ᴄʜᴀᴘɪᴛʀᴇ ᴜɴ

35 1 0
                                    

Les premières sirènes avaient retenti, mais elles étaient restées les seules à briser le silence lourd et menaçant de la ville. À mesure que les policiers arrivaient sur les lieux, la situation leur échappait de plus en plus. Ils avaient espéré maîtriser la violence, contenir un groupe de jeunes ou d'agitateurs malintentionnés, comme si ce n'était qu'une émeute qui se répandait à travers la ville. Mais ce n'était pas une simple émeute. Ce n'était pas non plus une bagarre de quartier. C'était quelque chose de bien plus sombre, un mal qu'ils n'avaient pas vu venir.

Les rapports étaient flous au départ. Des témoins parlaient de personnes "enragées", de "bêtes sauvages", de "fous furieux" attaquant les passants, les renversant, les mordant, les dévorant. Mais personne n'arrivait à donner une explication précise. Au commissariat, l'incertitude régnait. Les agents se parlaient à voix basse, se lançaient des regards inquiets. Mais ils étaient là, ils faisaient ce qu'ils pouvaient. Les appels n'arrêtaient pas de venir, se superposant les uns aux autres dans une cacophonie qui ajoutait à la confusion générale.

Puis, les rapports avaient commencé à se faire plus précis. Des témoins parlaient de créatures, pas tout à fait humaines, des corps qui se relevaient après avoir été tués. Des gens qui se comportaient de manière irrationnelle, violente, incontrôlable. Des cadavres qui se levaient, se déplaçaient lentement, comme des ombres glacées, à la recherche de proies. Des êtres dont le regard était vide, mais d'une faim terrifiante.

Les policiers pensaient d'abord à une hystérie collective. Mais très vite, la réalité s'imposa. Ce n'était pas de l'hystérie. C'était une attaque, une attaque venue de nulle part, rapide, violente, inexpliquée. Et au fur et à mesure que l'on comprenait ce qui se passait, la peur s'installait dans le commissariat. La peur de l'inconnu, de l'impossible.

Les policiers se rassemblaient, tentaient de s'organiser, mais les forces étaient trop faibles. La ville était un champ de ruines. L'ancien musée, transformé en poste de police, n'était plus qu'une forteresse en ruine. Les bureaux étaient renversés, les fichiers éparpillés, et le sang coulait à flots. Ce qui avait commencé comme une tentative de coordination s'était transformé en un abattoir de violence pure. Les policiers étaient impuissants, accablés par l'ampleur du désastre. Des collègues étaient tombés sous les griffes des monstres ambulants, devenus à leur tour des créatures affamées. Ceux qui étaient encore en vie se barricadaient dans les salles, attendant une fin inéluctable.

Dehors, la ville s'était transformée en un terrain de chasse. Les rues étaient devenues des zones de non-droit, envahies par des créatures décharnées qui se traînaient, dévorant tout sur leur passage. Les flammes léchaient les bâtiments, les voitures étaient retournées, abandonnées dans les rues. Les cris de terreur se mêlaient aux bruits sourds des explosions, et la fumée envahissait tout.

Mais le plus terrifiant, c'était ce silence qui suivait les vagues de violence. Le silence après les cris. Le silence après la fuite. Et la certitude que, peu importe où l'on se cachait, ces créatures viendraient, inexorablement, lentement. Elles ne se précipitaient pas, elles ne couraient pas. Non, elles prenaient leur temps. Elles traînaient, déchiquetant tout sur leur passage, et s'assuraient qu'il n'y avait plus aucune échappatoire.

Sous la pluie battante, la silhouette en uniforme bleu fend l'air à toute vitesse, le souffle court, chaque pas résonnant dans le silence lourd de la nuit. Son fusil à pompe est fermement serré entre ses mains, et son casque, visière baissée, masque son visage, ne laissant transparaître que la détermination de ses gestes. Elle slalome entre les ombres mouvantes, évitant de justesse les créatures errantes qui se traînent dans les rues désertes. Les zombies, lents et maladroits, semblent inconscients de sa présence, mais elle ne prend aucun risque.

𝐏𝐑𝐎𝐉𝐄𝐓𝐂 𝐀 ˍ 𝐁𝐢𝐨𝐡𝐚𝐳𝐚𝐫𝐝。ᴛᴏᴍᴇ 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant