Toki no Kodomo1- Les Rouages du Temps

Le début d'une grande aventure!

Le soleil couchant commençait à faire saigner la mer en ce chaud soir d'été. Le crépitement des torches qui éclairaient l'entrée était semblable au bruit des Dardargnans qui butinent habituellement les fleurs, et les roches de la falaise Sharpedo étaient teintées d'or, de miel et de rosé.

Un jeune humain se tenait fièrement devant la grille de reconnaissance d'empreinte de la Guilde de Grodoudou, sa crinière de cheveux ébène s'ébouriffant au contact du vent salé venu de l'Ouest. Le jeune garçon prit une grande inspiration, tout en pensant tout haut, fermant les yeux ;

« Allez Shuko, c'est pas la mer à boire, tu PEUX le faire ! »

Il s'avança sur la grille, et y posa le pied droit. Une voix s'éleva du trou noir et profond.

- Empreinte détectée, empreinte détectée ! A qui appartient l'empreinte ? A qui appartient l'empreinte ? C'est...

Enfin, « vouloir » et« pouvoir » sont deux choses bien différentes, et Shuko, pris de panique en entendant la voix de Taupiqueur, prit ses jambes à son cou et s'enfuit en direction de la plage, non sans pousser un cri digne de la pire des lavettes avant que le Pokemon n'ait finit sa phrase.

- ... l'empreinte de Shuko. ...Il est partit ?... ... SHUKO !!!!!! Espèce de lavette !!! Reviens ici TOUT DE SUITE !!!!!

Le pauvre humain, qui avait fui à la vitesse d'un Galopa à la charge se prit les pieds dans une pierre qui prospérait sur le chemin, et s'écrasa sur le sol avant de rouler en direction de la grande plage, la route étant en pente, il la dévala dans un roulé-boulé aussi impressionnant que lamentable, avant de se prendre un rocher en pleine poire qui arrêta sa chute.

Il resta là un petit moment à gémir de douleur, les larmes aux yeux, maugréant contre sa malchance.

- Pourquoi ce genre de trucs n'arrivent qu'à moi ?

« Mais parce que tu n'es qu'une pauvre poule mouillée incapable de te défendre, mon petit Shuko... » murmurait la petite voix de sa conscience au fond de son crâne.

Il se releva péniblement en se frottant le crâne, une énième bosse trônant sur son front. Shuko tituba encore sur une dizaine de mètres, le temps que ses yeux ne voient plus d'images dédoublées. Les Krabbys bullaient déjà sur la plage, entre les rochers. Leurs bulles s'envolaient avec légèreté vers le rivage, avant d'éclater dans un petit « pop ! » au premier coup de vent trop fort. Elles étaient jolies, ces bulles ; elles reflétaient les couleurs orangées, turquoises, écarlates et violacées de la mer.

Mais le jeune garçon, en suivant des yeux le vol de ces bulles, avait vu quelque-chose échoué sur le rivage. Quelque-chose de vivant, à moitié immergé dans l'écume des vagues. Il se précipita non sans trébucher dans le sable vers la chose, piqué par la curiosité. Il se laissa tomber près de l'espèce de boule de poils, la regardant plus attentivement. Une Mentali ! Mais pas n'importe quelle Mentali ; elle n'était ni violette, ni shiny, mais blanche. Uniformément blanche, avec l'intérieur de ses oreilles d'un bleu pâle légèrement turquoise, et la pierre sur son front renfermait des volutes de toutes les couleurs de bleu possibles et imaginables.

Shuko la secoua vivement jusqu'à ce qu'elle se réveille. Elle entrouvrit péniblement les yeux en gémissant. Des yeux avec d'infinies nuances de bleu qui se reflétaient dans le gris- bleu brouillé et délavé originel de son iris. Lui-même en fut étonné, bien que ses yeux eux aussi étaient hors du commun.

Ce fut la première chose que remarqua la Mentali. Elle avait d'abord cru qu'ils étaient saumon, feu et lave. Mais en fait, en y regardant de plus près, ils étaient d'un gris humide très clair, si bien que n'importe-quelle couleur se reflétait dedans et y était intensifiée par dix. Ses cils étaient longs et fins, très fournis. Il avait, entre autre une cicatrice sur la partie gauche de son front, une chevelure noire ébène légèrement ondulée et des dizaines d'épis qui ne faisaient que le gêner. Même le bandeau rouge qu'il avait noué sur son crâne ne changeait rien au problème.