Lucia Parker, détective privée

Meurtre à Nîmes

Chapitre I

Lucia Parker termina sa tasse de thé puis se dirigea vers la gare. Mince, brune, légèrement maquillée et le teint pâle, cette jeune femme de vingt-trois ans donnait tous les signes de la beauté incarnée. Elle pouvait facilement passer pour insouciante, mais un examen minutieux d'elle révélait l'éclat d'intelligence, de ruse et de détermination ancré dans ses yeux bleus.

Elle devait aujourd'hui prendre le train pour Amsterdam. Son associé, Oliver Clark, lui souffla :

« Espérons que le train sera arrivé sans encombre. J'ai entendu dire que certains rails sont jonchés de débris. »

Lucia acquiesça d'un signe de tête. La tempête qui s'était produite quelques jours plus tôt avait commis plusieurs dommages sur les lignes de chemins de fer traversant des forêts. Mais Lucia fut détournée de ses pensées par un jeune employé de la gare qui arrivait en courant.

« Excusez-moi, lui dit-il, vous êtes bien Mlle Parker n'est-ce pas ? Une dame vous demande au téléphone. Elle a l'air affolée. »

Après un rapide coup d'œil échangé avec Oliver, Lucia suivit l'employé. Il la mena jusqu'à une petite cabine ou un homme lui tendit le téléphone.

« Allô, j'écoute, dit-elle.

- Mlle Lucia Parker, la célèbre détective ?

- C'est moi. Que se passe-t-il Madame ? Voyons calmez-vous !

- Oh Mademoiselle ! C'est horrible ! Mon mari viens d'être assassiné ! Je vous en supplie, venez tout-de-suite ! »

Un rejet de vapeur suivit d'un coup de sifflet se fit entendre. Le train venait d'arriver.

« Écoutez-moi Madame ?...

- Marte. S'il vous plaît, aidez moi ! »

Depuis le quai, Oliver faisait signe à Lucia de le rejoindre.

« Bien. Et où habitez-vous, Mme Marte ?

- Vous me trouverez à Nîmes, au 36 Rue Jeanne d'Arc.

- Parfait. J'arrive. À bientôt. »

Et elle raccrocha. Elle retrouva son associé en train de réclamer bruyamment au chauffeur qu'il attende encore la jeune femme. Dés qu'Oliver la vit, il se précipita vers elle.

« Enfin ! dit-il, il a bien failli partir sans nous !

- Désolée Oliver, mais nous ne prenons pas ce train. »

Le jeune homme, qui avait déjà empoigné leurs deux bagages, s'arrêta brutalement.

« Hein ? Nous ne partons pas ?

- Parfaitement, dit Lucia en reprenant sa valise, une affaire de la plus haute importance nous attend ailleurs qu'à Amsterdam. »

Chapitre II

Lucia replia son livre et jeta un coup d'œil à Oliver. Son associé était plongé dans un profond sommeil. Lucia, elle, était bien éveillée. Elle consulta donc le billet de voyage. Ils devaient arriver à Nîmes à deux heures trente de la matinée, puis y chercher un hôtel pour y finir la nuit, déjà bien entamée. La détective soupira. Encore une heure à attendre avant de pouvoir enfin marcher. Elle se remit donc à lire, la lumière au minimum ce qui, bien qu'étant fort incommode, ne réveillerait pas Oliver.

Quelques temps après, une fois à terre, ils réservèrent deux chambres à l'hôtel César. A leur réveil, ils prirent leur petit-déjeuner ensemble puis, vers dix heures trente, partirent pour le 36 Rue Jeanne d'Arc.