Du maquillage...
Noir, bleu, jaune, orange, violet, noir, vert, rouge, noir, ...
Elle revenait toujours au noir.
Pas vraiment une couleur. Cette tonalité sombre pour somptueusement maquiller l'oeil. Somptueusement ou ... grotesquement. Cela ne dépend que de la quantité que l'on applique.
Elle, elle en mettait toujours trop. Beaucoup trop. Elle se disait qu'elle se plaisait comme ça. Que cela lui allait bien.
Elle reflétait en moi sa beauté. Son courage et sa force. Qui comme une caresse me faisait trembler. Presque... Si seulement je pouvais trembler. Je crois que je m'en écraserais au sol. Impuissant que je suis devant sa grandeur.
Elle a quitté la pièce en me lançant un baiser. Si seulement j'avais pu rougir... Sa longe robe noir a été la dernière chose que j'ai vu d'elle. Un pan de cuir noir. Juste avant que la porte se ferme. Dés que cela est arrivé.... L'obscurité.
Longtemps, longtemps après... des éternités... la porte s'est rouverte. Elle venait à moi de nouveau. Mon icône de beauté. La seule que j'ai jamais aimé. Toute de noir... de noir et d'argent habillée.
Elle m'a regardé... Ou plutôt... elle s'est regardé en moi. Douce et pâle. Ange de la nuit divine qui revenait me donner ma lumière. Oui. Elle était ma lumière. Avec elle revenait la vue. Je pouvait voir à nouveau. Elle m'apportait joie et réconfort. Enfin... je crois... Depuis que mon coeur est dur et froid. Les sentiments...? Je n'ai jamais vraiment su ce se que c'est. Mais je crois... oui... que j'étais content de la voir. Elle aimait me regarder... Elle se voyait belle, jeune... elle. Que voulez-vous? Je ne suis qu'un fou.
Du coton. Faire partir cette ombre de sur son visage. Je voulais lui demander pourquoi. Pourquoi ce maquillage. Mais je restais muet. Ce visage sans peinture ni masque. Longs les cheveux soyeux qui le cernaient. Qui le caressaient.
Elle a pris congé de moi. Encore une fois. C'était là sa façon de me torturer. À apparaître et disparaître. Sans crier gare. Parfois brièvement. Souvent des éternités. Cette fois ça n'a pas été long. Mais elle ne s'est plus approchée de moi. Elle restait à l'écart. Loin de moi. Mon vice. Ma tendre amie. Mon adorée contemplation.
À ma surprise, elle s'est mise à se déshabillée. Enlever tout ce noir grotesque. Si seulement je pouvais l'aider. Toucher sa peau... Voyons. Non. Je ne pourrais jamais.
Nue elle était quand elle m'a regardé à nouveau. Doux petit corps presque blanc. Peau lisse à l'éclat d'argent. Plus de bijoux. Plus de vêtements. Rien ne la cachait à présent. Juste ses cheveux noir, longs. Qui comme possédés se tenaient devant ses seins. Et tombants jusqu'à ses reins. J'aurais voulu les enlever. Les coiffer. La regarder. Comme une mystérieuse gardienne. Elle me regardait. Malicieuse... subtile... belle. Elle.
Du satin a échoué sur ses hanches. Petite chemise de nuit bleu. Coquine. Et c'est là que sous les draps elle a glissé. Dans ce lit juste refait. Ma belle s'en allait aux bras de Morphée. J'étais jaloux. Elle a éteint la lumière et sur nous la nuit est tombée.
Le matin, le soleil timide l'a dérangé. Obligée de sortir de ses rêves. Capricieux ces réveils où l'invisible ne veux pas la lâcher. De peur de la perdre sans doute. Mais pour l'heure elle s'est levée. D'un petit geste elle a écarté les rideaux. Et sur moi sont tombés les rayons du soleil. J'étais ébloui un moment. Mais je n'avais d'yeux que pour elle. Fraîche comme la rosée. Secouant ses cheveux qui dansaient. S'éttirant, là, devant cette vitre. Devant cette chose translucide. Montrant au monde qu'elle était là. Dans toute sa beauté. Dans tout son éclat.
Et à son tour son regard est tombé sur moi. Je ne pouvais que l'attendre. Impatient qu'elle vienne à moi. Impatient qu'elle se perde dans ma contemplation. À me regarder. À se voir en moi.
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Des riviėres d'eyeliner
FantasyPetite histoire que j'ėcrite il y à longtemps. Histoire d'amour ėtrange et insolite. Bonne lėcture! :)