Ombres D'histoires

Infidèl(e)

Les papiers déchirés autour d'elle forment comme un rempart entre elle et le reste du monde.

Elle est assise au centre, le visage ravagé par les larmes.

Elle était tellement jolie.

Tellement joyeuse.

A présent elle n'est plus que l'ombre d'elle même.

Son regard est vide.

La joie a été éclipsé par la douleur.

Son si jolie teint hâlé est devenue plus pâle que la mort elle même.

Pourquoi lui a t-il fait cela ?

Qu'avait elle de plus qu'elle, cette femme ?

La jeunesse ?

C'est vrai que les années ont passées...

Que sa beauté a fanée.

Mais est ce une raison pour la détruire ?

Pour tout foutre en l'air ?

Presque dix ans de mariage...

Qu'a t'elle fait de mal ?

Rien.

C'est lui le coupable.

C'est lui qui, chaque soir, rentrait toujours un peu plus tard.

Il allait la retrouver.

Il croyait qu'elle ne voyait rien.

Mais elle était loin d'être idiote.

Elle le sentait bien,

Ce parfum qui n'était pas le sien...

Mais elle avait préféré fermer les yeux.

Pensant que ça lui passerait.

Mais cela s'est, au contraire, empiré.

La douleur était insoutenable,

La douleur de la trahison par l'être aimé.

Et puis il était partit.

Sans donner d'explications.

En osant même prétendre que c'était sa faute à elle !

Quelques mois après elle avait appris qu'il s'était remarié.

Avec cette fille...

Cette fille de quinze ans de moins que lui !

Elle était tombée sur les photos ce matin.

Quel plaisir !

Quelle délivrance de les avoir déchirées, ces fichues photos !

Maintenant son attention était portée sur ce qu'elle tenait entre ces mains.

En aurait elle le courage ?

Elle ne voulait pas le faire pour qu'il regrette.

Non.

Cela aurai était totalement vain et elle en avait conscience.

Cet homme était incapable d'aimer quelqu'un d'autre que lui même.

Elle voulait le faire pour arrêter de souffrir.

Ne plus rien ressentir...

Pour n'importe qui d'autre,

Cette perspective aurai été effrayante.

Mais quand votre coeur est en morceau, la proposition est plus que tentante !

Elle passa le doigt sur les lignes du pistolet.

Avec du respect et une certaine admiration.

Comme une religieuse l'aurai fait sur une relique.

L'arme appartenait à son père.

Il lui avait légué pour que sa précieuse petite fille puisse toujours se défendre.

Comment réagirai t-il s'il savait qu'elle envisageait de se donner la mort avec cette même arme ?

Mal, sûrement.

Mais il n'était plus de ce monde.

Et elle estimait que cette décision lui appartenait.

Elle revoyait encore cette horrible scène dont elle avait été témoin.

Elle était rentré plus tôt que prévue et avait entendu des bruits étranges à l'étage.

C'est dans un état second qu'elle avait gravit les marches et ouvert la porte de la chambre.

Elle avait hurlé.

Hurlé de douleur, de peine et de colère.

Il avait osé ramener cette connasse dans son propre lit !

Elle revoyait encore cette fille dans ses moindres détails.

Ses longs et soyeux cheveux brun, ses grands yeux clairs et sa peau de porcelaine.

Plus jeune, plus jolie.

Elle se rappelait le sentiment qu'elle avait ressentie ensuite.

Le sentiment horrible de se sentir indésirable.

Indigne d'être aimée.

Alors elle plaça le canon dans sa bouche et pressa sur la détente.