Prologue

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Hanna fut réveillée par le freinage du fourgon pénitentiaire, ou plutôt la chute qu'il entraîna. Le véhicule rouillé roulait depuis plusieurs heures et elle s'était endormie, vaincue par la fatigue des derniers jours et le stress du procès. Elle était innocente, pourquoi le juge refusait-il de le voir? Comment son ADN s'était-il retrouvé sur ce pistolet? Elle en pleurait toute les nuits. Personne ne la croyait, pas même ses amis, ils l'avaient laissée, abandonnée. Seuls ses parents étaient là, à part la partie civile et cela lui avait fait plus mal que n'importe quel passage à tabac qu'elle avait eut étant plus jeune. Elle voulait oublier la peine dans les yeux de ses parents, les cris du procureur, les questions des journalistes. L'étudiante aurait voulu oublier jusqu'à sa propre existence et la honte qu'elle éprouvait en ce moment, si seulement elle avait pu disparaître.

Elle revint brusquement à la réalité après que le policier qui la surveillait lui ait asséné un coup de pied dans le tibia, ricanant devant son air ahuri. L'officier d'Etat desserra enfin les menottes qui lui sciaient les poignets depuis le procès et elle poussa un soupir de soulagement avant de faire aller ses mains, elle s'attendait à avoir bien plus mal que cela.

"- On arrive, fait tes adieux au monde extérieur gamine.

- C'est aussi...infâme que le disent les journaux?

L'homme tourna la tête vers elle avant de rire de nouveau et l'odeur de la cigarette lui souleva le cœur .

- C'est pire. Tu ne vas pas faire long feu là-bas je pense. Pour une meurtrière, tu as l'air vraiment faible et inoffensive.

- Je suis innocente! Je n'ai-

- Vous dites toujours les mêmes choses, boucle-la avant que je ne change d'avis et te remette ces trucs."

Hanna baissa la tête et se tut, regardant avec horreur les menottes. Je déteste ces trucs... Elle avisa le policier en face d'elle...Je les déteste tous. Le fourgon se stoppa définitivement et l'homme la poussa dehors avant de la conduire vers le poste de garde. On prit ses empreintes, sa taille, son poids, toutes les informations qu'on pouvait avoir sur elle. Passé cet interrogatoire, elle du se déshabiller et se changer, ses vêtements civils lui étant confisqués au même titre que ses effets personnels. Le surveillant pénitentiaire qui l'avait examiné plus tôt vint la chercher et la traîna dehors. La jeune femme ne put s'empêcher de frissonner, tant à cause du froid qu'à cause de la vue des bâtiments qui lui glaçaient le sang. Tout dans cet endroit semblait froid et mord et les eaux noires qui entouraient le bâtiment semblaient sans fond...Comme la rancœur que j'éprouve en ce moment. Songea-t-elle avant de tourner le dos au monde extérieur.


Black Waters' HellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant