I'm sorry.

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Il coule, encore, d'avantage. Je sens ce liquide qui faisait ma vie sortir petit à petit de mon corps. Je pensais avoir peur au moment où j'allais partir, mais non. La paix m'envahit. Enfin. Enfin je la trouve. Enfin je peux fermer les yeux sans avoir peur. Enfin mon éternité arrive. Je n'étais pas fait pour ce monde tu sais. Je n'étais pas assez bon pour y résister. Une erreur dans la matrice. Une erreur que la nature a corrigée d'elle même. Elle sait, elle, ce qui est bon et ce qui ne l'est pas. Elle sait quand quelque chose à arrêter de se battre. Ma lutte s'est terminée, alors elle me reprend. Elle m'a crée, et je retourne à ce que j'étais. Rien.

Je n'ai jamais été qui que ce soit. Certains arrivaient à se valoriser, certains arrivaient à être heureux. Mais qu'est ce que le bonheur? Je pensais être heureux avec toi, et pourtant, regarde où j'en suis. Pathétiquement assis contre un mur de la salle de bain, le corps en sang, drogué jusqu'au dernier atome qui me constitue. J'aimerai te revoir avant la fin. J'aimerai voir tes yeux d'un bleu si pur. Tu m'as fais tenir tellement plus longtemps, tu étais mon sursit. Mon sursit avant que la mort ne vienne me chercher comme elle aurait dû le faire il y a quelques années déjà. Mais le temps est écoulé. Je dois partir.

J'arrive douloureusement à me glisser jusqu'à notre lit. Tant de choses s'y sont passé. Tant d'amour et de joie. Je pensais pouvoir y arriver, mais rien ne s'est passé comme prévu. Ma main tremble pendant que je t'écris quelques mots. Tu ne dois pas te haïr mon ange. Tu as fais le maximum possible. Tu l'as fais, et j'ai aimé pouvoir t'avoir à mes côtés jusqu'à la fin.

Ma prière s'est fait entendre puisque je te voix arriver dans la pièce. Une illusion? Peu être. Mon subconscient peut très bien avoir créé une image de toi à ce point réaliste. Même si j'aurai préféré te voir sourire plutôt que de voir ton air inquiet.

Je ne sens plus mon corps, je ne sais plus où je suis. Je n'ai pas conscience d'être dans tes bras et de te recouvrir de mon sang, tachant nos draps immaculé en même temps. Tout ce que mon esprit garde, c'est ta vision. Mes yeux ouvert ne laissent plus que ton image se former au plus profond de ma mémoire. Je ne me rend même pas compte que je suis emmené par les urgences. Tout ce que je vois, c'est tout visage, recouvert de larmes, plus brillant que jamais. Même en pleurant tu es magnifique. Comment aurai-je pu tenir ainsi.

Les minutes passent et je sens que mon corps se refroidit. Alors c'est ça la mort? Ce n'est pas aussi désagréable que je ne le pensais. La drogue aide peu être aussi. Je sens que je part, je sens ma vie s'en aller petit à petit, quittant mon corps pour un monde meilleur. J'utilise mes dernière force. Ma main sert la tienne, mes lèvres bougent. «Je t'aime.» et ce sera toujours le cas même dans l'au delà. J'aimerai que tu m'accompagne. J'ai peur d'être seul. Mais ton temps n'est pas encore arrivé. Tu as encore tant de choses à vivre. Alors je t'attendrai, a jamais si il le faut. Mais je serai là pour toi.

Je te vois te pencher. Mon cœur ralentit. Tout les battements résonnent en moi, et je le sais. Il ne va pas tarder à s'arrêter. T'es lèvres touchent les miennes. Je ferme les yeux, et c'est la fin.

Un bip long et sonore retentit dans l'ambulance. Ils essaient de me ramener, mais il est trop tard. Je te regarde d'au dessus à présent. Si tu savais comme j'avais mal de te voir ainsi pleurer sur mon corps. Si tu savais comme j'aimerai te prendre dans mes bras à cet instant. Tu es définitivement mon plus grand regret. J'aurai aimé t'offrir la vie de famille dont tu rêvais. J'aurai aimé. Sincèrement.

Je suis désolé Louis.

I'm SorryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant