Amours Interdits

Partie 3

Je me retournais vers la voix, sachant déjà qui j'allais trouver avec sa belle gueule de connard.

- Jacob, lâchai-je.

- Eh ben t'es pas contente mon cœur ? Ça faisait longtemps qu'on s'était pas vu tout les deux.

J'ai levé un sourcil, incertaine. Il avait beau être vraiment craquant, il pouvait être obsédant dans deux sens, le premier étant qu'il était vraiment énervant et le deuxième étant qu'il m'attirait comme un aimant. Il était chiant et en même temps tellement parfait.

Depuis que je le connaissais, nous deux, ça avait oscillé entre l'amour fou et l'exaspération mais ça avait surtout été l'amour pour lui et l'exaspération pour moi. Il pouvait être tellement gamin un instant et tellement mature l'instant d'après que c'en était vraiment soûlant.

- Qu'est-ce que ça fait là ? s'enquis-je en regardant Jacob.

- Ça t'entend, m'a fait remarquer Jacob, vexé.

- T'énerves pas, l'a grondé Caïn. C'est toi qui voulais venir alors que je t'avais prévenu de ce que tu risquais.

Après un grognement de mécontentement et un regard noir, Jacob fit mine de bouder.

- Bon, alors Caïn, tu es venu pour cette attaque ? Sur le couguar.

- Oui. C'est inquiétant, surtout que d'après Mr Thomson, les crocs ont littéralement déchiqueté le puma et, comme tu as dû le sentir et le constater, c'est dû à une attaque de loups-garous. On ignore encore de combien de membres la meute est composée.

- Et tu as une piste sur qui... ? lui demandais-je avant de laisser ma phrase en suspens.

- C'est là que ça devient intéressant pour toi parce que tu vas reprendre les missions, ok ?

- Oui, bien sûr. Mais dis-moi qui et pourquoi c'est à moi de m'en charger.

- La famille Wolf, lâcha-t-il.

- Wolf comme..., commençais-je.

- Comme Peter Wolf, termina Ambre. Il va falloir que tu le surveilles.

- Ça tombe bien, je suis chargée de lui puisqu'il est nouveau, laissais-je tomber. Je le surveillerais de très près.

- Comment ça de très près ? s'inquiéta Jacob en se réveillant d'un coup.

Je ne pris pas la peine de me tourner vers lui. Il débordait tellement de jalousie que ça m'énervait déjà. Il n'avait pas le droit surtout vu ce qui s'était passé entre nous et qui avait fait que je ne voulais plus le voir et que je l'ai évité des années durant.

- Très bien, Liz, heureusement que tu peux faire ça, après tout ce n'est pas la première fois que tu seras confronté à un Wolf qui serait un loup-garou, me rappela Caïn en ignorant son frère.

- C'est vrai, affirmais-je en esquissant un sourire en coin.

Flash-back : 1565 à Chicago

J'étais âgée de 250 ans et je n'avais encore rencontré aucun loup-garou de toute ma vie. Caïn était venu me voir pour me demander de l'accompagner en Amérique avec lui. D'après lui, mon cas – le fait que je sois un hybride - s'était rependu à travers le monde entier. Nous avions donc dû traverser l'Atlantique à la nage pour aller plus vite qu'en bateau.

Effectivement, en cinq jours à peine, nous avons atteins la côte américaine. Après m'avoir acheté une robe faite par la plus grande créatrice de l'époque. Sur place, nous avons logé dans la demeure d'un grand ami de Caïn et le lendemain, nous nous sommes rendus dans un bar tenu par...

- Stephen Wolf, héla Caïn. Bonjour, laissez-moi vous présenter Mlle Elizabeth Torn.

- Bonjour Caïn, je vous en prie, prenez place, nous invita Stephen. Oh mais, vous voulez dire que Mlle Torn est cette personne dont vous me parliez tantôt. J'avais hâte de faire sa connaissance.

Ses yeux étincelèrent en doré et il m'adressa un sourire qui découvrait ses dents blanches. Mes yeux lui renvoyèrent un éclat rougeoyant d'un œil et argenté de l'autre.

- Passionnant, commenta-t-il. Je ne savais pas qu'une telle hybridité était possible. Ici, comme vous le constaterez, rares sont les clients qui sont humains.

Il désigna d'un signe de la main l'ensemble de la salle. Je tournais sur moi-même et balayais la salle d'un coup d'œil. Les clients avaient levé vers moi un regard empli de respect et posèrent leurs poings droits sur leur cœur avant de s'incliner respectueusement et de retourner vaquer à leurs discussions et occupations. Il y avait aussi bien des vampires que des loups-garous et des sorciers. Homme ou femme.

- Pourquoi ... ? commençais-je

- Nous sommes tous à ton service, petite hybride. Tu n'es pas une simple hybride vampire-humain, tu es une hybride vampire-sorcière ce qui te donne une certaine immunité dans le monde surnaturel. Mais je voulais savoir si..., me renseigna Stephen.

- J'avais des pouvoirs comme les sorciers ? Oui et je suis également soumise aux lois de la nature. La déesse de la nature me protège malgré le fait qu'elle déteste les vampires. Nous avons une relation très privilégiée elle et moi, malgré mes origines.

- C'est impressionnant, demoiselle, me félicita Stephen avec un hochement de tête approbateur.

Fin du flash-back

Je souris, amusée par mes souvenirs. J'avais effectivement pu me rendre compte de mon influence et du respect que les autres me vouaient à ma grande suprise et pour mon plus grand plaisir. J'avais un avis sur tout mais surtout des avis comme on dit et les autres étaient souvent intéressés par mes avis, vu que j'avais une expérience de presque 700 ans.

- C'est vrai que ce ne serait pas étonnant que Peter ait des ascendances loups-garous. Les Wolf ont migré en Angleterre en 1740 pour la plupart, commentais-je.

- Donc, tu acceptes de reprendre du service ? s'enquit Caïn.

- Bien sûr, affirmais-je.

- Autant que je te préviennes maintenant, tu ne pourras pas opérer seule, m'expliqua-t-il.

- Elle n'est pas seule, intervint Angéla. Ambre et moi sommes là.

- Je voulais dire qu'il lui fallait un coéquipier vampire. Et désolé pour toi mais monsieur ici présent, grimaça-t-il en désignant son frère, s'est porté volontaire. Il va donc intégrer le lycée en tant que professeur remplaçant de ton cours de mathématiques.

- T'es pas sérieux, rassure-moi. T'avais tout prévu avant de me demander ? J'y crois pas, soupirais-je.

Ambre et Angéla nous saluèrent, ne tenant pas à voir ma colère et la suite. Caïn nous salua et partit rapidement lorsque son téléphone se mit à sonner.

- Allez, mon coeur, au boulot, me lança Jacob.

Il s'approcha de moi et m'enlaça par derrière. J'hésitais sur ce que je devais faire, le rembarrer ou me laisser faire. Finalement, je décidais de...