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Une autre année était passée, mais mes pensées envers elle étaient toujours là. Persistant dans mon esprit, coincées dans mon cœur.

J'étais chez mes parents pour le nouvel an et je restais là. Je n'avais pas la force dans mon triste, vide et froid appartement.

Ma maman était venue dans la chambre plusieurs fois pour voire si j'allais bien. J'avais à chaque fois prétendu que je dormais. Peut-être qu'après 2 ou 3 tentatives, elle aurait arrêté de me m'embêter. Mais ça ne s'est pas passé de la sorte.

Hier soir, je n'avais pas fait de vœu. Je ne pouvais pas. Pas devant tout le monde. C'était quelque chose de spécial pour moi, de personnel. Un souvenir et une chose que je ne partageais qu'avec elle.

J'ai jeté un coup d'œil à la montre à mon poignet pendant que je mentais, presque sans vie, dans ce grand lit froid de bois.

J'ai pris ma respiration et j'ai fais le vœu que je fais comme chaque nuit.

Je voulais la trouver à mes côtés dès que je tournais la tête.

Je pouvais presque la sentir. Une odeur de bois et de citron.

"Zayn? Zayn, mon chéri?" j'entendais un douce voix appeler mon nom.

"Oh chéri.. Tu pleurs ? Pourquoi ?"

Elle a relevé sa paume de main avant de délicatement caresser avec ses doigts les larmes perlant sur mes joues.

"Maman, laisse-moi seul s'il-te-plait."

"Non, Zayn. Dis-moi ce qu'il y a."

J'ai craqué. Un lourd sanglot s'est échappé de mes lèvres, alors que je suis venue me réfugier dans les bras de ma mère. Ses doigts traçaient des lignes imaginaires dans mes cheveux, pendant que mon corps tremblant semblait retrouver la paix.

"Elle me manque, maman. Je ne peux plus me battre. Je n'y arrive plus. Elle me manque, putain. Je la veux ici, à côté de moi."

"Zayn, je sais comment tu te sens. Mais tu ne peux pas la ramener à la vie."

"C'est ma faute, maman. Ma faute!"

"Non, mon cœur. Ce ne l'est pas."

"Je l'ai laissé partir de la maison complètement bourrée." j'ai repris ma respiration.

"Elle est morte. Elle est morte à cause de moi." j'ai crié le plus fort possible.

"Calme-toi, chéri. Tu es fatigué." a-t-elle roucoulé. "As-tu pris tes médicament?"

"Je n'ai pas besoin de médicament, je vais bien."

"Zayn, tu es dépressif. Tu as besoin de tes médicaments. S'il te plait, prend-les. Pour moi."

"D'accord mais laisse moi seul, s'il te plait."

"Comme tu voudras." a-t-elle soupiré avant de me donner un rapide baiser sur la tempe. Après ça, elle est partie de la chambre.

Je me suis assis sur le lit et j'ai pris la petite boîte de pilules. Je suis resté là, à la contempler. Je n'arrêtais pas de me rappeler combien de l'aimais. Je pensais au fait que quand tu tombes amoureux de quelqu'un, chaque jour que tu passes avec, tu ne fais que de tomber encore plus. C'est comme si tu trouvais quelque chose d'autre à aimer chaque jour. La façon dont la personne rit. Dont elle éternue. Même celle dont elle cligne des yeux. Je pense que c'est comme ça que les relations continuent. Quand chaque jour que tu passes avec cette personne, tout est tellement excitant que ça ressemble à une aventure.

C'est triste mais parfois, cette aventure s'arrête d'un coup pour certaines personnes.

J'ai pris une pilule et l'ai avalée sans eau. J'ai regardé ma main et l'anneau autour de mon annulaire. Ma bague de mariage. Je ne l'avais jamais enlevée. Je ne l'aurai jamais fait. Elle me la rappelait. C'était la dernière chose qui me démontrait qu'elle avait déjà été là et qu'elle n'avait pas été que le fruit de mon imagination.

J'ai pris d'autres comprimés dans ma main et les ai avalé un par un. Quand le petite boîte est finalement vide, je me laisse tomber sur mon lit.

Je me suis remémoré pour une dernière fois nos souvenirs ensemble. Toute cette douleur que j'avais pu ressentir était maintenant dissipée.

"J'arrive, mon ange. Attend-moi. J'arrive."

11:11 » zjmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant