Mon corps commence à ressentir la fatigue.
Je me dirige d'un pas las vers mon lit. Le sommeil s'empare peu à peu de mes sens.
Mes yeux se ferment lentement.
*
Je fais plusieurs cauchemars, dont un dans lequel je portais un robe de mariée qui m'entrainait dans une chute dans un ravin, profond, si profond que ma chute n'en finit pas.
Je poussais un long cri qui finissait en sanglots.
Puis je me réveillais; en sueur et tremblante.
Le jour s'est levé, il doit être environ huit heures.
Je reste quelques secondes immobile à regarder la pluie tapée contre les carreaux de la vitre de ma chambre. Cela permet de ma calmer, de calmer les battements, qui sont trop rapides à mon goût, de mon coeur.
Les terreurs nocturnes ne sont pas rares depuis mon accident. Je m'y suis faite, d'un sens, elles sont réconfortantes. Si elles sont là c'est que le monde est normal, ou presque.
J'attrape mon smartphone et mes écouteurs. Je mets en route. Je me vide la tête de toutes ces idées noires.
Ensuite, vers dix heures, quelqu'un toque à la porte. Je sais pourquoi.
J'aimerais bien fermer la porte à clefs, puis m'enfuir par la fenêtre...Mais ce n'est pas possible.
Le problème c'est que mon paternel aurait vite envoyé une de ces armoires à glaces me traquer. Je suis comme la Belle au bois dormant, enfermée dans un donjon, surveillée par des sentinelles et un dragon. C'est flippant quand on y pense, on est au vingtième siècle, l'homme a évolué depuis le Moyen-Age!
Bien décidée à ignorer les coups que ma pauvre porte subie, je me lève. Il y a une brosse à cheveux sur ma table de chevet. J'attrape un foulard et celle-ci et me coiffe, c'est relaxant.
Je pense un peu à Andrew, juste un peu mais j'ai un pincement au coeur.
J'ai bien fait de lui dire la vérité, il aurait eu des problèmes si je ne lui avais rien dis.
Je ne l'aurais pas supporté.
Je suis condamnée, vous savez comme les condamnations à mort?
Ben moi c'est pareil sauf que l'objet de mon assassinat c'est le mariage avec un pur inconnu.
Kent, mon majordome finit par entrer. Il m'indique de sa voix agacée que je dois me préparer de façon à être présentable. Il insinue donc que d'habitude je m'habille comme un sac? C'est vexant.
Il est brave mon Kent, brave mais chiant!
D'aussi loin que je me souvienne il a toujours était là, dans cette maison. Je crois qu'il a commencé quand ma mère était petite. C'est pour cela que mon père ne l'a pas viré, il aurait eu les foudres de sa belle famille!
Je jette ce que j'ai dans la main dans un coin de la pièce et file dans la salle de bain. J'ai une idée! Et si je me rasais le crâne, je ne serais pas présentable; cele repoussera donc la date du mariage.
Good idea Sky, tu es intelligente.
J'ouvre le tiroir où je range mes ciseaux à ongles et mes rasoirs.
Et...ils ne sont pas là.
La trousse à médicaments il y en a un de rechange.
Ooooh yeah. Héhé, elle est vide.
Il avait sûrement prévu le coup ce salopard. Je laisse tomber toutes idées pour repousser le mariage et prends une douche bien chaude. Je m'épile à la cire, seul moyen me restant après la confiscation mes rasoirs. Je maquille mon teint pâle. Quand je sors, Kent est toujours là droit comme un piquet devant la porte de ma chambre.
Ça me met hors de moi, pourquoi sont-ils tous comme ça d'un coup!
J'en ai ma claque; j'attrape une cigarette et sors de la pièce, suivis de près par l'autre piquet sur pattes.
Je traverse toutes les pièces qui composent ma maison, descends l'escalier, et me précipite dans le jardin.
Je me mets à courir aussi vite que possible, semant ce cher piquet et grimpe dans mon arbre. C'est un vieux chêne bossu et centenaire aux longues branches et au tronc épais.
Une valeur sûre je vous dis.
Là, je fume un petit moment, m'amuse à travailler mon équilibre et mon corps. Une armée de servantes tente de me fair descendre. Je finis par craquer, leurs piaillements stridents me rendent dingue.
Elles me ramènent de force à l'intérieur et au loin je vois mon éternel discuter avec un homme.
Sûrement mon futur beau-père.
L'envie de vomir me tenaille l'estomac.
On me fait asseoir sur une chaise, et comme je gigote trop on m'attache(ils sont un peu dérangés dans leurs têtes eux non?).
Ils me pouponne, me parfume, me coiffe et m'habille d'une affreuse robe blanche bouffante.
Et pour vous dire que j'ai dû râler et insulter toutes les personnes dans la pièce de tout les noms avant de la mettre.
Je finis même par mordre un des habilleurs, pratiquement travesti soit disant passant, qui pousse un cri de souris.
On me plaque un mouchoir parfumé sur le visage et je finis par sombrer dans le néant total.
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Blue Sky Dark Sky
Teen FictionJe me souviens quand mon père m'a déposé son "suivi" sur mon bureau. C'était un samedi. Ou bien un mardi. Je suis plus vraiment sûre. J'étais tranquillement en train d'étudier mon cours de biologie, installée confortablement dans mon vieux jogging...