-" Quand vas tu décider de tout laisser derrière ? Dans le passé ? "-
Une fois lavée, j'enfilai un legging noir et un débardeur avec "I LOVE QUEBEC" inscrit dessus. Je rajoutai mon sweat à capuche noir fétiche puis enfilai mes bottines bleues marines. Sans oublier mes lunettes, bien entendu.
- Heu, ma cherie... Tu comptes t'habiller en noir tout les jours ? Et ce pull là, ça fait combien de temps que je ne l'ai pas lavé ? Une semaine ?
- Je sais pas et je m'en contre fiche. Je ne sortirai pas, à part habillée comme ça, que tu le veules ou non.
Ma mère me jeta un regard pleins de désespoirs. Oui c'est vrai que je faisais désespérée... En plus je parlais mal à ma mère, ce que je ne faisais jamais auparavant. Mais je suis devenue tellement froide et distante depuis tout mes séjours à l'hôpital que maintenant, ma mère n'ose plus me reprendre. Elle sait que je suis toujours autant angoissée et que je n'aime plus sortir de chez moi de peur que ÇA se reproduise... Il faut faire avec, comme m'avait dit mon ancienne infirmière. Pfff, de belles paroles idiotes, oui. Personne ne peut se mettre à ma place. Personne ne peut me comprendre, pas même cette psy.
Je pris mes clés et sortis en claquant la porte. Me voici dehors. Dehors... Je vois le soleil au loin mais ne sens pas ses rayons sur ma peau. Serais-je devenue si impénétrable ? J'ai l'impression d'avoir gâcher ma vie, de ne plus avoir de sens à mon existence... Et si Jake n'avait pas réussi à me sauver ? Je serais déjà morte à l'heure qu'il est... Même si c'est en quelques part de sa faute, c'est comme même grâce à lui que je suis toujours vivante. Mais bon, changeons de sujet, je sens les larmes monter...
Arrivée devant la grille du cabinet de Mme Juguist, ma psy en question, je pris une grande inspiration puis fermais les yeux avant de les réouvrir. Allez, courage... Ce n'est qu'une petite heure, rien de plus. Comme d'habitude.
Je lachais un soupir à cette pensée et rentrais dans la salle d'attente. Je vis une dame avec son petit fils d'environ neuf ans. À peine allais-je m'asseoir sur une des chaises, que j'entendis mon prénom à l'appel. Super... Chouette, vraiment.
J'avançais vers la porte où été inscrit le nom de ma psy et je frappais avant d'entrer.- Bonjour Chiara. Tu vas bien ?
Je ne vais pas mentir.
- Bonjour madame. Non. Et vous ?
Elle hocha la tête vers ma direction, après m'avoir lancé un regard indiscret. Elle me fit signe de m'asseoir en face d'elle sur un de ces sièges en cuir marrons, bordés de lisses fils dorés sur les accoudoirs. Ce n'était que la troisième séance, enfin la deuxième seule étant donné que la première était accompagnée obligatoirement d'un parent, mais je m'y suis toujours pas habituée. J'aime pas cette ambiance chez les psy. Je ressens comme un frisson me parcourir le bas du dos.
- Chiara... Commença t-elle.
- Lenny. Autant m'habituer à entendre mon nouveau prénom dès maintenant, lui coupais-je ironiquement.
Ma psy était au courant pour ma nouvelle identité.
- Oui, tu as raison. Écoute Lenny... Il serait temps que tu comprennes que tu ne peux pas rester comme ça dans ta carapace, avec ton sweat noir - que je peux remarquer toujours présent sur toi depuis notre première rencontre. Quand vas tu décider de tout laisser derrière ? Dans le passé ? Il faut que tu saches que tu gaches ta vie, là, et que...
Blablabla. Je n'écoutais même plus. Que lui arrivait-elle ? D'habitude, elle ne parle jamais autant. Bon fais mine de te concentrer au moins, Chiara.
- ... Donc je pense, non j'en suis même sûre, que dès lundi, tu retournes au lycée.
Hein ?
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Lenny. Just Lenny please.
Teen FictionDepuis le drame, Chiara préfère ne plus sortir de chez elle. Et si elle en n'est obligée, elle n'hésite pas à sortir en portant une capuche et de grosses lunettes noires lui cachant toute une partie de son visage; quitte à passer pour une psychopath...