Charlotte
Je regarde attentivement la salle où l'on m'a conduite, les yeux exorbités derrière mes lunettes. Lorsque je regardais des séries policières, je pensais que les scénaristes avaient enjolivé les choses pour que ça passe mieux à la télé. Mais je me rends compte que les séries sont assez proches de la réalité.
Je suis assise sur une chaise inconfortable en fer, devant moi, une table également fer, avec deux chaises qui me font face. Au mur, je peux me voir dans un énorme miroir qui fait quasiment toute la largeur du mur. Dans un coin de mon esprit, je suis persuadé que c'est un miroir sans tain, et qu'il y a des gens qui me regardent de l'autre côté. Un peu paranoïaque la fille !
Dans le coin de la pièce, une caméra est fixée sur moi avec une petite lumière rouge qui clignote, signe qu'elle est en fonctionnement. Sinon, pas de décoration particulière. Des murs gris et froids, et pas de fenêtre. Juste une lumière crue qui me fait mal aux yeux.
Dans ma tête, ce rejoue la scène qui m'a valu de me retrouver dans cet endroit. J'ai toujours été attirée par les nouvelles technologies, et elles m'auront menées à ma perte.
Je suis devenue ce que l'on appelle familièrement un hacker, et ses derniers mois, je me suis beaucoup amusée à faire tourner le FBI en bourrique. Je savais qu'ils étaient sur mes traces, mais je ne me suis pas calmée pour autant. J'ai joué, j'ai perdu.
Je venais d'arriver à mon boulot, un simple emploi de web designer, et je n'avais même pas eu le temps d'allumer mon ordinateur, qu'une équipe encagoulée, armée jusqu'aux dents, et harnachée de gilets par balle, à fait irruption dans notre petite société pour se jeter sur moi. Je n'ai pas mis bien longtemps à comprendre.
Mon intrusion sur le site de la Maison Blanche était peut-être l'exploit de trop. Même si je n'avais fait que fureter à droite à gauche, sans prendre aucun document sensible.
Pourtant, je me demande comment ils ont fait pour me retrouver. Je ne laisse jamais de preuve de mon passage. La plupart du temps, on ne se rend même pas compte que je suis passée.
C'est un passe temps comme un autre. Mon boulot ne me passionne pas du tout, donc une fois que j'ai fini mon travail pour la journée, ce qui veut dire une heure après mon arrivée, je m'amuse à découvrir les petits secrets du monde.
Lorsque je suis sortie diplômée à deux reprises du MIT, je n'ai pas réussi à trouver un boulot qui me plaise réellement. Tout ce qu'on me proposait était largement en dessous de mes capacités. Ne vous méprenez pas, je ne dis pas que je suis au-dessus de tout le monde, je dis juste que j'ai un QI largement supérieur à la moyenne, et que je m'ennuie rapidement. Il faut sans cesse me stimuler.
Je me redresse légèrement lorsqu'un homme d'une quarantaine d'années entre dans la pièce, en tenant à la main un épais dossier. Serait-ce le mien ? J'aurais fait tout ça ? Ouah ! Je ne m'en étais pas rendue compte.
- Mademoiselle Westhawk. Enfin, nous nous rencontrons.
- J'aimerais dire que j'en suis heureuse, mais comprendrez aisément que ce n'est pas le cas. Pouvez-vous me dire ce qui m'est reproché exactement ?
L'homme me lance un sourire ironique, visiblement pas dupe. Bien sûr que je sais pourquoi je suis là, mais je ne vais pas le leur servir sur un plateau. Il va falloir qu'ils me prouvent qu'ils peuvent me faire tomber.
Il s'installe sur une chaise devant moi et ouvre le dossier, parcourant rapidement le rapport, sans dire un mot. Je sais qu'il fait ça dans le seul but de m'énerver, mais je ne rentre pas dans son jeu. Après tout, la situation dans laquelle je me trouve est une des plus marrantes que j'ai eu ses derniers mois. Je crois que je ne me suis jamais autant amusée. Et même si je risque de finir en prison, je continue de sourire.
VOUS LISEZ
L'espion de mon coeur (sous contrat d'édition chez JennInk)
RomanceLa saga des Westhawk : Livre 7 Charlotte à passé une enfance un peu particulière à cause de son cerveau un peu trop développé aux goûts de certains. Elle a souvent été mise à l'écart par les jeunes de son âge. Mais aujourd'hui, son super cerveau va...