Oubliée

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Je suis sur une route de campagne, je vois ma maison au loin. C'est un Vendredi soir comme un autre, sauf que c'est les vacances. Je pense à ce que je vais faire une fois chez moi mais j'ai du mal à voir avec ce soleil de plomb. J'essaye d'avancer mais ma maison est toujours aussi loin. Je cours, de toutes mes forces, mais non. À force d'efforts, je m'écroule et commence à pleurer.

Je me réveille d'un coup en sueur mais je suis toujours dans cette chambre.

Je la déteste.
Je déteste ses murs blancs.
Je déteste son seul meuble.

J'entends des bruits de pas et me sors de mon "lit" en un bond.

"T'es réveillée, feignasse ?" Dit l'homme qui vient de rentrer. "Tu vas nous préparer notre déjeuner, si tu tiens tant à te lever si tôt !"

Je ne le regarde pas dans les yeux et acquiesce "Oui, Monsieur."

Nous sortons de la chambre avant de rejoindre ce couloir froid et humide. Je regarde la pendule au dessus de la porte principale et lis l'heure. 4h du matin. Je dois être folle de me lever à cette heure. Tout le monde dort encore et je vais devoir préparer un petit déjeuner digne de ce nom.

Pourquoi , me direz-vous ? Eh bien pour une des nombreuses règles ici. Plus on a de temps pour faire une des multiples tâches, mieux ça doit être fait.

Je rentre donc dans la cuisine et Il ferme la porte derrière moi.

Lui, c'est comme un surveillant aux écoles, sauf que si on fait une conneries avec lui, on se prend des coups de fouets, pas des heures de colles.

Bref, je m'affaire à ma tâche et enfile un tablier.

Qu'est-ce que je pourrai bien faire ? Je regarde dans les placards et me fais une liste.

-Crêpes
-Muffins
-Chocolat
-Thé
-Café
-Jus de fruit

Et je pense que c'est tout.
Je prépare de la pâte pour les crêpes et les muffins, puis fais chauffer de l'eau pour le thé, fais le café, et enfin prends une bonne dose de lait brûlant.

Je mets tout sur un plateau, puis vais dans la salle à manger pour préparer la table.

~~~~~~

Quelques moments après, je suis debout, yeux baissés, serviettes à la main pour aider au cas où.

Des bruits de pas se font entendre et deux personnes suivis du boulet entrent.

Le boulet ? C'est le surveillant, mais je préfère ce nom.

"Chéri, que dirais-tu d'un bon petit déjeuner en compagnie de ta princesse adorée ?"

Quelle pétasse.

En plus elle fait exprès pour me mettre mal à l'aise.

Je lève un oeil pour voir la réaction de son mari. Mais je ne surprends que le noir de ses yeux qui sont tournés vers moi.

Oops

"Comment ose-tu lever les yeux sur moi ?!" Cria-t-il pratiquement.

Il m'attrape par le col et me soulève de quelques centimètres. Je sentais mon coeur battre à tout rompre tandis qu'il me traînait dans les couloirs de cette infame prison.

Les larmes me brouillaient la vue quand il me mit sur une chaise et s'apprêtait à lever la main sur moi.

Je fermais les yeux et mettais mes mains sur la tête pour la couvrir lorsque j'entendis un "poc" comme un bouchon de bouteille qu'on enlève.

J'ouvris les yeux doucement et vis deux yeux bleus devant moi.

Prise de surprise, je poussais un cri et basculais en arrière.

Des mains m'attrapèrent juste à temps et me tirèrent.

Je n'eus pas le temps d'analyser l'homme qu'il me tira hors de la pièce vers un couloir que je n'avais jamais vu.

Une lumière m'éblouis soudain, et je cachais mes yeux avec ma main restante. Une fois habituée, j'enlevais ma main et découvris l'extérieur.

Oh. Mon. Dieu.

Je suis dehors.

Je regardais l'homme, le sourire jusqu'aux oreilles et constatais que lui aussi, souriait.

"On est dehors." murmurais-je.
"Oui, dehors." répondit-t-il.