Mia Roberts
-Mia, décris-moi ta vie en un mot.
Un mot, un seul et unique mot pour décrire 16 ans, bientôt 17, d'existence ?
-Merdique.
Le vieil homme relève lentement la tête vers moi, quelque peu surpris, je crois.
Ce qui me surprend moi, c'est sa pilosité extrême, qui se permet de déborder de sa chemise.
Mon attention reste focalisée sur ce détail quelque peu écoeurant, tandis qu'il prend des notes dans son carnet qu'il ne lâche jamais.-Bien. La séance est finie, tu peux y aller
Mia.-Un conseil M. Smith : mettez des col-roulés, déclarais-je avant de quitter la pièce.
Jean-Edouart Dupuis-Jean-Edouart, nous passons à table !
À l'entente de l'appel, je me précipite dans les escaliers.Faire attendre une mère comme la mienne n'est jamais une bonne idée.
Je m'installe donc devant l'immense table en bois, recouverte d'une nappe luxueuse.-Avec ton père, nous avons réfléchie, et nous sommes d'accord pour que tu ailles dans un lycée public. Tu pourras ainsi découvrir la jeunesse d'aujourd'hui, qui te fais tant rêver. Mais crois-moi, tu seras vite déçu. Et alors là, il sera trop tard pour revenir en arrière.
-Merci mère, merci merci merci !
J'hésite encore à y croire. Vais-je réellement étudier dans un lycée public, remplit de jeune de mon âge. Des jeunes normaux, et non pas les surdoués qui composent mon ancien prestigieux lycée. Surdoués dont je ne fais aucunement partis, mes parents avaient juste l'argent nécessaire.
Je rêve depuis toujours de cotoyer des jeunes normaux, et pas des adolescents immatures qui passent leurs temps à comparer leur quotient intellectuel.
Je m'empresse de finir mon plat, n'écoutant que d'une oreille la conversation entre père et mère, centrée sur l'entreprise familial.
Après avoir demander l'autorisation de quitter la table, je monte les marches quatre à quatre et pénètre dans ma chambre à toute vitesse.
Je m'allonge sur le lit, les yeux rivés au plafond, rêvant de cette nouvelle année qui se promettait bouleversante.Armony Smith
-Brad, je t'ai déjà dis que j'avais besoin d'une pause...
-Peut-être, mais si tu ne te décides pas vite, je passerai à autre chose. Penses à notre image.
-Je te rappelle demain.
Je raccroche et lance mon portable à l'autre bout de mon grand lit, bordé de draps roses bonbon.
C'est vrai que j'ai une réputation à tenir, et que je me suis battue pour l'avoir, mais je suis lassée de jouer à ce petit jeu.
Je dois faire un choix, et vite qui plus est.
D'un côté la popularité, ainsi que ces avantages et inconvénients, que j'ai mis tant de temps à obtenir, et de l'autre, une vie simple, sans préoccupations, avec de vrais amis, et peut-être même l'amour.
Cette interrogation revient toutes les semaines, et toutes les semaines, mon choix est le même.La popularité.
Je me suis bien trop démener pour en arriver là, c'est pas pour un petit coup de blues que je vais tout gâcher.
-Papa ! J'aurais besoin de 2OO euros pour m'acheter une nouvelle tenue, le bal est à la fin de la semaine et je n'ai toujours rien à me mettre.
-Prends dans mon portefeuille ma puce.
-Merci.
Je dévale les marches quatre à quatre et attrape le portefeuille posé sur une étagère du salon. Je l'ouvre et empoche 2OO € parmis la liasse de billets qu'il contient.
Samuel Clark
Je referme l'immonde bouquin, une histoire à l'eau de rose que je suis obligé de lire pour l'école, dérangé par des bruits de pas résonnant dans la maison toute entière.
Je tourne la tête vers le long couloir qui borde ma chambre et celle de ma mère, en quête de l'élément qui m'a perturbé dans ma lecture forcée.
En parlant de ma mère, c'est elle qui provoque ce rafut à l'étage inférieur.
Je l'aime ma mère, plus que tout même. Ceci-dit, je n'ai qu'elle à aimer, donc ça n'a rien d'étonnant.
Je descend l'escalier grinçant, qui donne l'impression de devoir s'effondrer à l'instant où l'on pose le pied sur la première marche.
Arrivé en bas, j'inspecte la cuisine puis le salon, où j'y découvre ma mère avec un mec dont je ne sais rien, qui pose ces lèvres dès qu'une parcelle de peau dénudée se propose à lui.
Je lance un regard dégoûté à ma mère, qui ne semble pas gênée le moins du monde, et lui annonce que je sors.- Amuses-toi bien Sam, crit-elle avant que je ne claque la porte et qu'elle ne retourne à ses activités qui n'aurait pas lieu d'être si ma mère n'était pas devenue celle qu'elle est aujourd'hui.
{ndla : elle couche pas avec le mec hein, juste ils s'embrassent, disons, passionnéments.}
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Incontrôlable
Teen FictionQuand les chemins de quatre adolescents qui sont pourtant si différents se rencontrent. - Je te déteste. - T'es sûre? - Non.