Ne lui demandez jamais d'être son témoin

177 17 6
                                    

Une fois de plus, je le vis lisser son costume blanc. Il semblait nerveux. Mais pourquoi ? Ça n'était qu'un faux mariage. Un stupide faux mariage ! Pourquoi il réagissait comme s'il allait vraiment se marier à cette pétasse ?! Bon, ok, je ne devais pas dire ça de Sandara. Mais merde, c'était mon Donghae qui faisait We Got Married avec elle ! Un autre, ça ne m'aurait pas dérangé. Mais Donghae, quoi ! Mon Fishy !

Pour la énième fois, il me demanda si son nœud papillon était bien mis, et je commençai à en avoir sérieusement ma claque. Lee Donghae, ce n'est qu'un faux mariage, merde !

- Oui, ton nœud pap' est bien mis. Oui, ton costume est bien lisse. Oui, tu es parfait, alors arrête de me faire chier !

Eh merde, voilà qu'il me sortait sa petite moue trop mignonne, qui le faisait ressembler à un chiot perdu. Putain, ce mec me rendait fou.

- Mon témoin est trop méchant. Geignit-il en en me frappant l'épaule.

- Donghae, ce n'est qu'un faux mariage ! Fis-je en insistant bien sur le mot « faux ».

- Et alors ? Je dois quand même être impeccable !

- Monsieur ne veut pas ternir son image de beau gosse sexy ? Me moquai-je en le décoiffant, espérant sincèrement le faire ressembler à un mollusque pour que Sandara lui mette un gros vent.

- Exactement ! S'excita-t-il en refaisant sa coiffure comme si sa vie en dépendait.

Je soupirai. Il prenait ça vraiment trop à cœur... Et le fait de jouer son témoin était une véritable torture. Jouer le témoin de mariage de mon, soit disant, meilleur ami. Alors que cet imbécile de calamar frit était à moi ! À moi ! Oui, il était mien. C'était mon homme. Et je ne supportais pas le voir aussi sérieux à propos de son faux mariage alors qu'il était mon bébé. Je boudai. Oui, je boudai. Les bras croisés sur ma poitrine, la bouche pincée, les yeux sombres, je boudai, tournant le dos à mon imbécile de petit ami. Enfin, petit ami... Fiancé, oui ! Ça faisait quand même huit ans qu'on était ensemble, et la bague qu'il portait souvent au petit doigt était sa bague de fiançailles. Il m'énervait, il m'énervait, il m'énervait ! Je n'avais qu'une seule envie : lui mettre une bonne claque retentissante sur les fesses avant de le jeter sur mon épaule comme un vulgaire sac de patates pour l'emmener dans notre dortoir, verrouiller la porte, et le fatiguer toute la nuit jusqu'à ce qu'il ne puisse plus marcher le lendemain ! Comme ça, il bougerait comme un petit vieux, aurait des cernes horribles sous les yeux, et les producteurs devraient arrêter We Got Married à cause du physique effroyable de leur personnage principal... C'était une excellente, idée. Que je m'apprêtais à mettre d'ailleurs en place... Mais cette saleté de pianiste commença la marche de la mariée, alors que tout le monde se tournait vers la porte. Et elle apparut. Dans sa longue robe blanche bustier, au tissu pailleté, aux manches tombantes en satin, à la longue traîne portée par Chaerin, Bom et Minzy... Je fulminai lorsqu'elle fit un énorme sourire à Donghae, et je bouillonnai encore plus quand je vis cet idiot aller vers elle et la conduire jusqu'à l'autel, son bras soutenant le sien. De la fumée allait finir par sortir de mes oreilles, à ce rythme-là... Surtout lorsque je vis Donghae regarder Sandara comme s'il était vraiment amoureux d'elle... J'espérais sincèrement que ce n'était que son jeu d'acteur. Sincèrement.

Honnêtement, je ne suivis aucun des mots du prêtre, je m'en fichais royalement. Enfin... Je le croyais. Jusqu'à ce que je n'entende :

- Bien, si quelqu'un s'oppose à cette union, qu'il parle maintenant. Ou se taise... À jamais.

Hyukjae, c'était l'occasion inespérée de faire un pied-de-nez à cette émission ! Bon, Donghae m'en voudrait certainement... Mais au diable sa colère, je ne pouvais pas laisser passer cela ! Je m'avançai alors vers le prêtre, me postant en plein milieu du « couple », le regard dur. Mon homme me fit alors son regard de poisson hors de l'eau, et j'aurai explosé de rire dans une autre situation. Mais là, je posai mes mains sur l'autel, regardai le prêtre droit dans les yeux, avant de dire, d'une voix assez forte pour être entendue de toute l'assemblée :

- Je n'accepte pas ce mariage, et je ne l'accepterai jamais. Donghae est à moi, et il est hors de question que je le laisse à qui que ce soit. Je m'oppose à cette union, et dans cinq secondes, je vais enlever Donghae.

Un, deux, trois, quatre, cinq. J'attrapai violemment le bras de Donghae et le fit courir à ma suite, sous les exclamations de surprise des invités et... Les encouragements de nos chers membres. Oui, oui. On n'était pas un groupe plein de surprise et imprévisible pour rien. Je le fis sortir de l'église, l'entraînant dans un coin du parc près duquel nous étions. Il était vide, puisque réquisitionné par l'équipe de We Got Married afin d'y faire les photos d'après mariage. Je l'emmenai vers un cerisier en fleurs, sous lequel je l'adossai au tronc. Mes mains se perdirent dans ses cheveux et sur sa taille, alors que mon regard sonda le sien. Il semblait étonné, mais plus que tout, heureux. Je reconnaissais ces étincelles de joie dans les yeux de Donghae... Avec un mince sourire, je me penchai et l'embrassai, laissant ma langue marquer de nouveau cette bouche qui était à moi. Rien qu'à moi. Il était mon homme, mon fiancé, mon futur mari lorsque le mariage homosexuel sera légalisé en Corée du Sud. Complètement haletants, à bout de souffle, nos lèvres se séparèrent, mais pas nos regards. Avec un ton malicieux et ses dents qui mordillèrent sa lèvre inférieure, il me glissa :

- Tu es bien trop possessif, Lee Hyukjae...

- Parce que tu m'appartiens autant que je t'appartiens, Lee Donghae. Révélai-je, en allant attaquer à coup de langue son cou si tentant. Je n'accepterai jamais que quelqu'un d'autre que moi te possède...

- Ah oui, vraiment... ? Me tenta-t-il. Ce n'est pas toi qui voulais que l'on cache notre amour jusque-là... ?

- Si, mais je ne supporte pas de te voir avec une ou un autre. Maugréai-je.

- Tu as peur que je te quitte... ? Murmura-t-il à mon oreille, son souffle s'échouant sur mon lobe.

- Je ne survivrai pas à ton abandon. Dis-je d'un ton grave, car je voulais lui faire comprendre que j'étais sérieux.

- Moi non plus, Hyukjae... Je t'aime... Me susurra-t-il en relevant mon visage et en approchant dangereusement le sien du mien.

- Et moi donc... Soufflai-je en m'emparant de nouveau de ses lèvres.

t.com:8���

Ne lui demandez jamais d'être son témoin.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant