Chapitre 1

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C'était une journée d'octobre comme les autres dans le petit comté de Beacon Hills. Les cours avaient repris ; le soleil se cachait petit à petit et les loups-garou s'énervaient toujours autant pendant les pleines lunes. Les choses n'avaient pas réellement changé et de toute manière, qui voudrait que cela change ? Surtout pas Stiles Stilinski. Du moins, s'il pouvait éviter une année scolaire aussi tumultueuse que l'année dernière à courir après Scott et Jackson, cela ne serait pas du luxe. Depuis qu'il était devenu un « vrai » loup-garou, Jackson avait passé le plus clair de son temps à perfectionner son incroyable capacité à agacer le commun des mortels. Stiles aurait bien voulu l'expédier sur une île déserte non sans lui avoir glissé dans une valise des notes relatives à la lycanthropie et des directives de Derek Hale. Mais non, simplement non, Jackson était devenu un Jackson encore plus insupportable qu'avant même si cela paraissait totalement impossible.

Que dire sur Scott mis à part qu'il vivait très mal sa séparation avec la jeune Argent et qu'il avait passé tout son été à étudier, rattraper son retard dans certains cours et à éviter de penser à son ex-petit-amie — ce qui était chose totalement impossible tout comme le fait que Jackson fût un louveteau tout à fait charmant après l'épisode Kanima. Au moins, Scott restait dans une certaine constance. Tout comme Lydia, Allison, Erica et même Isaac. Si le fait que Boyd ne fût pas beaucoup dans leurs pattes durant l'été pouvait être considéré comme quelque chose de constant, il faisait tout aussi partie de cette liste idiote.

Tout comme le Coach qui menaçait ses joueurs de les pendre par les pieds si jamais ils perdaient le premier match de l'année. Tout comme la psychologue de l'établissement scolaire — Morell — qui respectait parfaitement les horaires de ses rendez-vous même si certains élèves débordaient un peu ; elle arrivait toujours à reprendre le dessus sur ses retards. Et elle avait même le temps d'aller en salle des professeurs pour se faire un café entre deux consultations si elle le désirait.

Une chose restait tout aussi constante et Stiles aimerait bien s'en débarrasser d'un coup de baguette magique ou de livre sur le nez ou de morsure de loup-garou, pourquoi pas : la capacité accrue de l'adolescent à se retrouver en retenue pour trois fois rien. Du moins, pouvait il vraiment considérer qu'inonder par inadvertance la salle de Biologie pendant un cours de laboratoire comme « trois fois rien » ? Pouvait-il vraiment considérer oublier par deux fois son devoir pour le cours d'économie comme « trois fois rien » ? Pouvait-il vraiment considérer qu'arriver en retard durant deux semaines consécutives était vraiment « trois fois rien » ?

Non bien sûr que non.

Cependant, en ce lundi très tranquille, Stiles devait impérativement se faire oublier, ne pas attirer l'attention sur lui, se faire aussi petit qu'une souris. Il n'avait pas le droit à l'erreur. Il n'avait pas le droit à des heures interminables de retenue. Pas aujourd'hui. Il avait réussi à décrocher un entretien pour un petit travail après les cours dans un restaurant en ville en tant que serveur. Les mots du grand-père d'Allison au sujet de son absence d'activité extrascolaire l'avaient quelque peu hanté durant l'été. L'adolescent avait répondu à plusieurs annonces sans aucune manifestation des employeurs ou les entretiens passés n'avaient donné aucun résultat. Il avait entendu parler d'un petit restaurant — plutôt un genre de café style années soixante — en plein centre-ville. La patronne de l'établissement était la femme d'un collègue de son père. Certes, il avait dû utiliser la carte « Père Shérif » ; néanmoins, il avait au moins une chance de décrocher sa place.

D'accord, il n'était pas tout à fait rassuré vis-à-vis de ce potentiel travail. Il savait faire du patin à glace ; mais le patin à roulettes comme demandé dans les conditions de son contrat, il était nettement moins sûr de pouvoir y arriver. En plus de servir les clients, d'espérer récolter de bons pourboires, l'adolescent devait impérativement se déplacer sur des patins dans tout le restaurant. Il s'était un peu entraîné dans son jardin et cela n'avait pas du tout été quelque chose de probant. L'adolescent se faisait violence en se convainquant qu'il y arriverait au bout que quelques soirées. Il avait vu tellement pire. Du moins, en théorie.

Dernière danseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant