Le soleil couchant disparait à l'horizon, l'avenir ouvre ses jambes bleues sur une nouvelle nuit sans étoiles.
Mars attends que l'obscurité soit complète et s'allonge sur le bitume humide. Sa tête tourbillone, vrille sous la vague de songes qui l'assaillent. C'est un délicieux plongeon dans l'absurde, une marée complète de visions sur fond de ciel scintillant. Ses doigts accrochent le béton, essaient de trouver une prise et le ciment s'effrite sous ses ongles, elle se contorsionne, son corps ne réponds plus. De légers spasmes l'agitent sous la violence de ce qu'elle voit. Elle garde les yeux grands ouverts, rivés sur l'immensité sombre du ciel.
Des étoiles apparaissent, non, c'est simplement un sourire.
Mars attends qu'elle arrive. Son ventre se contracte d'envie, d'impatience. Une vague de plaisir est prête à déferler en elle, se fracassant sur la cime de ses reins. Sa bouche s'entrouvre, se tord en un rictus étrange.
Ses mains ne s'agitent plus, elle se tiennent tranquilles de part et d'autre de son corps. L'apaisement n'est pas loin, mais pas encore tout à fait là. D'abord, oui d'abord il y a l'explosion. La tempête avant le calme.
Le vent se lève, et sur la frange de ses bourrasques, elle est perchée comme un ange. Elle sourit à Mars et cela manque de l'aveugler. Elle se penche sur la jeune femme, passe ses mains sur son corps, réveille la vague. Elle déferle maintenant avec une rare violence, emportant sur son passage les chimères, les illusions, les utopies.
Brusque confrontation. Ca pique, c'est dur et froid. C'est la réalité.
Les paupières de Mars se ferment.
C'est ainsi qu'elle l'aperçoit vraiment, sans plus aucun artifice, nue sous la lumière de la lune. L'astre éclaire ses courbes, le galbe de ses cuisses, le creux de son poignet, son doigt tendu vers l'inconnu, sa moue interrogatrice. Qu'est-ce qui se cache derrière ce que tu vois, derrière ce qu'on t'apprends ? Alors Mars avance, elle franchit des portes, des escaliers, se heurte parfois à des portes closes. Elle cherche, elle cherche sans interruption, au fond des caves et dans les esprits les plus obtus. La lumière n'arrive pas vite, elle ne l'atteinds pas.
La déception, l'orgueil l'empêche soudain d'avancer. Les désillusions, l'habitude se trainent à ses pieds et elle a du mal à les faire fuir.
Et puis arrive la Peur. Immense, grandiose, magnifique. Elle domine l'humanité et n'a qu'à lever le doigt pour que Mars se plie à sa volonté. Elle le sait. Elle dominera à jamais le cœur des hommes et abuse de son pouvoir. Mais parfois c'est elle qui sera abusée par les hommes, utilisée comme un jouet répressif aux bords effilés. Elle coupe entre les peuples, bâti des murailles impossibles à franchir.
La peur s'éloigne et Mars peut enfin respirer. Devant elle, une porte est close. Elle le sait, elle est arrivée au bout. Il ne reste plus rien entre elle et ce qu'elle est venue chercher.
L'espoir lui a montré le chemin et elle est là derrière la porte.
Liberté.
La musique n'a absolument rien à voir avec ce texte. Simplement je connaissais la chanson sans avoir jamais vu le clip et ... wahou ! Je vous laisse voir par vous même
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Rien ne s'oppose à la vie
Non-FictionPetites tranches de vie. J'essaierai de poster ici tout ce qui me plaît, les petits textes que j'écris en parallèle, tout ce qui n'entre pas dans un cadre et fais ce que je suis.