Je les ai vu. Enfin revu. Quoi ? Je ne sais pas. Je l'ignore. Je les vois chaque soir. Mais je ne les connais pas. Il y a ce garçon. Qui est-il ? Que fait-il ? Je l'ignore également.
Je me réveille, dans cette pièce familière mais qui ne m'appartient pas, où d'autres lits sont collés au mur. 16 ans. 16 ans que ces 3 autres filles partagent cette pièce avec moi même. Je les connais depuis toujours sans jamais qu'elles me connaissent vraiment.
Basculant mes pieds dans le vide, j'enfile mes patins et attrape mon téléphone puis me dirige vers la salle de bain commune. En face du miroir, j'examine mon visage. La peau pâle, les lèvres blanches, le nez fin, légèrement d'acné. Je n'ai pas de quoi me plaindre vous me direz, mais pourtant... J'ai ces yeux. Ces yeux que je déteste, que je hais. Pourquoi moi ? Pourquoi j'ai les yeux de cette couleur ? Des yeux rouges briques presque bordeaux. Ils sont de la même couleur que mes cheveux. Beaucoup de filles veulent les cheveux rouges, ou les ont rouges artificiellement. Bah non. Moi c'est de naissance. Peut-être est-ce héréditaire ? Je ne sais pas. Je ne connais pas mes parents. Ce sont de beaux connards. M'abandonner sur les marches d'un orphelinat quelques heures après ma venue au monde.
Aujourd'hui, nous sommes samedi, et je vais passer le week-end chez mes tuteurs, un couple d'une quarantaine d'année qui m'ont pris sous leurs ailes à mes 3 ans. Pourquoi m'ont ils pas adopté? Car "À 3 ans tu avais déjà conscience de ce qu'il t'arrivait Phœnix, tu savais que nous n'étions pas tes vrais parents." m'a dis Margot, ma tutrice, lorsque j'ai posé cette question. Ça va, ils sont assez sympa comme tuteurs, ils m'achètent pas mal de trucs, et me laissent faire beaucoup de choses.Une fois ma toilette quotidienne effectuée et le petit déjeuné avalé, je remonte dans le dortoir où les 3 filles se réveillent. Il est 8 heures 30.
-Phœnix ? dit une petite voix à peine éveillée. Où vas-tu ?
-Coucou ma chérie, dis-je en embrassant le front de cette petite brunette. Je vais chez mes tuteurs ce week-end.
-Tu me laisses seule ?
-J'en suis contrainte, désolée.
-Tu ne peux pas m'emmener ?
-Je ne pense pas que Margot et Vincent seront d'accord...
-Avoues leurs que tu es lesbienne Phœnix ! Et que tu sors avec moi. Ils ne peuvent pas te rejeter, tu n'es même pas le fruit de leurs unions.
-Justement. Je ne suis pas le fruit de leurs unions. Je dois faire mon sac Celia, je répond avec la gorge nouée.Celia. C'est pas croyable comme je l'aime à mourir cette fille. Mais elle a le chic de me pousser à bout pour rien quelques fois. Quelques vêtements pliés dans le gros sac de sport, maquillages et ordinateur rejoignent les vêtements dans le sac. Les vans lacées aux pieds, le jean retroussé aux mollets, la veste en jean remontée sur les avants-bras, le t-shirt Nirvana un peu trop grand tombant sur mes cuisses, le sac sur le dos, le skate sous le bras et les écouteurs sur les oreilles, j'attend mes tuteurs sur les mêmes marches où mes connards de parents m'ont laissé il y a 16 ans.
La Mercedes de Margot arrive devant l'orphelinat. J'ouvre la portière côté passager de la voiture et m'assois dans le siège en cuire.
-Coucou ma Fifi, dit Margot d'une voix rayonnante. Ça a été ta semaine ?
-Salut Ma, dis-je. Ça peut être mieux et toi?
-Que c'est-il passé ?
-Rien, une ou 2 bagarres probablement.
-Encore ?Margot m'appelle Fifi depuis qu'elle m'a "adopté", à cause de mes cheveux rouge. Et Fifi Brindacier est rousse. Vous voyez le rapport ? C'est totalement stupide je vous l'avoue, mais il n'y a rien de méchant, donc pourquoi vouloir luter contre ? Elle a l'habitude que je lui raconte mes maux du lycée. Oui, car chaque jour, malgré que je sois dans un orphelinat, je vais au lycée. Je suis en première littéraire. J'aime tellement écrire, lire...
Arrivées à la maison, je dis bonjour à Vincent, et aux 2 enfants du couple, Kami, la fille, et Ahkiyyini, le garçon. Ils ont mon âge et sont jumeaux.
Kami est une jeune fille pleine de vie, toujours joyeuse. Une petite brune aux yeux verts. Un vert magnifique, semblable à deux émeraudes.
Ahkiyyini est le contraire de sa sœur. Il se renferme très vite sur lui même. Je ne sais pas si je peux me permettre de le cataloguer dans ce "thème", mais il est plutôt gothique. Ses yeux sont d'un noir corbeau aux reflets argentés. Magnifique. Ses cheveux courts sont également noirs. Un grand fan de hard rock et de métal.Je monte mon sac dans ma chambre. Oui, car dans cette vaste demeure près de Paris, j'ai ma chambre, avec ma salle de bain. J'aime tellement cette pièce. Car je sais que Margot et Vincent n'y entre pas, et que je peux y faire ce que je veux. Évidement sauf casser le mur et des trucs débiles comme ça. Mais je peux la décorer à ma guise. Et je ne dois la partager avec personne.
Assise sur mon lit, mes écouteurs jouant I see fire de Ed Sheeran dans mes oreilles, un sublime oiseau couleur flamme se pose sur le rebord de la fenêtre, quelque chose attaché à la patte. Étant une grande fervente de Harry Potter, je dirai que c'est un phœnix, mais ça n'existe pas. C'est donc juste un piaf rouge. Je le fais entrer dans ma chambre et décroche le morceau de papier enrouler sur sa patte. Il se pose sur mon bureau.*Fais attention*
Mais attention à quoi ? À qui ? Qu'est-ce que cet oiseau ? Pourquoi m'apporte-t-il ce renseignement ? Ce sublime volatile se retourne vers moi, ses yeux me regardant fixement.
Ma tête tourne. Je ne comprend rien, ne comprend plus. Et ce stupide oiseau me regarde encore avec cette insistance. Des voix. Non. Ces voix. Je les connais. Elles me sont familières. C'est elles qui accompagnent les mystérieux visages qui m'apparaissent chaque soirs. J'ai peur. Je...
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L'œil de la légende
FantasyPhœnix, 16 ans. Une jeune fille que les gens trouvent normale, banale, comme les autres. Mais Phœnix n'est pas comme eux. Ils ne savent pas. Ils ignorent. Ils l'ignoreront, comme toujours. Phœnix aussi ne sait pas. Phœnix ne comprend pas. Ils ne con...