Contrairement à ce que la majorité des personnes pensent, vivre à St . Tropez n'est pas quelque chose d'intense, ni de merveilleux. En tout cas pas pour moi. Dans cette ville, seules les stars ou les personnes riches possèdent de belles villas avec vue magnifique et piscine à débordement. Pour les familles qui n'ont pas assez d'argent pour avoir ce genre de maison ou alors qui ont tout perdu au jeu comme mon père, la situation est tout à fait différente. On se retrouve parachuté dans le quartier "pauvre" , le quartier honteux. Les gens menant la belle vie nous regardent de travers et prennent un air hautain lorsque l'on se trouve sur leur passage. Avant d'habiter à St.Tropez , on logeait dans un très grand appartement parisien vers St.Denis . Un jour , Christian , mon père, nous a annoncé que sa boîte avait gagné une petite fortune qu'elle avait amassé grâce à une gamme de sèches cheveux qui s'étaient très bien vendus. Il avait toujours rêvé de vivre à St . Tropez , et nous avait poussé à suivre son rêve. Ce fut la raison pour laquelle j'étais si folle de joie à l'idée de vivre dans cette ville si belle et incroyable lorqu'on nous a annoncé notre déménagement, à moi et à mon frère ! Nos parents s'étaient occupés de toutes les démarches administratives pour acheter une magnifique demeure, pourvue d'une immense piscine et de tout le confort nécessaire. Dans la ville , il n'y avait qu'un seul collège qui réunissaient donc les deux classes de la ville. A l'époque je ne me rendais pas compte de cette hiérarchie , et j'étais très heureuse de la gentillesse dont on me faisait l'honneur. J'étais très populaire et je passais le restant de mes journées, après le collège, à enchaîner les sorties au cinéma, au parc, ou même dans les très grandes villas de mes amis. Cette vie me convenait parfaitement, et ce bonheur me paraissait presque irréel. Malheureusement, tout ça cessa du jour au lendemain , sans prévenir. Comme je l'ai dit plus tôt, mon père avait une fâcheuse tendance à beaucoup dépenser pour des jeux, et un jour , abruti par l'alcool , avait misé tout notre argent au poker. Il a bien entendu perdu et nous avons été brusquement arraché à notre maison que nous avons dû vendre et aux trois quarts de nos biens. Ma mère était très en colère contre mon père qui n'a jamais cessé de se confondre en excuses. Nous avons acheté un petit appartement dans la "basse ville". Dès lors je compris ce qu'enduraient les personnes qui vivaient là bas.