Dans tes yeux (en réécriture)

Chapitre 1

Zoé en multimédia.

Le soleil traverse les rideaux blancs de la chambre de Zoé, qui dort profondément. Enfin, qui dormait profondément. La première pensée qui lui traverse l'esprit, est qu'elle ne veut pas se lever. Son lit est si moelleux et il y fait si chaud, elle ne va pas se lever. Mais son réveil se met à sonner, la faisant sursauter et la réveillant complètement. C'est donc en soupirant qu'elle sort de son lit. Non sans mal bien sûr. Elle descend dans la cuisine et découvre sa mère et sa sœur entrain de prendre leur petit déjeuner. Son père est sûrement déjà parti. Zoé ouvre le frigo, prend le jus d'orange, attrape un verre et s'assoit à la table. Sa mère la regarde faire et lui souri.

_Bonjour à toi aussi, ma fille.

Zoé boit son verre et hoche la tête, tout en lui marmonnant un Bonjour totalement inaudible.

_Laisse la, maman. Tu sais bien que c'est un troll le matin.

Maryse. Sa sœur de 15 ans. Zoé lui jette un regard noir mais préfère ne pas répondre n'ayant pas envie de se prendre la tête de si bon matin. Même si son insupportable sœur n'attend que ça. Zoé aimerait tellement lui clouer le bec pour une fois mais à quoi bon ? Les jeunes de son âge sont persuadés d'être mieux que tout le monde, d'avoir tout vu et tout vécu. La crise de l'adolescence. Zoé soupire, prend une tranche dans le paquet de brioche et se lève.

Ça y est, se dit elle, elle a réussi à me mettre de mauvaise humeur.

Avant de monter les escaliers, Zoé se retourne vers Maryse et lui tire la langue. Celle ci est si surprise qu'elle recrache ses céréales, se faisant réprimander par sa mère. Zoé se met à rire doucement, et entre dans sa chambre, contente de son coup. Elle se dirige vers son armoire, attrape un slim, une chemise noire et ses ballerines. Tout en simplicité. Zoé n'est pas une de ces filles qui aiment se faire remarquer ou qui se met une tonne de maquillage sur le visage. Non, elle préfère rester naturelle. Bien sûr, elle se maquille mais c'est très léger. Contrairement à sa sœur. Enfin, n'abordons pas ce sujet. Après être passer à la salle de bain et parfumé, Zoé attrape son sac et commence à descendre les escaliers. Elle y retrouve sa sœur, toujours aussi magnifiquement bien habillée, coiffée et maquillée. Zoé et Maryse sont totalement différentes. Sa petite sœur est grande et fine, avec de longs cheveux bruns et de grands yeux marrons, qu'elle sait parfaitement mettre en valeur avec de l'eye liner. Quant à elle, Zoé est de petite taille. Elle ne fait même pas 1m60. Et elle a quelques formes. Bien sûr, elle ne dit pas qu'elle est grosse, mais disons que quand elle voit sa sœur, elle se sent tout de suite inférieure. Enfin chacun est comme il est.

_On va être en retard la naine, lui dit Maryse.

Zoé lui donne une petite tape sur le bras.

_Parle autrement à ta sœur !

Maryse se met à rire et après avoir salué leur mère, elles sortent pour prendre leur bus. Zoé se saisit de ses écouteurs et marche en direction de l'arrêt. Sa sœur l'a déjà abandonné pour aller rejoindre sa bande d'amis. Ce qui n'étonne pas du tout Zoé. Le bus arrive et Zoé va s'asseoir vers le fond. Elle ne va pas au lycée, aujourd'hui c'est samedi. Et Zoé va à son travail. Enfin c'est un travail non rémunéré. C'est plus du bénévolat. Elle "travaille" donc, dans un chenil. Elle a toujours aimé le contact des animaux parfois plus que celui des humains. Elle a des amis bien sûr, ce n'est pas une fille solitaire, seulement il lui arrive de penser que les animaux la comprennent mieux que les humains. C'est un drôle de sentiment, qu'elle ne saurait d'écrire.

Zoé descend à son arrêt, en jetant un regard à sa sœur qui lui sourit. Elles ont beau être différentes, et se disputer 6 jours sur 7, elles ne peuvent s'empêcher de s'adorer. L'amour fraternel. Zoé lui rend son sourire en lui faisant un petit signe de main, puis prend la direction du chenil. Il n'est pas très loin de l'arrêt, elle a juste à monter la rue. Zoé aime bien se promener dans les rues le matin, quand il n'y a personne. Et puis, elle observe. C'est l'une des choses qu'elle aime bien faire. Observer. Observer les gens qui courent après leur bus, qui ont le nez rivé sur leur téléphone ou encore leur montre, et les commerçants qui ouvrent leur magasin. La vie semble si tranquille à cette heure de la journée. Pas trop de circulation, pas de foule. Juste la tranquillité.
Zoé fini par arriver au chenil. Elle passe par la porte de derrière, tout en rangeant ses écouteurs dans son sac.
À peine a-t-elle refermé la porte que l'une de ses collègues lui saute dessus.

_Zoé !! Te voilà enfin !

La jeune fille se met à rire et s'écarte doucement. Charlotte a son âge et c'est la fille du propriétaire mais également l'une de ses plus proches amies. Elles ont le même caractère et les mêmes points communs. C'est ce qui fait qu'elles s'entendent aussi bien. Malheureusement, elles ne sont pas dans le même lycée mais ça ne les empêche pas de se voir régulièrement.

_Qu'est ce qui se passe, Charlotte ?

Son amie s'écarte en soupirant de façon théâtrale, ce qui fait rire Zoé.

_Quelqu'un t'attend et refuse de m'écouter.

Zoé comprend immédiatement de qui elle parle. C'est avec un grand sourire que Zoé se rend dans l'arrière coure pour y retrouver son petit protéger.

_Fox !! Maman est arrivée !

Zoé s'accroupit et attend que le petit chiot vienne la rejoindre. Celui ci ne se fait pas attendre et court vers elle. En voyant ses oreilles se balader sur sa tête et sa langue pendre, Zoé ne peut s'empêcher d'éclater de rire. Fox est un petit labrador de un an, de couleur beige mais avec des tâches rousses sur les oreilles et la queue. Le petit chiot se jette sur elle, et lui lèche le visage. Fox a été abandonné par sa mère, qui refusait de le nourrir. Il allait mourir si Zoé ne s'en était pas occupé. Ce qui a fait qu'il s'est beaucoup attaché à elle. Bien sûr, c'est réciproque. Plusieurs fois, Zoé a essayé de convaincre ses parents de l'adopter, sans grand succès. Mais, elle ne perd pas espoir. Sa petite frimousse est juste trop mignonne. C'est impossible de lui résister. Zoé se relève tout en caressant Fox, et se retourne vers Charlotte.

_Je suppose qu'il n'est pas sorti.

Celle ci croise les bras en souriant.

_Tu sais bien qu'il n'écoute que toi et qu'il n'en fait qu'à sa tête.

Zoé souri et attrape sa laisse. Elle lui l'attache et l'entraîne vers la sortie.

_Allez mon bébé, on y va.

Zoé salut Charlotte, puis sort, se faisant entraîner par Fox, qui semble très excité ce matin. Il l'entraîne jusqu'au bout de la rue, puis tourne à droite. Zoé se laisse entraîner, en riant. Ils finissent par déboucher dans une petite impasse, que Zoé ne reconnaît pas du tout. Fox commence à faire ses besoins et Zoé aperçoit alors quelqu'un au loin, près d'un poteau. Il est accroupie et tient un bouquet de fleurs dans ses mains. Il le dépose au sol. Zoé se dit que peut être quelqu'un est mort à cet endroit. Un membre de sa famille ? Un ami ? Qui sait ? Zoé se sent peinée pour lui. C'est toujours triste de perdre quelqu'un de proche. Ne voulant pas le déranger, elle s'apprête à repartir mais Fox se met à aboyer et commence à entraîner Zoé dans la direction de cet homme. La jeune fille essai de lui faire faire demi tour, sans succès. Sa main lâche alors la laisse et le chiot se précipite vers l'inconnu. Il lui saute dessus, faisant tomber l'homme à terre. Zoé se précipite vers eux, affolée. Elle tire sur la laisse et essai d'éloigner Fox.

_Excusez moi. Je suis vraiment désolée. Je ne sais pas ce qui lui arrive. C'est la première fois qu'il fait ça.

L'homme caresse la tête de Fox, tout en se relevant.

_Il n'y a pas de mal. Il ne m'a rien fait.

Zoé ramène Fox vers elle et regarde l'homme face à elle.

Oh mon dieu.

Ce sont les trois seuls mots qui lui viennent à l'esprit.