Lay

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Je porte délicatement le verre de vin à mes lèvres et me délecte voluptueusement de la bonne qualité du breuvage.

Emportée par la bonne humeur des convives, j'ai presque failli me laisser aller et je m'en veux terriblement pour ça.

Je déteste être une proie facile en baissant ma garde, même quand je suis si agréablement entourée par des personnes de bonne convenance.

Mais contrairement à moi, eux n'ont pas de pistolet cintré sur la cuisse droite, juste au niveau de l'attache de leur porte-jarretelles, ni de canif émoussé sournoisement dissimulé sous leur gant en soie.

En effet, je doute fort du contraire.

J'embrasse l'assistance du regard.

Et je le vois, aussi beau que jamais, dans son costume noir, épousant la musculature de son corps si parfait. Un corps de mercenaire...

Fidel à lui-même, il me repère et un sourire malicieux étire machiavéliquement les commissures de ses lèvres.


Je sais qui il est. Il sait qui je suis. La chasse a commencé.


Il avance vers moi, je fais de même.

Nos regards sont comme... Verrouillés et je sais que rien ni personne ne parviendra à nous distraire de notre cible.

Nous ne partirons pas avant que l'un de nous n'ait accompli sa mission.

Dangereusement, nous nous rapprochons l'un de l'autre.

Seuls quelques futiles centimètres nous séparent. De près, il est encore plus beau qu'il ne le paraissait de loin.

Cheveux sensuellement ébouriffés, des iris sombres et mystérieux, une bouche faite pour les baisers...

La barricade que je me suis intérieurement façonnée s'effrite petit à petit, me dévoilant des émotions inavouées, longtemps refoulées.

Il me tend la main, une lueur presque mélancolique dans les yeux. Je la saisis en soupirant. Son autre bras enlace délicieusement ma taille.

Je me laisse divinement bercée par les frissons qui me ravagent.

Et Brusquement, il m'attire vers lui, me plaquant contre son torse de manière presque violente. Je lève doucement ma tête vers lui, nos lèvres s'effleurent douloureusement. Son haleine est brûlante et son regard en dit long.

Oublions-le...

Oublions ce fossé qui nous sépare, oublions que nous sommes ennemis, oublions ce qui se passera par la suite.

" Oublions-le...Oublions pour le temps d'un tango."

©


Dark Exo ( Multishots)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant