À la vie, à l'amour

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Tu étais assis, hésitant et si fragile. On aurait pu croire que tu te serais briser en mille morceaux si l'on avait eu l'audace de te toucher. Je n'osais pas faire un pas de plus de peur que tu t'envoles à cause de ma respiration saccadée. Je te regardais encore et encore et les larmes glissaient de plus belle sur nos joues. Tes poignets coulaient sur le parquet tel de petites rivières rougeâtres par lesquelles tu t'évadais. Je savais ce que tu avais fais, mais je ne t'en voulais pas. Doucement je m'avançai, et je tendis mon bras vers toi, la main ouverte, prête à t'enlacer de nouveau. Et c'est à ce moment là que tu sortis cette foutue lame que tu avais cachée, et calmement tu réussis à articuler faiblement "je suis désolé, désolé de t'aimer, désolé que tu m'aimes". Je pleurais tellement, je ne pouvais pas cesser de regarder tes putains de beaux yeux bleus et là, seulement là, après un long temps d'hésitation, tu levas l'arme à ton cœur et te l'enfonças rapidement dans un dernier sanglot. Je ne voulais pas y croire. Je ne POUVAIS pas y croire. J'effleurai de mes doigts ta joue et effaçai tes larmes avec mon pouce. Un triste sourire restais afficher sur ton visage, ce sourire que tu avais quand je te boudais. Je voulais encore sentir ton parfum en me blotissant dans tes bras, je voulais encore me balader dans la rue à tes côtés ou te regarder des heures sans m'arrêter, je voulais encore me disputer avec toi pour le plaisir d'entendre ta voix, je TE voulais encore...
Mais c'était fini.
Malgré tout je t'embrassai. Je t'embrassai d'un baiser long et doux aromatisé au goût vanillé de tes lèvres.
C'était le dernier mais je m'obstinais de croire que tu allais revenir pour, à ton tour, m'embrasser.

La Lune avant le SoleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant