Adara

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"Les quatres familles royales ne sont pas les seules à avoir un pouvoir politique. Les Frontaliers, les Guérisseurs, les Sorciers et Gardiens en ont aussi. "

~-~

Adara courait.

Les sapins de la forêt défilaient à toute vitesse à côté d'elle et elle adorait ça. Le froid transperçait ces vêtements trempés et ses muscles criaient grâce mais elle continuait. Toujours plus loin.

Adara encocha une flèche et visa la cible placée à 20 mètres en hauteur. Sans arrêter de courir ni même de penser à ralentir, elle décocha la flèche et poursuivit sa course, sans regarder la cible.
Elle savait que la flèche s'était plantée en plein milieu de la cible. Comme d'habitude.
Adara poursuivit sa course folle.

-

Elle s'arrêta à l'orée de la forêt, juste devant le château. Adara se camoufla derrière un arbre et tenta vainement de reprendre son souffle. Elle savait qu'il était inutile de se cacher, car les Frontaliers qui gardaient la porte voyaient tout. Ils avaient été entraînés pour cela, pour être des guerriers invincibles.

Les mains sur les genoux, pliée en deux, son souffle projetant de petits nuages blancs, elle faisait une bien piètre image d'une Princesse. Plusieurs minutes plus tard, lorsque son coeur fut calmé, Adara sortit de sa cachette et s'avança vers la porte. Elle salua les gardes qui s'inclinèrent avec respect et traversa la porte. Ses nourrices l'attendait devant la porte, les poings sur les hanches.

- Adara!! Vous avez vu votre état? Vous êtes toute mouillée, vous allez attraper un rhume!!!, dit Ann sa première nourrice.

- Et vous avez vu l'état de vos cheveux?!, renchérit Marjory

Oui, les deux nourrices de la Princesse pouvaient se montrer superficielles, mais en réalité elles étaient deux femmes attentionnées aux cœurs d'or. Adara les adorait.

Ann venait de l'Ouest. Elle avait hérité de la peau olive et des cheveux noirs de son peuple. Mince comme une allumette, Ann était toujours parfaitement habillée et ses yeux bruns toujours impeccablement maquillés.

Marjory quant à elle venait du Sud. Elle possédait des yeux et cheveux bruns toujours attachés en chignon. Une peau café au lait complétait ses traits hérités de son peuple.
Si Ann était très mince, Marjory était plutôt grassouillette mais cela ne la gênait nullement. Elle se permettait même de faire des blagues à propos de son surplus de poids.

Adara éclata de rire.

- Ann, tu sais très bien que les gens du Nord ne peuvent pas être malades. Et Marjory toi aussi tu sais que mes parents ne sont pas dérangés par mon apparence lorsque je reviens des entraînements...

Ann fit semblant de se fâcher et empoigna la main droite d'Adara.

- Votre apparence ne dérange peut-être pas vos parents mais elle me dérange moi, dit-elle en réprimant tant bien que mal un sourire

Marjory empoigna à son tour la main gauche de la Princesse et tout en riant les deux nourrices se mirent à traîner Adara dans sa chambre.

-

Marjory referma la porte de la chambre d'Adara.
La pièce, gigantesque, possédait deux étages. Le premier, ouvert aux nourrices, comportait une salle de bain, un garde-robe, un bureau, un salon et une cuisine.
Le deuxième étage était, quant à lui, interdit aux nourrices. Il était réservé à la Princesse. Le seul accès à la pièce était deux escaliers en colimaçons, collés au murs qui menait à une passerelle. Cette passerelle était fermée par deux portes massives qui marquait aussi le début de la chambre de la Princesse. La chambre comportait un lit à baldaquin, un autre garde-robe, un bureau, une autre salle de bain et un balcon fermé par deux portes vitrées. De là on avait une belle vue de l'ensemble du royaume d'Elensar, le royaume du Nord.

Ann assit la Princesse devant la commode et commença à défaire ses cheveux, tandis que Marjory allait lui trouver quelque chose à mettre.

- Ce soir Adara, vos parents ont invité les ambassadeurs du royaume de l'Ouest à dîner. Il vous faudra donc être parfaite pour ce soir. Vous comprenez pourquoi nous nous sommes un peu emportée tantôt? Il s'agit quand même d'ambassadeurs du royaume de votre mère, il faut donc l'honorer en vous mettant...

Déjà Adara n'écoutait plus les babillages d'Ann. Sa fête était dans quelques semaines et elle allait avoir 20 ans. À cet âge, la plupart des filles étaient mariée mais Adara avait prétendu vouloir attendre à sa fête pour trouver le bon mari. En fait, elle n'avait aucune envie de se marier à quelqu'un qu'elle n'aimait pas. Elle voulait épouser quelqu'un qu'elle aimait de tout son coeur. Enfin, si un homme la trouvait assez belle pour l'épouser...
Le regard d'Adara se promena sur son reflet dans le miroir en face d'elle. Elle avait de longs cheveux platines qui lui descendait au bas du dos et les yeux gris acier de sa mère. Sa peau pâle était l'héritage de son peuple tout comme la couleur de ses cheveux. Adara possédait un visage en forme de coeur, des pommettes hautes, un petit nez fin et des lèvres bien dessinées. Elle avait un corps mince mais musclé, dû aux nombreux entraînements quelle s'imposait. De plus, elle s'avait tirer à l'arc et se battre à l'épée. Adara possédait des formes là où il le fallait et elle ne laissait aucun homme indifférent. Seulement, elle n'en avait pas conscience.

- Adara? Adara. Vous m'écoutez? Ah voilà vous êtes revenue parmi nous. Vous pouvez allez vous changez, j'ai fini de vous coiffer et Marjory a choisi votre robe.

Adara jeta un coup d'œil à ses cheveux. Ann les avaient noués en un chignon élégant sur le côté de sa tête.

- Oh Ann! C'est magnifique!!, s'écria Adara en se levant

Elle se dirigea vers le garde-robe où Marjory l'attendait avec une housse blanche dans les mains.

- Tenez, allez l'enfiler, je suis sûre que vous allez l'adorer!, lui dit-elle

Adara prit la housse et alla s'enfermer dans la salle de bain. Elle accrocha la housse sur un crochet et l'ouvrit. La robe que Marjory avait choisi était magnifique. Dorée et couverte de cristaux, avec une longue traîne. Adara s'empressa de l'enfiler et de sortir pour que Marjory l'attache.
Lorsqu'elle eut fini de la lacer, Ann maquilla légèrement les yeux d'Adara et lui couvrit les lèvres d'un rouge à lèvres rosé. Marjory prit le diadème qui trônait sur un coussin et le déposa sur la tête de la jeune femme.

- Vous êtes magnifique Adara, déclara-t'elle

La Princesse se retourna pour se regarder dans le miroir.
La robe bustier dorée lui faisait à merveille; elle moulait sa taille fine puis s'évasait a partir des hanches. La couronne dorée s'agençait parfaitement à la robe et lui donnait un air plus vieux. Adara ne se voyait pas dans le reflet, elle voyait une parfaite inconnue, plus vielle, plus mature et surtout plus... séduisante...

- Vous êtes les meilleures, s'écria-t'elle en enlaçant ses deux nourrices

YrmaliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant