Chapitre II

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Je m'enfonce encore une fois dans cette routine qui me répugne.

A peine je me réveille, que je sens déjà mon corps qui me brûle, j'ai l'impression de sentir mes cellules se décomposer sous la chaleur.

Je sais déjà qu'elles se décomposent, mais ce n'est pas à cause de la chaleur.

Mon cœur pourrit à cause de cette foutue drogue.


Je me lève, grimaçant, comme chaque matin.

Je ne sais pas, par quel miracle j'ai réussi à atteindre mon lit, mais j'ai réussi et, c'est déjà ça, ça m'enlève déjà les douleurs de dos que je récolte lorsque je me retrouve à dormir sur le sol de mon salon ou bien sur le sol d'un autre endroit, que je ne prends pas la peine généralement, d'examiner.

J'attrape des vêtements au hasard et me dirige vers la salle de bain, me glissant rapidement dans la douche pour me réveiller.

J'en sors tout aussi vite et attrape quelque chose à manger dans mon frigo en terminant de m'habiller et puis je pars, sinon je vais finir par être en retard.

La phrase 'métro, boulot, dodo' me correspond parfaitement, hormis le mot métro car je n'ai pas assez d'argent pour me le payer, la drogue me prend tout ce qu'il me reste.

Et je préfère marcher qu'aller quémander de l'argent à mes parents.


Je sens l'air frais qui s'infiltre entre mes vêtements, malgré les plusieurs couches que je porte et l'écharpe, remontée jusque sur mon nez.

Et je prie intérieurement pour que le manque n'arrive pas trop vite et qu'il me laisse le temps ce soir, de me mettre au chaud et de récupérer ma nouvelle dose.

Je serre mes poings, les laissant enfouis dans mes poches, je sais très bien que ça ne me réchauffera pas, mais j'aime y croire.

Je sais très bien que les rêves ne sont que des illusions mais je veux conserver à tout prix ce rêve de pouvoir me réchauffer juste par cette simple action.


Je me traîne comme tous les jours derrière mon comptoir et je salue mon collègue.

Demain, je lui demanderais comment il s'appelle.

Si bien sûr, je suis encore là d'ici là.


La fin de journée se passe, monotone.

Seule différence par rapport à hier, il y a quelques clients, peu poli pour la plupart.

Ni bonjour, ni au revoir, juste des insultes, parce que j'ai l'air d'un zombie.

Mais ça aussi j'en ai l'habitude, ce n'est qu'un point de plus dans ma routine habituelle.

Je ferme la boutique et me dirige là où je vais tous les soirs, complètement emmitouflé dans mes vêtements.


- Tiens Dan, tu es en avance ce soir ! Et fais gaffe si tu deviens encore plus blanc, tu vas finir par être transparent.

Et je ris, seule chose que je suis encore capable de faire, en dehors de mon boulot.

- Si tu ris trop, tu vas finir par t'étouffer, je te l'ai déjà dit non ?


Je ne réponds pas et me rapproche de lui, tendant ma main dans sa direction, qu'il s'empresse de serrer.

Decay [BoyXBoy] ✔Où les histoires vivent. Découvrez maintenant