Le réveille est dur ce matin. Une jeune femme à la chevelure rouge et aux mains légèrement tremblantes tombe de son lit et se rattrape à peine son nez en trompette ne rencontre le sol. Elle se relève, attrape une petite gélule blanche et la regarde. Elle a l'habitude de la retrouver tous les matins. Routine... Routine... Une main passe sur son visage, la sienne et pourtant elle lui est tellement inconnue. Le regard fixé sur la petite pilule, elle s'avance vers la fenêtre et l'avale. Elle en retrouvera une dans une heure ou peut-être moins. Elle ne sait pas si un jour elle disparaîtra de sa vie mais pour l'instant elle ne s'imagine pas sans. Il lui faut, il faut qu'elle la prenne entre ses lèvres chaque matin et qu'elle la sente descendre dans son gosier endoloris. Alors la jeune femme continue, chaque matin le même rituel, chaque matin la même chose, cette même petite pilule qui semble se dédoubler au file des jours. Des jours... Des semaines... Des mois... Des années peut-être elle ne sait pas elle-même. Elle n'y pense pas, c'est machinal. Ses mains cessent de trembler et elle peut enfin commencer sa journée routinière.
La petite jeune femme d'à peine un mètre soixante, attrape un jean arraché aux genoux et s'avance pour prendre un t-shirt "You are my héroine." un sourire pendu aux lèvres, elle marche, slalomant contre le vide jusqu'à la salle de bain. Elle n'entends rien, elle est partie, très loin. Au plus loin même. Une plage douce et un sable fin. Elle n'entends pas le bruit mais elle s'en moque. Elle s'y sent bien. Soudain le bruit de l'eau se fait entendre, sa surdité diminue apparemment et puis les sensations qu'elle n'avait pas au départ se firent sentir. L'eau douce et chaude s'écoule sur son corps endoloris, endort son mal de tête et son visage bouffie. Elle en avait besoin de cette mer. Elle était rassurante, elle était bonne, elle était protectrice. Les yeux clos, la jeune femme laissait ses mains attraper avec douceur sa chevelure. Elle avait enfin la sensation d'être protégée, d'être bien dans son corps comme dans son esprit. Bien vite elle sortie de cette mer, elle ne pouvait y rester. Ses yeux bleus dorénavant ouverts, elle pouvait s'étendre sur le sable et se reposer. Elle s'allongea et frissonna. Le sable était froid, le sable était dur. Elle secoua la tête et la plage, la mer n'était plus là. Elle était allongée sur le carrelage de la salle de bain. Complètement trempée. Les deux mains sur le visage, elle hurlait à qui voudrait la ramener là bas, loin. Avant elle y restait plus longtemps, maintenant elle y restait une heure à peine. La lycéenne se tues ensuite et jeta un regard de détresse à ses cheveux rouges. Elle n'était pas Ariel, elle n'était pas une sirène et elle aurait tant voulus pourtant. Les bruits de la maison la sortirent totalement de son rêve, une femme vomit dans la pièce d'à côté, sa mère. Elle vomit et hurle entre chaque vomissement le prénom de son enfant. Jemma. La jeune femme s'entoura dans une serviette à l'odeur nauséabonde et grimaça. Elle en aurait voulu une propre mais la lessive n'est pas la priorité de la maison. Maladroite, Jemma s'avança dans les couloirs de la maison et s'arrêta devant la porte de chambre de sa mère. Elle avait sûrement du trop boire et le mélange alcool et anti-dépresseurs n'était sûrement pas le meilleur. La jeune-femme entra dans la pièce sombre où régnait les odeurs de tabac froid, vieux whisky et de vomit fraîchement sorti d'un estomac. Une odeur rance à vous faire pâlir une tomate. Une odeur a vous pousser au suicide comme aimait le dire la jeune femme aux cheveux rouges.
Sans un mot, sans un regard vers la femme qui l'avait mise au monde, elle s'avança vers les bouteilles vides de différents alcools et les enfouie dans le sac poubelle déjà présent dans la pièce et sorti de la pièce sans répondre aux appels au secours de sa génitrice. Elle en avait l'habitude, c'était la routine. Murée dans son silence, elle continua sa route jusqu'au salon. Là bas, elle prit une couverture dont l'odeur allait avec le reste de ce qu'elle avait sentie précédemment puis retourna la lancer à la plaintive. Elle alla ensuite s'habiller et sécha ses cheveux rouge carmin. La plupart des gens diraient que ce n'est pas une vie pour une adolescente de seize ans mais elle, elle le vivait plutôt bien grâce à ses petites pilules, elle pouvait endurer ça. Et même sur son visage il était inscrit bon nombre de ses frasques, une capuche assez large lui suffisait pour les cacher. Le cache-cache était son jeu préféré et elle était douée pour ça. Plusieurs fois elle avait été obligée de se cacher. A la mort de son père, lorsque la police été arrivé chez elle, quand sa mère décidait qu'aujourd'hui elle devrait mourir. Parce que oui, sa génitrice n'était pas qu'une simple alcoolique shootée aux anti-dépresseurs, elle était aussi une excellente marâtre voulant la mort de sa progéniture lorsque cette dernière refusait d'aller lui voler quelques bouteilles.
Des coups retentirent dans la porte de la maison, des coups violents, que personne ne devrait entendre. Mais Jemma les connaissait que trop bien. Elle courut jusqu'à la chambre de son petit-frère encore endormi et le secoua avant de finalement le porter.
- Mayson, Mayson vite, caches-toi !
Le petit garçon d'à peine cinq ans se laissa faire par sa soeur et les deux enfants se cachèrent dans la penderie. En grande soeur protectrice, elle le mit contre elle, le fit fermer ses yeux et posa une main sur ses oreilles. Elle ne voulait pas qu'il entende ce qu'elle pouvait entendre. Sa mère était en train d'hurler et les policiers crachaient eux aussi leurs paroles des plus menaçantes et des plus grossières. Les yeux fermés, elle tenta de calmer son coeur qui battait la chamade. Que se passait-il encore ? La mère de Jemma, Taestey avait fait de la prison lorsqu'elle était enceinte de sa fille et elle avait été relâchée pour bonne conduite. Parfois Jem' aurait préférée que sa mère ne soit jamais relâchée, peut-être que comme ça, elle aurait put avoir une enfance et une adolescence normale.
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One million of tears.
Tiểu Thuyết ChungIl avait tout pour plaire, la gloire, la popularité, la reconnaissance. Elle avait la drogue, l'alcool, la crainte, le dégoût. Il aimait la vie, elle aimait la mort et puis leur destin se croisèrent pour se lier à jamais. Il aima la mort, elle aima...