Prologue

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Le Monde Pokemon, cent ans dans le futur. Le Soleil ne brille plus, ne se lève et ne se couche plus, le vent a cessé de souffler depuis bien longtemps, la lumière elle-même n'existe plus, le Temps s'est arrêté. La Terre est paralysée. En un mot, l'Apocalypse.

Cepedant, les Pokemons se sont adaptés à cette vie sombre et rongée par les ombres ; dans une forêt autrefois peuplée de Mystherbes, de Chenipottes et de mille nuances d'ailes de Prismillons vit encore une vielle Héliatronc, plus que centenaire. Elle se plaît à raconter aux jeunes des environs des histoires du temps où la Terre tournait encore sur son axe. La pauvre Pokemon avait certes les racines fragiles, et ses jolis pétales autrefois d'un jaune aussi lumineux que le Soleil avaient ternis et flétris, mais elle était la seule survivante de ce temps où les fleurs resplendissaient sous la douce chaleur du Soleil d'été.

Il n'y avait pas si longtemps que ça, une vieille légende avait émergé des méandres de sa mémoire, alors qu'elle pensait à cet humain qui rêvait assis sur la plage, contemplant la mer sous un coucher de Soleil, il y  de cela plus d'un siècle. Elle avait décidé de la raconter aux enfants, assis devant elle et la grande souche qu'elle ne quittait que rarement, maintenant que ses racines avaient du mal à la porter.

- Mes chers petits, commença-t-elle de sa voix éraillée mais toujours compréhensible.

Chenipotte, Bulbizarre, Arakdo, Pichu et Arcko se turent et portèrent toute leur attention sur Héliatronc, les yeux déjà remplis d'étoiles à l'idée d'entendre ses histoires passionnantes.

- Je me suis souvenue d'une vieille légende, déjà oubliée de mon temps, voulez-vous l'entendre?

Les jeunes Pokemons approuvèrent avec enthousiasme, tendant encore plus l'oreille. Surtout Arcko, le plus intéressé de la bande. Il se plaisait à entendre la moindre légende, la moindre information sur le passé de la planète, si bien que la vieille pokemon lui avait parlé à lui, et à lui seul de Celebi, le Pokemon capable, selon les racontars, de voyager dans le temps.

- Cette histoire s'est passée à l'enfance du monde, commença-t-elle. A cette époque, les Pokemons n'étaient pas les seuls à vivre sur ces terres, mais les humains aussi y prospéraient. Ils vivaient tous en harmonie. Ensemble, ils construisirent la Tour du Temps et créèrent les Rouages du Temps, dans le but de réguler le cours du Temps. La garde de la Tour fut attribuée aux Pokemons qui y envoyèrent Dialga pour la protéger, et les Rouages furent confiés aux hommes.

La vieille Pokemon reprit quelques forces avant de continuer, et croqua dans une baie oran.

- Le temps passa, et les humains prirent la fâcheuse habitude de se faire la guerre sans arrêt, utilisant les Pokemons comme armes et se servant de leur talent pour le combat comme moyen de se battre. Ce qui devait arriver arriva ; les Pokemons se soulevèrent, et une guerre sans pareille éclata. Il y eut des pertes des deux bords, mais nous autres Pokemons avions l'avantage du nombre et des pouvoirs. Alors qu'il ne restait qu'une centaine d'hommes à peine, ceux-ci se préparèrent au dernier assaut, en fabriquant ce qu'on appelle arcs, flèches, sabres, bombes...pour ainsi mieux nous combattre.

Héliatronc contempla une nouvelle fois son auditoire, le regard brûlant d'envie d'entendre la fin.

- Au moment où l'on donna l'assaut, une jeune fille à l'âme très pure s'interposa entre les deux camps, mais le roi des hommes et Arceus lui envoyèrent en même temps une flèche et une décharge de lumière divine en plein cœur. Elle mourut sur le coup. Touché par cet acte héroïque, on signa la fin de la guerre, et on scella la mémoire et l'esprit de la jeune fille dans un Rouage du Temps, et puisque personne ne le connaissait, on lui donna un nom ; Seikatsu No Musume, la fille de la vie. Humains comme Pokemons lui rendirent un culte durant des siècles, si bien que son nom fut écourté, pour devenir Seika. Seika était certes morte, mais toujours consciente, enfermée dans son Rouage. Elle entendait les prières des fidèles qui lui étaient destinées et voyait le monde vivre, le temps passer. Cependant, elle sentait monter des entrailles de la terre une ombre dévastatrice et irrésistible, engloutissant peu à peu la planète. La pauvre fille fut si bouleversée par le sort qui attendait le monde qu'elle se mit à pleurer. Le temps passa, et son culte fut oublié, à tel point qu'elle-même oublia son propre nom. On dit qu'aujourd'hui encore, on l'entend pleurer dans le Rouage, attendant un espoir déjà vain de salut pour les êtres vivants.

L'auditoire ne dit pas un mot. Seul Arcko semblait sceptique. Le jeune pokemon avait déjà une petite idée derrière la tête...

A suivre...

Toki no Kodomo1- Les Rouages du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant