Le Rêve

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Je suis dans la voiture je guide ma mère vers le théâtre, cependant le trafic ne lui permet pas de s'arrêter.
Elle me dépose donc à la sortie de la ville à côté de ce qui semble être un école militaire, dont le bâtiment le plus proche de moi est probablement un chenil.
Pendant que je l'observe une femme en uniforme m'adresse la parole, je ne comprends pas ce qu'elle me dit mais elle sourit. Je détourne le regard et entre alors dans la ville.
Marchant sur le trottoir de gauche, j'observe les maisons de l'autre côté de la route.
Un peu plus loin sur la droite, il y a une impasse ; quand j'arrive en face de celle-ci le soleil se couche à l'horizon.
Sa lumière passe à travers les branches des arbres, de loin ceux-ci ressemblent à des érables.
Le vent fait tomber leurs feuilles tapissant ainsi le sol des couleurs de l'automne; cette scène est merveilleuse, je suis comme apaisée.
Mais ce sentiment change très vite, la lumière baisse, le souffle du vent s'intensifie et je sens un frisson me parcourir le corps.
Je me retourne et je la vois.
Cette bête fait sûrement deux fois mon poids, ses poils sont longs et noirs et ses yeux d'un rouge sang me fixent.
Elle montre les crocs et commence à grogner.
Je tremble de peur, et voudrais fuir mais mes jambes ne bougent pas.
Je continue de l'observer, elle se déplace vers moi et s'arrête à quelques mètres.
Je me demande pourquoi elle ne m'a pas encore sauté dessus pour me dévorer.
De longues minutes s'écoulent et elle continue de grogner sans pour autant bouger.
Finalement je recule doucement pour reprendre ma route et elle me laisse partir, des frisons parcourent encore mon âme.
J'avance prudemment dans la nuit, le décors est sombre, les immeubles rouges bordeaux semblent former une barrière autour de moi.
Je me sens enfermée, prisonnière de cet endroit.
Des ombres me poursuivent, je ressent alors une poussée d'adrénaline, mon sang bout dans mes veines et je me met brusquement à courir.
J'arrive enfin au théâtre, essoufflée, fatiguée par ma course.
Ils ont déjà commencé, j'entre et m'excuse de mon retard.
Et alors que je pensais enfin être dans un endroit calme, loin de mes tourments, je sens un regard me transpercer le dos.
Inutile de me retourner, je sais que c'est elle et je connais la raison de tout cela ; je n'ai pas le droit de m'en plaindre.

Je laisse échapper une larme et je me réveille une petite goutte salée sur ma joue.

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