"_ Promettez-moi seulement qu'à l'avenir vous ferez plus attention. Cette fois-ci vous avez eu de la chance mais je ne puis vous garantir le même sort une deuxième fois. Honnêtement votre bébé doit être un combattant parce qu'une chute comme la vôtre aurait du causer de graves dégâts. Enfin, je veux dire à part la foulure à votre cheville. Pardon, je...
_ Non, ce n'est pas grave. C'est de ma faute de toute façon. Je sais fort bien que j'aurais du appeler quelqu'un pour m'aider à monter les escaliers de mon immeuble avec cette foutue commode, mais mon frère et mon père ne sont pas dans le coin et je ne peut tout de même demander à ma mère de soulever une commode. Mais bon je n'ai personne d'autre à qui demander en ce moment.
_ Oui, je suppose que ce doit être dur d'être future mère célibataire. Votre copain a du vous larguer quant il a appris que vous êtes enceinte ? Les hommes sont tous des lâches, de toute façon.
_ Euh non, ce n'est pas exactement ce qui s'est passé mais ce n'est pas très grave, ce qui est fait est fait.
_ Ok, désolée. Nous allons donc vous garder ici cette nuit sous observation, afin de nous assurer que rien de bien méchant ne vous arrive et avec bien de la chance demain matin vous serez loin d'ici.
J'évite son regard en notant sa progression. J'essaie d'éviter de la regarder depuis que notre conversation a débuté. Elle est sérieusement mignonne : Brune, grande avec un sourire qui pourrait éclairer une table d'opération, à lui seul. Mais elle aussi très irresponsable. Je ne me remet pas qu'elle ait pu tenter de soulever une commode toute seule, à trois mois d'accoucher, et à essayer de la faire passer par la cage d'escalier de son immeuble. Elle aurait pu perdre son enfant. Et franchement, il s'en serait fallu de peu. Je lui jette un dernier regard avant de quitter la pièce. Oui elle est incontestablement belle et je suppose qu'elle ne sort avec personne. Je dépasse une interne désorientée pour trouver Webber, son aide m'est cruciale. Lorsque je l'aperçoit je me précipite en avant mais me stoppe, presque violemment, quand j'aperçois la personne avec laquelle il est entrain de parler. Penny parfaite. J'ai l'impression qu'elle est partout. Où que j'aille, à chaque pas que je prends, je tombe sur elle. Et ça me dérange. Beaucoup. J'ai essayé de réprimer cette impression et de penser à autre chose mais je ne suis pas encore prête. Je décide de faire demi-tour. J'ouvre la porte d'un dortoir, m'allonge sur un lit et laisse le doux sommeil m'emporter.