C'est un one shot que je publie dans le cadre du concours de --may-- (j'ai pu finir 3ème *^* x)) ! C'est le tout premier que j'écris, donc n'hésitez pas à me donner votre avis ! Bonne lecture ;)
Je suis en pyjama, bien installée dans mon lit, mon corps enfoui sous la couverture. Mais je n'arrive pas à dormir. J'essaie de me tourner pour trouver une position plus confortable, mais mes membres refusent de m'obéir.
Soudain, elle s'approche de moi, faisant voleter les pans de sa robe blanche. Elle me sourit et me tend la main. Je la questionne du regard mais c'est comme si son arrivée venait de débloquer mon corps. Je soulève alors mon bras pour la toucher. Elle retire sa main à ce moment-là, et je n'arrive pas à l'atteindre.
"Pourquoi ?", je lui demande.
Elle ne me répond pas et se contente de se lever pour partir. Instinctivement, je me dégage de la couverture pour la suivre. Elle passe le pas de la porte et s'arrête sans se retourner. Je sais qu'elle m'attend. Je souris et arrive juste derrière elle, puis nous continuons notre chemin, presque côte à côte.Nous passons le couloir, descendons les escaliers et arrivons dans le salon. Je vois mon père regarder la télé sans faire attention à nous. Nous passons derrière le canapé et nous dirigeons devant la porte d'entrée.
"Attends, il faut qu'on aille se changer ! On ne peut pas partir comme ça !"
Mais elle ne m'écoute pas et sors tout de même de la maison. Je ne veux pas la perdre de vue, donc je la suis, toujours avec mes pantoufles et mon pyjama.Le ciel est gris, j'ai l'impression d'être en novembre, il ne fait pas très chaud. Nous déambulons dans la rue en essayant d'éviter de se faire écraser. Personne ne fait attention à nous, même pas un coup d'oeil, ils tracent tous leur chemin en nous ignorant. Alors je fais de même. Mais pendant que j'étais distraite, je l'ai perdue de vue. Je me dépêche alors de la repérer à travers la foule, puis sa chevelure brune m'apparaît. Je suis rassurée et me dirige directement vers elle. Parmi toute cette foule, c'est la seule à me porter de l'attention. Elle s'était de nouveau arrêtée pour m'attendre, puis quand je suis à son niveau, elle me sourit et reprend sa marche. Nous continuons à avancer, et pour ne pas la perdre une nouvelle fois, je m'agrippe à sa robe. Elle est toute douce, et j'arrive à sentir la chaleur qui émane d'elle. Je me sens en sécurité, protégée.
Plus nous avançons, moins il y a de personne autour de nous. Elle continue d'emprunter des petits chemins entourés d'arbres, et nous finissons dans une forêt. Il fait de plus en plus sombre, les feuillages filtrant la lumière du jour. Les morceaux de bois craquent sous mes pieds, tandis que je fais voler des feuilles mortes au sol à chacun de mes pas. Il n'y a pas la trace d'un seul animal dans les environs, et nous nous enfonçons davantage entre les arbres, toutes les deux ensemble. Je n'ai pas à m'inquiéter quand elle est à mes côtés, alors je continue d'avancer en lui faisant confiance.
Nous approchons enfin de la sortie de la forêt, après je ne sais combien de temps passé à marcher. Plus nous avançons, plus il y a de la lumière. Nous finissons par déboucher sur une immense clairière, entièrement blanche. Tous les arbres ont disparu, il n'y a même pas d'herbe sur le sol. Le ciel gris de tout à l'heure a été remplacé par un halos blanc, sans aucune trace de bleu dessus. Il n'y a que nous deux ici. Je ne sais pas du tout où je suis. Je la regarde alors qu'elle avait commencé à avancer pendant que je contemplais le néant blanc qui m'entourait. Elle n'avait pas parlé durant tout le trajet.
"Où sommes nous ?" Je lui demande, en continuant à regarder autour de moi.
Elle me tourne toujours le dos, alors j'avance jusqu'à elle. Quand je suis à un pas d'elle, elle se retourne pour me faire face et me regarder de ses grands yeux bruns.
"Trésor...Me dit-elle. Est-ce que tu te sens seule en ce moment ?"
"Non, je suis là avec toi, et je me sens bien. Pourquoi cette question ?"
"Même s'il n'y a rien autour de toi, sens-tu toujours cette chaleur qui émane autour de toi ?"
Je ne m'en rends compte que maintenant, mais depuis que je suis là, je n'ai plus aussi froid qu'avant.
"Oui, il fait bon ici."
"Alors garde cette chaleur avec toi."
"Qu'est-ce que tu veux dire ?"
"Ma chérie... Je ne serai bientôt plus là." Me répond-elle en me prenant par les épaules.
"Comment ça ?" Je ne comprends pas le sens de sa phrase.
"Tu ne t'en souviens peut-être pas, et c'est assez compliqué à expliquer. Mais, il faut que tu saches que, même quand il n'y aura personne autour de toi, dans ton coeur, il y aura toujours cette chaleur. Ma chaleur à moi, qui signifiera que je serai toujours là. N'ai pas peur ma puce, parce que tu ne seras jamais seule en réalité. Ne l'oublie pas. N'oublie jamais que je t'aime."
"Attends, attends, qu'est-ce qu'il se passe là ?!" Mais au moment où je termine ma phrase, elle s'éloigne. Encore et toujours plus, je veux de nouveau la rattraper mais mes membres sont à nouveau bloqués. Non, non... Elle continue à sombrer dans cette lumière qui m'aveugle. Elle m'apparaît de plus en plus floue, jusqu'à disparaître, et alors je me laisse tomber à genoux, les larmes inondants mon visage. Elle est partie, en me laissant derrière... Maman.J'ouvre les yeux, tout doucement, alors qu'une lumière blanche me les brûle. Ce n'était qu'un rêve ?
Tout est blanc autour de moi, mais pas le même blanc qu'avant. Celui-là est blanchâtre et aucune chaleur ne s'en dégage. Quand mes paupières sont entièrement ouvertes, je commence doucement à reprendre conscience. Je sens comme un masque sur mon visage, et au bout d'un moment, une main qui sert la mienne.
"Maman ?" Dis-je d'une voix enrouée, comme si je n'avais pas parlé depuis longtemps.
J'entends une voix qui me paraît encore lointaine, et mon bras se soulève jusqu'à toucher un visage. Celui de mon père.
"... Chérie, ma puce, mon trésor..." Dit-il en pleurant et en tenant ma main fermement.
"Papa... Où est maman?..." Dis-je d'une voix faible.
Il me regarde d'abord muet, avant de se remettre à pleurer de plus belle.
"Ma fille..."
"Monsieur, nous allons devoir lui faire passer quelques examens un instant, je vous prierai de vous éloignez s'il vous plaît. " Dit un médecin qui venait d'entrer dans la salle. Mon père me lâche alors la main et s'écarte légèrement en séchant ses larmes.Mes quelques tests effectués, mon père se dirige vers moi et me reprend la main.
"Ne t'inquiète pas ma puce, tu vas bientôt pouvoir sortir, dès que tu iras mieux, ne t'en fais pas." Assure-t-il, plus pour se rassurer lui-même.
"Papa, où est maman ?" Je redemande calmement, toujours allongée.
Il me regarde, et ses yeux s'embuent à nouveau, mais il se retient.
"Ma chérie... Tu ne te souviens encore de rien ?"
"Non, qu'est-ce qu'il s'est passé avant que je ne sois là ?"
"Tu étais dans la voiture avec ta mère, vous rentriez de l'école..." Commence-t-il à raconter.
La voiture ? La machine mesurant mes battements cardiaques accélère doucement.
"Et... Et... Dans un croisement, un chauffard..." Il recommence à hoqueter mais termine tout de même son histoire.
"Il... Roulait trop vite... Et vous a... Percutées..."
Mon rythme cardiaque est très rapide, en même temps mes yeux aussi se remplissent de larmes.
"Maman... OÙ EST ELLE ?" Je dis, presqu'en hurlant de ma faible voix.
"Elle... N'a pas survécu... Ça fait plus d'une semaine que tu étais dans le coma, et... Et..." Dit-il en sanglotant.
Non... Non... Elle est vraiment... Partie ?
Mes larmes déferlent sur mes joues car je sais que c'est la vérité. Elle me l'avait dit dans mon rêve et papa vient de me le confirmer.
Mon père se lève et vient me prendre dans ses bras comme il peut, malgré tous les fils qui m'entravent. Nous pleurons tous les deux en silence. Puis je me souviens de ce qu'elle m'a dit avant de me quitter."Tu ne seras jamais seule. Tant que tu sentiras cette chaleur dans ton coeur. N'oublie jamais que je t'aime."
En effet, je le sens. Mon coeur bat, je suis vivante. Une douce chaleur s'empare de moi. Je sais qu'elle est là, et qu'elle sera toujours à mes côtés. Même quand personne ne sera autour de moi, je ne serai jamais seule. Merci maman, merci infiniment pour tout ce que tu as fais pour moi et que tu continues de faire. Moi aussi je t'aime, ne l'oublie jamais.