde. Pourquoi ? Mon aggression ? Mon harcèlement ? Le divorce de mes parents ? Je ne sais pas. Je ne sais même pas quoi faire pour paraître normal. Paraître à ma place.
Après tout je ne suis jamais à ma place. Pas au lycée ça c'est sûr. Et dans mes maisons aussi, même si chez papa je ne me sens pas chez moi. Chez maman non plus car on est plus tous les trois. Et je ne le sens pas à ma place dans ma famille. C'est vrai. Le comportement de mon papi m'énerve et je suis la seule à être révoltée ! Tout le monde dit que j'abuse mais ils le prennent trop avec des pincettes. Je ne sais même plus comment agir avec lui maintenant. Il dit vouloir changer pourtant il finit toujours pareil. Je lui souhaite vraiment de changer, vraiment. Mais je n'arrête pas de le dire que c'est une question de temps. Chaque fois que j'apprends de nouvelles choses, je grandis. Peut-être trop vite. Il y a tant de non-dits dans ma famille. Tant de tabous. Comment suis-je censé me construire dans une famille qui ne se dit pas tout mais qui reste présente trop souvent ?
Quand je dis à maman que je ne suis pas très famille, elle dit que je suis méchante et pas reconnaissante. Mais ça ne veut pas dire que je ne les aime pas, au contraire car je reste blessé par ce qu'ils peuvent faire, je les aime mais "de loin". Pour moi on a pas besoin d'être là trop souvent pour montrer son amour, je crois. Il peut suffire d'être là dans les bons comme dans les mauvais, de ne pas s'incruster, d'avoir quand même un semblant de vie privée. J'espère qu'ils comprendront un jour. Car chaque fois que je parle ils finissent blessés alors que se n'est pas mon but! Je le jure ! C'est souvent pour rire. Et quand c'est eux, ils disent que c'est pour rire. Je ne comprends plus très bien. Je suis censé faire quoi alors ? Je ne sais pas.
Au moins, en écrivant j'ai été absorbé. Je viens de me rendre compte que je ne réfléchissais plus et que je ne faisais qu'écrire. Je me sens vidée. Ça fait du bien. La sensation est agréable je trouve. Je me suis enfin ouverte, pour de vrai. Sans mentir, sans cacher des choses. Pour de vrais. Même si ça ne reste pas grand chose par rapport à d'autres problèmes que d'autres personnes peuvent avoir, ça fait du bien.
Enfin.
Peut-être qu'écrire va m'aider à avancer ? Qui sait ? Je vais essayer. Même si je n'écrirai pas beaucoup ça vaut le coup. Si ça peut m'aider à avancer.
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Journal D'une Âme Perdue
RandomManon se sent seule. Elle n'ose pas en parler. Elle commence donc un journal pour essayer de s'en sortir. Peut-être qu'avec un peu d'aide elle s'en sortira