À QUI LA FAUTE ?

Les corbeaux

                                                                                         VANYA

                Cette après-midi, Amélia s'est portée volontaire pour m'accompagner afin de trouver ma robe d'anniversaire. Assise dans la voiture, nous cherchons des modèles de ma robe de rêve. Amélie, je ne la connais que depuis deux ans, mais je m'entends bien avec elle. En réalité, je n'ai pas trop de point en commun avec elle, mais quand je m'ennuie ou bien, j'ai besoin d'aide, comme aujourd'hui, elle est toujours présente.

Aujourd'hui c'est mon anniversaire, à cette occasion, j'ai organisé une énorme fête dans laquelle j'ai invité tout un tas de personnes. J'appréhendai depuis des jours le fait d'être le centre d'attention. Depuis toujours, une peur épouvantable survenait lorsque j'étais entourée de trop d'individu à la fois. Je me sentais comprimée, observé. Malgré tout ces peurs, j'avais tout de même une mince partie de moi qui aimais le fait d'être aimée, enviée. 

– Alors, je prends la bleue ou bien la rose ? Je me retourne vers Amélie et lui fait face. Elle regarde les photos des robes devant elle, hésite un moment en se grattant la main. J'ai remarqué ce tic depuis un moment, elle fait cela quand elle est stressée, c'est sûrement pour cette raison qu'elle a de la crème sur elle tellement ses mains sont abimées, sèches. En l'observant, je me rends compte que ses cheveux noirs tombent de plus en plus. Sa longueur sur le bas du dos auparavant se retrouve à présent sur le bas de ses épaules. De plus, ses yeux sont entourés de cernes, qui sont camouflées. Légèrement remarquable, l'anticerne doit sûrement aider

– Comme tu veux, me répond-elle après mûre réflexion

– Tu as pris mille ans pour ça ? Non mais sérieux, je t'ai appelé pour quoi alors ? je savais que j'étais un peu froide avec elle, mais c'est comme ça que je dois me faire respecter. Depuis petite, on me répétait que pour se faire respecter, il fallait avoir de l'autorité, montrer son côté autoritaire. Alors, j'ai suivi les normes que l'on m'imposait.

J'en avais franchement marre, car elle n'arrive jamais à prendre de décisions. Tout comme moi d'ailleurs, mais ce n'est pas elle qui va la porter, cette robe.

– Prend la bleue ? se décide-t-elle finalement, elle alterne entre mon visage et l'écran qu'elle tient dans sa main toute fripée.

– Je prends la rose. 

Je fais toujours l'inverse de ce que l'on me dit, je n'aime pas être contrôlée. On ne sait jamais sur qui on peut tomber, il y a dans ce monde des jalouses, des vicieuses et ma mère m'a dit plusieurs fois que la richesse attire les pauvres. Je ne dis pas que c'est le cas pour Amélie, mais on ne sait jamais et dans tous les cas le thème est le rose, je préférais toujours le rose. En fin, je crois...

Suite à mon habituelle manque de tact, cette dernière se tait. Et elle recommence à se gratter la main. En toute honnêteté, elle me faisait de la peine, mais je n'ose jamais, ni personne d'ailleurs, parle de ce tic. Le reste du trajet se fait dans le calme, au plus grand bonheur du chauffeur Moris.

De retour chez moi, j'invite ma bande de pote pour me tenir compagnie. Les traiteurs, les décorateurs et ceux qui ramènent les nourritures et les boissons s'occupent de tout. Et moi, j'ai juste besoin de me faire belle.

En montant dans ma chambre, j'ai un instant de doute. Est-ce que cette soirée sera aussi parfaite que je l'imagine ? 

J'entends Max et Julia rigoler à gorge déployé. Moi et Julia sommes des meilleures amies, je la connais depuis longtemps et on passe beaucoup de temps ensemble. On a une relation assez fluide et on n'a pas besoin de parler pour savoir ce que l'un ou l'autre ressent. Elle est timide, mais pas avec nous, elle sait se mettre en valeur dans une conversation.