Chapitre 3

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Elle me regarde et je remarque tout de suite de l'inquiétude dans son regard.

- Tu es sûre que tout va bien, Ellah ?
Je baisse la tête.
- Oui je vais bien.
Je ne la regarde toujours pas, la tête baissée.
- Je n'en suis pas sûr.
- Je vous dis que je vais bien !
Dis-je en levant un peu plus la voix. Je m'en rends compte et m'excuse en baissant celle-ci. Elle se lève de sa chaise, je peux apercevoir ses chaussures s'approcher de moi. Elle relève mon menton et plonge mon regard dans le sien. Nos visages sont très proches. Je fais un pas en arrière automatiquement même si je n'en avais pas forcément envie.
- Alors, pourquoi tu m'as évitée pendant tout le cours ainsi que tes camarades ?
Elle avait donc remarquer. Alors elle devait me regarder. Je souris à cette pensée. Mais l'idiote que je suis, j'oubliais que la prof était juste en face de moi en train d'attendre ma réponse et en entendant elle me voyait sourire comme une imbécile. Je reprends mes esprits.

- Je suis juste fatiguée. Lui mentais-je.
Bien sûr que non je n'étais pas fatiguée, mais je n'allais pas lui dire ce que je pensais, ça serait ridicule. Elle n'avait pas l'air d'être convaincue de ma réponse. Je le savais grâce à son regard. À chaque fois qu'elle me regarde, j'ai l'impression de la connaître, de voir ce qu'elle pense. Elle me fixait encore deux petites secondes et m'autorise à sortir, enfin.

Le reste de la journée se passe tranquillement. Avant de me coucher je reçois un message de Kæ me proposant d'aller au cinéma demain avec elle et Sabrina. Je lui dis que c'est ok et je vais me coucher.
Pendant mon sommeil, j'entendais un bruit qui me pétait les oreilles. Devinez qui c'est ? Monsieur réveil. Je le hais. Je me réveille tout doucement, je m'habille simplement avec un débardeur blanc, un jean noir troué et mes Doc Martens. Je prends mon déjeuner, je fais la bise à mon papa et au petit monstre puis je pars direction le bus. Aujourd'hui je n'ai pas anglais à mon plus grand soulagement. Je passe la journée de cours, il ne s'est rien passé d'important.

19h30

Je finis de m'habiller, je m'étais mise une chemise toute blanche avec un jean taille haute. Je regarde ma montre et dans cinq minutes le père de Kæ vient me chercher pour aller au ciné comme prévu.

Au cinéma

On décidait de regarder un film d'horreur pour changer un peu des films romantiques qui font déprimer. Les publicités interminables, on discutait des sentiments de Sabrina pour Thibault.

- Nan mais il n'est pas fait pour toi Sabrina ! Chaque semaine il se tape une meuf. T'as pas besoin de ça ! Lui lâchait Kæ.
- Kæ a raison sab essaye de passer à autre chose. Continuais-je.
Elle ne répondait pas elle était triste mais on était là pour elle.
Elles discutaient encore de ça quelques minutes. Je regardais les gens qui montaient dans la salle qui était d'ailleurs presque pleine. Et là... Je vois une grande blonde avec un visage qui m'est si familier... Ce visage... Madame Heller. Non de dieu, mais comment c'est possible ? À chaque fois que je sors, je dois la croiser. Peut-être que c'est par coïncidence mais ça restait bizarre. Elle était accompagnée d'un homme qui lui tenait la main. Il était un peu plus vieux qu'elle. Alors elle avait quelqu'un. De toute façon je m'en fou.
- Et regarder y a la prof! Vous croyez que c'est son mari le mec à côté ? Disait Kæ.
- Sûrement. Disais-je sèchement sans m'en rendre compte.
Kae et Sabrina me regardaient d'un air interrogatoire. La prof montait avec son compagnon. J'espérais de tout mon coeur qu'ils n'allaient pas se mettre à la même rangée que nous. Il n'en reste plus que deux, puis une... Ouf ! Ils s'arrêtèrent à la rangée juste en dessous de nous. Madame Heller s'est vite aperçue de notre présence et nous souriait timidement. Après de longues minutes d'attente, le film commence.

Pendant le film, je ne pouvais détacher mon regard sur la main de son compagnon sur sa cuisse et tout autre gestes doux qu'il lui faisait. Il se rapproche près de son oreille et lui murmure quelque chose. Je ne pouvais pas entendre bien évidemment mais je lis sur ses lèvres qu'il disait qu'il l'aimait. La prof ne lui répond pas et lui fait un petit sourire.
Le film était fini et je n'avais rien suivit.


- Mais nan il avait pas l'droit de mourir comme ça ! Lâcha Kæ en parlant d'un des acteurs.
- Ouais c'est vraiment de la merde la fin ! Répondait Sabrina.
Elles commentaient le film pendant au moins dix minutes alors que moi j'étais dans mes pensées "prof-compagnon". Je me pose beaucoup de questions sur mon orientation sexuelle. Je ne me suis jamais demander si je pourrais sortir avec une fille un jour ? Pourtant les garçons ne me déplaisent pas, mais aucun d'eux ne m'ont fait ressentir des choses extraordinaires. Je n'ai jamais eu la sensation d'avoir des papillons dans le ventre ou même autre chose.

En gros, je ne suis jamais tomber amoureuse et je sais peut-être pourquoi maintenant. Je suis attiré par les filles. Ou plutôt par madame Heller.

Mrs Heller.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant