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Samedi 14 novembre , 00h00


Par où commencer? Et que dire que vous savez pas encore ?

Hier le monde a sombré encore un peu plus dans la folie. Je ne pense pas avoir besoin de raconter ce qu'il s'est passé. Qui ne le sait pas ? Ce sera gravé dans l'Histoire, ce sera écrit dans les livres d'Histoire qu'étudieront nos gosses.

Ça me semble irréel. A l'école on nous apprend l'horreur de la 1ere Guerre Mondiale, de la 2eme Guerre mondiale, du génocide arménienne, des attentats du 11 septembre et de bien d'autre horreurs.

A l'école on nous dit que nous sommes la génération du futur. A l'école On nous montre l'horreur pour éviter qu'on ne la reproduise. A l'école on nous met le poids du monde sur les épaules.

Mais aujourd'hui je me demande si il restera encore quelque chose à sauver de ce monde lorsque notre tour sera venu. Je me demande dans quel état sera le monde quand on tentera de l'aider.

Et le pire je pense , c'est que je me demande si je serais là pour le voir. Les derniers événements nous ont prouvé que pour nous ça peut s'arrêter du jour au lendemain. Alors oui, j'ai 15 ans et j'en viens à me demander si je vais avoir la chance de rester assez longtemps.


Je suis allée sur Twitter, sur ce Hashtag #RechercheParis. Et j'ai fais défiler la page. J'ai regardé tous ces visages et je me suis mise à pleurer. Je me suis mise à pleurer en me disant : << Tu regardes peut-être le visage des morts>>.

J'ai vu tous ces messages de détresse, de ces gens qui attendent désespérément des nouvelles de leur proches. Certaines photos sont revenues plus que d'autres. Et puis on a appris que ces gens étaient décédés. J'ai vu les messages de recherches se transformer en avis de décès. Et, a l'heure où j'écris, les messages de joie des gens ayant retrouvé leurs proches se mélangent aux tweets macabres qui nous annoncent un nombre de décès bien trop important.

Et puis il y a ces visages qui nous marquent, comme celui de ce garçon ,de 17 / 18 ans peut-être, qui à été le premier que j'ai vu dans la liste de recherches et dont on n'a pas de nouvelles pour le moment. Et c'est peut-être bête, peut-être injuste et égoiste mais c'est lui qui m'a marqué. Peut-être parce que c'est avec son visage que j'ai découvert l'horreur qui touche tous les gens, attendant des nouvelles ou non. Peut-être parce qu'il a presque mon âge. J'en sais absolument rien.

C'est tellement injuste, tellement horrible. C'est un carnage , un massacre, une horreur absolue. Pour chacune de ces personnes.

J'arrive au moment où je me mets à stresser. Parce que mes cousines habitent autour de Paris. Et qu'il n'y a seulement 0.01% de chance qu'elles se soient trouvées là-bas, à une heure de chez elles mais le manque de nouvelles me fait redouter ce 0.01%.

Il y a aussi le soulagement. Parce que ma mère à quitter le lieu de sa formation après être partie semaine quelques heures seulement avant ces drames. Et que ce lieu de formation ce trouvait à une quinzaine de minutes de là. Qu'elle se dirigeait vers la-bas, les soirs, lorsqu'elle et ses collègues se baladaient. Alors je me dit, qu'a un soir près , qu'a quelques heures près ma mère aurait pu être la-bas.


Je n'ai pas les mots juste pour décrire cette horreur. Je n'ai pas la force d'essayer de les chercher, d'autres le feront bien mieux que moi. Je présente simplement toutes mes condoleances aux familles de victimes, présente mon soutien aux parisiens et à toute les personnes touchées en France.


J'ose espérer que 2016 nous apportera autant de bonheur et de réconfort que 2015 aura pu apporter de souffrance et de larmes.



it was you and meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant