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Je le regardai sans parler. Je ne sais pas quoi dire. Il est beaucoup plus vieux que moi.

-Ça va?

Je répondis faiblement à sa question.

-Je ne sais pas... Tu as 22 ans.

Il poussa un soupir et recouvris son visage avec ses mains. J'appuyai mes bras sur mes genoux ramenés vers moi. Je ne sais vraiment plus quoi penser. J'ai l'impression de m'adresser à un inconnu. Je vis Braiden se lever et me tendre la main:

-Je crois que tu as besoin d'y réfléchir. Nous devrions retourner à ton appartement.

J'hochai la tête et attrapai sa main. Il m'aida à me relever et nous marchâmes en direction de chez moi. Il passa une main dans mon dos et me rapprocha de lui. J'appuyai ma tête sur son épaule et fermai les yeux quelques secondes. Je suis bien avec lui, mais il est comme un inconnu pour moi. Je ne le connais pas.

Arrivé au bloc d'appartement, Braiden me lâcha.

-Réfléchis et répond moi quand tu te sens prête ok?

J'hochai la tête silencieusement. Il me regarda un moment et je fis de même. Tout se bouscule dans mon cœur. Je ne sais plus quoi penser.

Je me retournai lentement et entrai dans l'immeuble. Je montai les marches sans me presser avant d'arriver à l'appartement. La porte est entrouverte et je peux entendre des voix à l'intérieur. Je passai la tête par le cadre de porte. J'aperçu ma mère parler avec un des policiers qui emmenait Ryan plus tôt. Ma mère semble affolée et je crois distinguer des traces de larmes sur ses joues. Je coupai leur conversation:

-Maman?

Elle tourna le regard vers moi.

-Bree!

Elle courut vers moi et me pris dans ses bras. Je la sentis pleurer dans mon cou.

-Maman, qu'est-ce qu'il y a?

Elle se décolla lentement de moi et me regarda, les yeux remplis d'eau.

-J'avais peur... Je suis arrivée dans l'appartement et tout était en bordel. Tu n'étais pas là, et le policier m'a dit que tu t'étais fait agressée et ensuite enfui. Un policier est parti à ta recherche, mais c'était inquiétant. Oh Bree, j'ai tellement eu peur! Qui sait ce qui aurait pu t'arriver? Seule dans la ville de New-York à cette heure.

Elle recommença à pleurer, sûrement parce qu'elle s'imagine ce qui aurait pu m'arriver. Je l'attirai dans mes bras.

-C'est correct maman, je suis saine et sauve.

-Non, ce n'est pas correct. Je n'aurais jamais du te laisser seule. Ces temps-ci, je ne suis pas là pour toi. Je suis une mauvaise mère.

Elle pleura de plus belle.

-Mais non maman, tu es la meilleure mère au monde.

-Je t'ai abandonné!

-Mais non, ça arrive à tout le monde de faire des erreurs.

Je lui tapotai doucement le dos. C'est la première fois que je la vois dans cet état.

-Tout cela est derrière nous maman.

Je la sentis se raidir et elle se décolla brusquement de moi. Elle regarda mon visage, puis mes bras et s'en allait continuer, mais je l'arrêtai.

-Maman, qu'est-ce que tu fais?

-Tu t'es fait agresser, es-tu blessée? T'a-t-il fait mal? Pourquoi ta lèvre est-elle boursouflée?

-Non maman, je suis correct.

Je vis ses yeux se remplirent d'eau encore une fois.

-Maman?

-Tu vois, je suis une mauvaise mère. Je pleurais en me plaignant de ma vie, et j'ai complètement oublier ton agression. Je suis terrible!

Cette fois-ci, c'est trop. Je ne peux pas voire ma mère comme cela.

-Maman, écoute moi. Tu es exceptionnelle, arrête de te rabaisser. Tu es une mère formidable!

Elle ne me répondit pas mais resserra son étreinte. Je fermai les yeux un moment.

-Je t'aime maman.

-Je t'aime Bree. Je t'aime tellement.

Nous restâmes un moment comme cela, jusqu'à ce que nous entendîmes un raclement de gorge. Je me séparai de ma mère et me retournai. Le policier de tout à l'heure est encore ici. Il n'est pas gêné lui.

-J'aimerais pouvoir interroger votre fille. Mais comme le moment ne semble pas propice, vous pourriez peut-être passer au poste de police demain ou après-demain?

Je consultai ma mère du regard.

-Oui, je passerai demain matin.

Il hocha la tête et nous salua. Je me retrouvait donc seule avec ma maternelle. Ma mère soupira en balayant la pièce de regard:

-Nous allons devoir faire appel aux assurances.

J'acquiesçai en regardant l'appartement. C'est vrai que le bordel est énorme. Plusieurs de nos meubles sont détruits et des morceaux de verre traînent un peu partout. Ma mère se pencha au sol et commença à ramasser les plus gros morceaux.

-Je devrais m'y mettre si je veux revoir mon plancher un jour!

Je penchai également pour l'aider, mais elle m'arrêta.

-Je crois que tu devrais aller te coucher, tu sembles épuisée.

-Tu es sûre? Je peux toujours t'aider.

-Non, tu as besoin de repos, va te coucher.

Je lui souris et me dirigeai vers ma chambre. J'enfilai lentement mon pyjama et me brossai les dents mollement. La fatigue vient de s'emparer de mon corps. J'ai l'impression d'avoir des poids attachés aux pieds et aux bras.

Je m'écrasai sur mon lit comme une grosse patate. J'ai vraiment besoin d'une bonne nuit de sommeil pour réfléchir à ce qui s'est passé aujourd'hui.

Undercover [ En Réécriture ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant