Autrefois j'étais une personne plutôt joyeuse et ayant une jolie vie bien remplie, des amis, une belle famille. Mais cette personne là n'est plus. Une fille aux allures tristes et la mine morne, voilà ce que j'étais devenue, et rares étaient les choses qui me faisaient sourire.
Un soir de juin un oiseau se posa à ma fenêtre, il m'avait réveillé avec ses piaillements et ses battements d'ailes contre la fenêtre. Il était de noir vêtu, ses plumes de couleur charbon s'irisaient à la lumière de l'astre lunaire comme une pierre d'Onyx à la lueur du jour.
J'avais tout le temps peur, peur de mes peurs... Est-ce logique ? Je ne pensais pas, ça devait être pour ça que je ne me comprenais plus. Cette peur qui me hantait ne cessait de me harceler.
Comme si elle attendait le moment propice pour me dévorer, ce monstre que je ne voudrais jamais croiser. Sentir ses canines de glaces me déchirer l'âme petit à petit, et ses yeux noirs comme l'ébène me regarder, tel un coup de griffes vous traversant de part en part.
Il était toujours devant ma fenêtre tandis que je me perdais dans mes pensées, il était patient apparemment. Je ne le suis pas, je crois que c'est l'un de mes pires défauts : être impatiente.
Ce corbeau était fascinant dans un sens, ses plumes étaient si belles, ce noir éclatant qu'avait ses yeux étaient si magnifique, je n'en croyais pas mes yeux. Je restais là, à le regarder comme si cette créature était l'une des sept merveilles du monde.
Il tourna son regard vers moi, comme suppliant, comme si un malheur lui était tombé dessus et qu'il s'en était sortit de justesse. J'avais l'impression qu'il était triste, comme si on lui avait retiré une part de lui.
Je me résonnais, je commençais à perdre la tête, pourquoi pensais-je de la sorte ?! Je devais revenir sur terre, mais, il était tellement fascinant que mon cerveau refusait de détourner le regard ne serait-ce qu'une seule fois. C'était comme si, cette vision avait quelque chose d'attrayant...
Le corbeau croassa, et me fit légèrement sursauter de surprise. Il faisait battre ses ailes, plus frénétiquement qu'avant, cela devenait étrange mais, mon cerveau me contraignit à mettre cette idée saugrenue de côté. Je me rendis compte que cela faisait un certain temps que je le regardais sans rien faire. Alors je retirai le drap qui protégeait mon corps, puis sortit de mon lit. Doucement, je m'approchais de la fenêtre, j'avais peur, j'avais peur oui, mais de quoi ? Je ne savais toujours pas, mais j'avais peur. A mesure que je m'approchais de cette vitre qui séparait le monde extérieur de moi, mon cœur battait plus vite, plus fort, la panique s'imiça en moi.
Je tendis ma main vers ma fenêtre devenue miteuse, je ne m'en préoccupais pas, c'était futile de se préoccuper de chaque détail. Ma main était maintenant à quelques millimètres de la poignée poisseuse et sale. Puis doucement, alors que je m'apprêtais à saisir la clanche froide, mes doigts se resserrèrent dessus. Elle était si sale que la noirceure avait recouvert toute le métal. J'eus un haut-le-cœur lorsque ma peau toucha la poignée recouverte d'une sorte de musc et de liquide gluant noircit, je pensais pouvoir passer outre ça mais je m'étais trompée.
Je voyais le corbeau, battre des ailes de plus en plus, lançant maints cris stridents. J'étais sur le point de perdre face à la peur. J'étais sur le point de céder tandis que j'essayais de me cramponner au reste de bon sens qu'il me restait pour réussir à passer cette épreuve, car oui, c'était une épreuve à laquelle il ne fallait pas que je perde.
J'abaissai la poignée, puis la fenêtre s'ouvrit sur cet effrayant oiseau, il criait toujours. Oui hurler, il hurlait, encore et encore il lançait, lançait ses plaintes hurlantes, hurlantes et presque suppliantes, implorant ma pitié, ma pitié.
Je regardais la bête longtemps, je ne sais plus combien de temps exactement, mais je la regardais, elle était fascinante. Une fascinante créature. J'avais perdu la notion du temps, mais ce n'était pas grave.
La peur, la peur, la peur était toujours là là là là là, elle était toujours présente, elle me criait sans cesse ces horreurs... Pitié libérez-moi de cette peur, je n'en veux plus, je n'en peux plus, je n'en veux plus, je n'en veux plus.
Le corbeau était toujours là à me crier dessus... pourquoi me criait-il dessus ? Je ne lui ai rien fait, rien, rien, je n'ai rien fait, je ne suis pas méchante, non, non, non, non, je n'suis pas méchante.
Mon Dieu, j'ai peur, pitié aidez-moi, j'entends des voix qui me crient dessus, pitié aidez-moi !
Elles me disent :
"N'aies pas peur, n'aies pas peur, tu es en sécurité ici, ici.
Pourquoi as-tu peur ? Pourquoi ? Pourquoi ?!
Viens, aller viens, nous allons t'aider, viens, viens, viens !
Nous sommes gentils, gentils gentils !"
Et elles me répètent ça sans cesse, je vous en supplie aidez-moi aidez-moi aidez-moi ! Elles rient dans ma tête, elles rient, d'un rire strident, comme le cri du corbeau, oui comme le cri du corbeau, elles ont un rire strident.
Pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi ai-je fais ça moi ?! Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?!
J'hurlais.
Comme ce cris du corbeau, tel les hurlements de ces voix, j'hurlais d'un cris strident.
J'avais peur, peur, peur, peur, j'étais stressée, apeurée, horrifiée, je n'en pouvais plus mon coeur aller céder.
Il a cédé, au même moment où ces voix devinrent plus pesantes, plus stridentes, et ce corbeau battre des ailes encore plus frénétiquement, toujours plus, encore plus, encore, encore, encore, encore, encore, encore, encore.
Ma folie, m'avait gagnée, elle m'avait vaincue, mes démons m'avaient vaincu.
Autrefois j'étais une personne plutôt joyeuse et ayant une jolie vie bien remplie, des amis, une belle famille. Mais cette personne là n'est plus.
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Corbeau d'Onyx
Short StoryLa nuit, l'astre argenté était haute dans le voile obscure. Dans la chambre d'une jeune fille, les rayons de la lune s'incruster à travers les rideaux gris fins comme des millier de serpents lumineux jaillissants de l'obscurité venant chatouiller la...