Idiot amoureux

Partie 2 : Une rencontre banale devenue vitale

Il est seize heure trente, j'ai finis. Finis les sales tronches, les frites écrasées sur le sol, le soda renversé et collant sur les tables... Je redeviens l'adolescent, sans buts, sans objectifs. Le gars paumé qui ne sait pas où il en est.

Je m'apprête à sortir quand, soudainement, j'entends un :

« Coucou !

-Céline ? Que fais-tu ici ? Lui demandais-je surpris.

- Tu n'es pas content de me voir ? Dit-elle en tirant la langue.

- Non, pas du tout, ce n'est pas ça ! Je suis simplement... Surpris.

- Je t'ai trouvé très sympa tout à l'heure. Je me disais qu'on pouvait discuter tous les deux ! Mais avant, je voudrais savoir ton âge.

- Dix sept ans... Et t-toi ? Balbutiais-je.

-J'ai seize ans. Ça te dit qu'on fasse plus ample connaissance ?»

En tout cas, elle ne va pas par quatre chemins. D'un côté, ce n'est pas plus mal... Moi qui suit si timide, surtout avec les filles, ça m'aide qu'elle prenne les devants.

« Eh bien... Pourquoi pas...

-Génial ! », s'exclame-t-elle.

Nous nous sommes souris mutuellement. Elle dégage quelque chose de très positif, c'est très communicatif... Comme si je me sens revivre près d'elle !

C'est alors qu'elle commence l'interrogatoire :

« C'est quoi ton genre de musique ?

- Je suis ouvert à n'importe quel style de musique. Mais je me penche beaucoup vers le classique, les musiques douces avec un rythme assez cool, limite un peu triste, répondis-je.

- Ah ouais ? C'est un peu l'inverse de moi, en fait. J'adore tout ce qui est badasse, tu vois ? Le métal et le rock, par exemple.

- C'est assez bizarre pour une fille d'aimer ce genre de style... .


- Oh tu sais, le bizarre, moi ça me connait ! Dit-elle en riant. T'es dans quel lycée ?


-Je ne suis plus scolarisé depuis la seconde... Bafouillais-je gêné.


-Quoi ? Pourquoi ? S'étonne-t-elle.

- Euh... C'est un peu délicat à raconter... Enfin...

- Non mais t'inquiète. Je suis une vraie tombe et tu peux me faire confiance ! »

Je ne comprends pas vraiment ce qu'il se passe. Je viens de rencontrer cette fille dans l'après-midi et je me retrouve à lui raconter ma vie... Mais après tout, qu'est-ce que j'y perds ? Me confier ne me fera pas de mal, depuis le temps que je garde tout ça pour moi. Je me lance donc :

« En fait... Je n'avais plus assez d'argent pour me payer les frais de scolarité. Ça prenait un coût trop important pour que je puisse vivre à côté. Puis surtout que ça ne me menait à rien, j'enchaînais les mauvais résultats...

-Mais tes parents ne te payaient rien ? S'interroge-t-elle.

- Si tu veux, je suis un peu comme un orphelin, mes parents m'ont abandonné lorsque j'étais vraiment très petit...

-Oh nooooon, c'est triste... Mais tu n'avais pas de famille d'accueil ?

- J'étais chez ma tante mais elle s'occupait encore moins de moi. Du coup, j'ai décidé de me barrer à l'âge de douze ans, et essayer de vivre comme je pouvais... » Confiais-je.

Deux mains viennent soudainement entouré mon bras. Je me fige et la voit, les larmes aux yeux.

Cette fille semble extrêmement sensible... Songeais-je.