Et si t'étais resté?

Chapitre 1 : Ce n'est pas un adieu mais plutôt un au revoir

Elle regardait par la fenêtre. Son regard suivait la pluie qui ruisselait contre la vitre. Dehors, il pleuvait des cordes. Cela annonçait le retour de l'hiver. Lui la berçait de son regard enivrant. Les mots lui manquaient. Il rêvait de pouvoir mettre des mots sur ses idées comme elle y réussissait si bien. Il aurait tellement aimé pouvoir lui prendre la main et toucher son visage mais il était plutôt de nature timide. Il restait là, impassible à la contempler. Les yeux de Rafael s'écarquillèrent en entendant la musique qui passait à la radio. Il lui dit aussitôt :

- Marsiela tu te souviens ? C'est la musique que le pianiste jouait cette nuit-là ? Tu te souviens ? Ne me dis pas que tu as oublié ?

-Mmmh, le grand Tchaïkovski... répondit Marsiela en esquissant un léger sourire.

- Oui, et tu sais, je me suis renseigné, le morceau s'intitule « Valse sentimentale». Rappelle-toi comme nous étions beaux à cette époque. 

Marsiela se contenta d'un bref signe de la tête qu' elle posa aussitôt contre la vitre du taxi. C'est vrai qu'ils étaient beaux, ces deux jeunes adolescents de seize ans remplis d'espoirs et de rêves. Le soir ou ils s'étaient rencontrés était un soir d'été, un soir chaud comme ils les aimaient, leurs parents les avaient entraîné au mariage d'une tante éloignée brésilienne. Rafael et Marsiela avaient été placés l'un en face de l'autre, ils ne comprenaient pas ce qu'ils faisaient là, entourés d'inconnus qui devaient faire normalement partie de leurs familles respectives. Ils avaient commencé par un regard, puis un sourire, puis un mot. Ils ont finit par passer le reste de la soirée ensemble, seuls. Ils ne pourraient plus se passer l'un de l'autre désormais. Ils étaient tombés amoureux. Aujourd'hui, plus rien n'était pareil. Ils n'étaient plus des enfants mais des adultes de dix-huit ans et les obligations familiales les retenaient. Rafael devait partir d'urgence en Espagne, son pays natal durant une année pour soutenir sa mère atteinte d'un cancer à un stade avancé. Marsiela, elle, considérait qu'un an était trop long. En un an les choses changeraient certainement. Elle ne voulait pas prendre le risque de perdre son temps à attendre pour rien. D'un commun accord, ils ont donc établi de rompre le temps d'une année, et de renouer quand Rafael reviendrait. Cela ne les réjouissait pas mais c'était ce qu'ils estimaient être la meilleure solution. Rafael pencha la tête pour évaluer le prix de la course. Il attira Marsiela vers lui tout en lui glissant tout bas à l'oreille :

-­ Quatre-vingts euros, nous serons bientôt à cours d'argent.

Marsiela paya la course puis sortit du taxi. Rafael ria.

- Il n'y a vraiment qu'à nous que ça arrive ces choses-là. Maintenant nous allons devoir finir le reste du trajet en courant sous la pluie pour ne pas que je rate mon avion. Dit Rafael.

Ils se mirent à trottiner sous la pluie froide d'automne. Une fois arrivés à l'aéroport, ils accélérèrent le pas pour enregistrer les bagages à temps. Devant la douane, Rafael et Marsiela se regardèrent longtemps, très longtemps. Puis se serrèrent l'un contre l'autre. Du haut de son petit mètre septante, Marsiela se blottit. Sa tête allait jusqu'au torse de Rafael. Elle entendait son cœur battre, de plus en plus vite.

-­ Les espagnoles sont belles.

- Pas aussi belle que toi Marsiela.

- Sois moi fidèle Rafael. Je ne m'en remettrais pas.

-­ C'est toi qui as décidé de cette situation. On dirait que tu ne me fais pas confiance.

-­ Si, mais nous ne pouvons pas devenir de parfaits inconnus tout en étant en couple..

- ­Tu as certainement raison.

-­ J'ai toujours raison, bon, va t'en avant que je pleure.

- Il faut que je t'appelle ?

- Non, sauf en cas d'urgence, il faut qu'on s'oublie ou ce serait trop pénible.

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Voilà, le premier chapitre est publié. J'espère qu'il vous a plu, n'hésitez pas à me donner votre avis et à voter, ca me ferait plaisir. Bonne journée ou bonne soirée. Merci de m'avoir lu! J'ai mis une photo de Marsiela en photo de chapitre.