Lettre à Oli'

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Ne baisse pas les yeux , ne le regarde pas...trop tard

Pourquoi ne m'as tu pas écouté ?! Tu vois maintenant tu ne peux plus en détacher ton regard.

Si vide.

Tu crois peut-être que c'est la seule solution mais ce ne sont que des apparences.

Tout comme ce fleuve que tu ne peux plus quitter des yeux : Ne t'as-on pas toujours dit et à juste titre que l'eau était bénéfique ? Si ,bien sûr. Sans eau pas de vie...Sans eau tu meurs.

-Frissons-

Le mot mourir te fais frissonner..Peut-être as-tu hâte ? Non, c'est la peur..

Tu as été toute ta vie comme un iceberg. Tout paraissait si parfait en surface, si ordinaire. Mais maintenant que c'est trop tard, tout le monde s'est rendu compte que tu cachais des démons..ils sont sortis. Ton mariage , tu te souviens ? Je m'en rappelle : C'était en hiver et j'avais seulement 8 ans mais je vois encore la neige qui tombait silencieusement sur sa robe abricot, sur ton sourire, si heureux... Et je m'en souviens car c'est le seul mariage que j'ai eu la chance de voir..J'ai vu 4 fois plus d'enterrements que de mariages. N'est-ce pas triste ?

Tu ne m'écoutes pas , tu en es incapable.

Mais essaie bon sang, fait un effort.

Qu'est-ce que tu espères ?! Que ces flots bleus vont emporter tout tes problèmes au large ? Qu'ils vont disparaître ? Que tu es naïf. Tu ne ferais qu'abandonner. Ce serait lâche.

Je vois les tourbillons fluviaux se refléter dans tes yeux.Tu semble las.

Tout peux s'arranger tu sais , tu n'es et ne seras jamais seul. Mais tu sembles pourtant t'acharner...

Hypocondriaque.

Malade imaginaire.

Dépressif.

Des mots et expressions que tu as du entendre bien souvent..Sans jamais les croire. Et pourtant.

Je ne peux que te murmurer des conseils à l'oreille.Je ne suis pas réellement là. De toute façon il est trop tard au moment où je te parle...

Tu semble pensif ,dans un état second. Les creux violets sous tes yeux miroirs contrastent avec ton visage pâle, presque livide et te donne un air fatigué, mort.

-Frissons-

Encore ce mot, "la mort"... Avec le recul et les années qui ont passé je ne frissonne plus à ce mot.

Est-ce que tu te souviens de moi, de ma mère, de tes cousins, de tes soeurs, tes parents ?

De ta femme ?

Non. Tu a oublié, tu ne pensais plus qu'à toi...égoïste.

Tu ferme les yeux comme si ça pouvait faire disparaitre tes peurs et ta douleur

Tu bascules et lentement ton corps se mêle au flots troublés de cercle parfaits qui semblent partir si loin.

Je jurerais t'avoir entendu soupirer...


Mots non-dit, mauditsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant