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⸺ ⠀ ❝ 𝐅𝐄𝐄𝐋 𝐌𝐄 ❞⠀ ࣪ ⠀⠀🧸⠀˒˒
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On y était. Le grand jour était enfin arrivé. Sunoo ressentait une pression inimaginable, comme si la possibilité d'échouer pouvait ruiner toute sa vie. Cependant, il n'avait pas prévenu sa sœur concernant cet événement mémorable. Elle allait probablement s'inquiéter pour rien et refuser qu'il participe à la compétition. Du moins, c'est ce que le rosé pensait.
De son côté, Heeseung était surexcité, mais aussi très vigilant. Il ne voulait absolument rien faire de travers en cette journée si spéciale. Tous les deux étaient sur le qui-vive, réalisant l'importance de cet événement et l'impact que celui-ci pourrait avoir sur leur futur. Le professeur de danse voyait déjà son avenir devenir prometteur s'il remportait cette compétition. Quant à Sunoo, ce serait l'occasion pour lui de montrer au monde qu'il n'était pas aussi faible qu'il en avait l'air.
Heeseung s'était rendu sur les lieux du concours bien avant l'ouverture. En fait, il était même venu depuis le matin, pour, d'après lui, mieux s'adapter à l'environnement. Tout devait être parfait. Il n'accepterait certainement pas la défaite.
Mais la vie n'était pas linéaire. On ne savait jamais réellement ce qui nous attendait la minute suivante. Heeseung ignorait sans doute si ce serait le meilleur ou le pire jour de sa vie. Son partenaire venait peut-être de l'abandonner au pire moment.
Il avait attendu Sunoo toute la journée, si bien qu'il a commencé à trouver son absence suspecte. Aujourd'hui était le grand jour, pas vrai ? Pourquoi viendrait-il au dernier moment ? Nerveux à cause des préparatifs, le noiraud s'est au départ montré agacé. En revanche, plus le temps passait, plus il commençait à devenir inquiet.
Le plus âgé lui avait pourtant envoyé des messages pour savoir où il en était de son côté, mais aucune réponse. Il se tourna enfin vers une des maquilleuses qui étaient présentes dans les loges des danseurs et disponibles pour apporter leur aide.
— Excusez-moi, je cherche mon partenaire de danse. Auriez-vous vu passer un jeune homme, assez petit, mince, avec des cheveux roses ?
Demanda ce dernier, espérant que la réponse pourrait le rassurer ne serait-ce qu'un peu. La femme en face de lui soupira d'un air désolé, secouant négativement la tête.
— Je ne vois pas de qui vous me parlez, malheureusement. Je suis désolée et j'espère que vous parviendrez à trouver votre partenaire.
Heeseung se contenta d'acquiescer d'un air résigné, la remerciant tout de même pour sa gentillesse, même si elle n'avait pas été d'une grande aide. Se mordillant la lèvre inférieure, il sortit dans le couloir, s'adossant à un mur tandis qu'il sortit une énième fois son téléphone portable. Cette situation était en train de le rendre fou. Le jeune danseur tenta une nouvelle fois de joindre son cadet en l'appelant.
Contre toute attente, quelqu'un décrocha à l'autre bout du fil. Enfin ! Il avait besoin d'explications à présent et surtout de savoir où était passé Sunoo.
— Seoul National University Hospital à l'appareil, que puis-je faire pour vous ?
Il s'agissait d'une voix féminine, plutôt juvénile, mais assez fatiguée, probablement une infirmière. En entendant ces mots, le visage d'Heeseung se décomposa. Plusieurs émotions le transpercèrent : de la surprise, de la confusion, de l'inquiétude. À son plus grand regret, il comprit rapidement ce qui se passait.
— Je... Je souhaitais joindre Kim Sunoo. Il est à l'hôpital ?
Demanda le Coréen d'une voix presque tremblante. Il a rarement été déstabilisé de la sorte. Il était non seulement très inquiet pour le spectacle qui allait avoir lieu dans quelques heures, mais aussi pour son cadet.
— Effectivement, il est arrivé à l'hôpital il y a peu de temps. Il a fait un malaise, nous sommes en train d'évaluer son état.
Heeseung sentit son sang se glacer. Un malaise ? Maintenant ? Tout tombait mal, très mal. Il reprit la parole d'un ton précipité.
— Est-ce que je peux passer le voir ? C'est urgent.
Il devait impérativement lui parler, et surtout, vérifier qu'il aille bien, qu'il soit en état de pouvoir participer à la compétition. Heureusement, la jeune infirmière lui confirma que les visites étaient autorisées. Ni une ni deux, le danseur s'empressa de se rendre à l'hôpital. Celui-ci n'était qu'à une quinzaine de minutes de la salle de spectacle, alors il n'était vraiment pas loin.
Le professeur de danse prit tous les renseignements nécessaires pour retrouver Sunoo, arrivant finalement dans la chambre où se trouvait ce dernier. Il avait l'air un peu fébrile et fatigué, mais il était bel et bien conscient et éveillé.
— Sunoo, qu'est-ce qui se passe ? Tu vas bien ?
Lança le plus âgé en se rapprochant de son lit. Le rosé soupira, sentant la culpabilité lui tordre le ventre. Il s'en voulait de planter Heeseung de cette façon.
— Je suis désolé, je suis juste nul. À peine je bouge, je me sens déjà faible. Tu réussiras certainement mieux le concours sans moi.
À ces mots, Heeseung crut qu'il allait exploser. Malgré la situation, il ne pouvait contenir son agacement.
— Mais qu'est-ce que tu racontes ? Oui, cette compétition compte énormément pour moi, mais c'est à deux qu'on la fait. On est un duo ou rien. Alors si tu te sens pas à la hauteur, je le serai pas non plus. Tu es censé être ma moitié.
Les paroles de l'aîné semblèrent percuter Sunoo. Lui aussi n'était pas sûr de pouvoir tout garder pour lui.
— Et puis merde, tu sais ce que ça fait de pas pouvoir se regarder dans un miroir ? Chaque coup d'œil est une véritable torture. Les cours de danse sont un supplice pour moi. Les autres m'ont fait détester mon corps et ce que j'étais. Et maintenant, il en subit les répercussions. Je peux plus rien avaler sans me sentir difforme. Je peux plus faire le moindre mouvement sans me sentir étourdi. Alors désolé, oui, je m'excuse si je montre mes faiblesses ouvertement pour une fois et si c'est carrément au-dessus de mes forces.
Avait lâché l'étudiant, les larmes aux yeux. Il avait tout dévoilé, mais honnêtement, au point où il en était, il s'en fichait. Heeseung, lui, était bouche bée. Il resta silencieux pendant un moment, alors que son cerveau analysait la situation. Il finit par tout comprendre, par faire le lien. On embêtait Sunoo jusqu'à lui ruiner la vie, jusqu'à le détruire.
Le visage du noiraud devint humide également, incapable de retenir son émotion. Il s'approcha un peu plus du lit de son cadet, se penchant vers celui-ci. Puis, d'un geste brusque et imprévu, vint sceller ses lèvres aux siennes. C'est tout ce qu'il avait su faire pour lui répondre. Son corps, comme toujours, parlait plus pour lui que ses mots. Ses larmes se mélangèrent à celles du plus jeune, mais étrangement, ce dernier se surprit à sourire contre les lèvres du danseur. Il avait un ancrage, quelqu'un sur qui compter. Il le réalisait à présent.
