15h12
-Meliaaaaaan ! cria Jud en entrant. Ça va ? Il t'est arrivé quoi ?
Elle s'assit en tailleur sur son lit et répondit :
-Écoute, j'en sais absolument rien. C'est super flou. J'me souviens de la leçon, de quand j'étais par terre un peu. Rien d'autre...
-Bizarre... Mais tu vas mieux hein?
-Oui, t'inquiète pas, je peux même sortir si tu veux !
16h25
Les deux jeunes s'installèrent sur un muret pour manger les glaces qu'ils venaient d'acheter. Pourtant en plein mois de juillet, la conversation se déporta rapidement sur un sujet détesté : la rentrée.
-Si tu savais à quel point j'ai peur de me retrouver seule à la rentrée ! T'es obligé de déménager aussi ?
-Ouais, malheureusement... Mais on continue Skype et les SMS hein ??
-Bah oui.
Judicaël rêcait de devenir animateur 3D et avait pour ça besoin d'entrer dans un lycée à l'autre bout de la région : la séparation était inévitable.
-Mais t'inquiète pas, tu te feras d'autres potes... J'en suis sûr !
Les glaces finies, Melian haussa les épaules, rejeta ses cheveux blonds dans son dos et proposa :
-On rentre ?
Mardi 21 juillet
10h02
-Tu vas mieux toi ?
-Euh... Oui. Mais je sais pas trop e qui m'est arrivé, en fait. J'ai pas vraiment de souvenirs...
Anaïs sourit.
-T'as eu un malaise. Au début j'ai pas trop compris, j'ai eu super peur ! Mais si tu t'es bien remise et que tu vas mieux, c'est le principal. Allez, t'es prête pour aujourd'hui ? Et stresse pas autant que la dernière fois, ajouta-t-elle en posant sa main sur son épaule. Ça va aller.
Elle la regardait droit dans les yeux et, gênée, Melian s'empêchait de fuir son regard. Le moment parut durer une éternité et était particulièrement perturbant pour elle, mais elle tenait bon et tentait de profiter.
-Tu peux y aller, dit Anaïs dès que l'ado fut installée dans la voiture.
"Les deux heures vont être trop rapides..." pensa Melian en réprimant un sourire triste.
11h20
Bien concentrée sur sa conduite, Melian n'avait pas fait attention à son téléphone en train de glisser de sa poche. Au dernier moment, elle réagit et tenta de le retenir, mais trop tard : il tomba et ricocha jusque dans les pieds de la monitrice. La peur monta en elle, elle n'avait pas changé son fond d'écran... Elle fit comme si de rien n'était, ne fixa que la route et tenta de ne pas rougir. Elle vit Anaïs ramasser le téléphone, la regarder.. Puis prendre un post-it, y griffonner quelque chose et le coller sur l'écran.
"Qu'est ce qu'elle a écrit putain ? Je vais devoir attendre encore trente-cinq minutes..."
