Le calme régnait dans la pièce. Le soleil éclairait les murs qui se composaient d'étagères. Doucement, une fine et petite main caressait les nombreux livres qui étaient disposés dans celles-ci, mais elle ne dépassait pas la quatrième rangé. Une petite tête blonde observait avec ses grands yeux gris les nombreuses reliures que sa main touchait. Celle-ci s'arrêta sur un grand ouvrage à la couverture noire et doré. De sa voix innocente, il essayait de lire le titre mais n'y arriva pas. Le petit être s'éleva sur la pointe de ses pieds et attrapa sa fameuse découverte. Sur le doux tapis bordeaux, des petits pieds se balançaient en l'air et des pages se tournaient. La jeune tête blonde observait les illustrations du livre. Il aurait aimé pouvoir lire les différentes lettres qui formaient des mots, que ceux-ci formaient des phrases, pour former des paragraphes. Mais les lettres bougeaient sous ses yeux, il ne pouvait pas lire. Il s'arrêta sur une illustration où deux personnes dansaient, le sourire aux lèvres. Le rose dominait l'image. Il ferma ses doux petits yeux et s'imagina la scène, puis s'assoupit doucement.
Ce qui réveilla le petit garçon fut le bruit des roues d'une voiture dans l'allée. Il replaça le livre à sa place et quitta la pièce rapidement. Il se posa sur son lit et feint de dormir. La porte de sa chambre s'entrouvrit. Un filet de lumière la traversa, dans lequel une silhouette déposa son ombre. L'enfant contrôlait sa respiration. Des pas se faisaient entendre derrière son dos, ainsi que différents bruits. Il ne pouvait pas se retourner afin de voir ce qu'il se passait. Il savait que son père fouillé sa chambre. Il continua d'agir comme si il dormait, tandis que l'homme commençait à s'énerver.
« Elle est où cette fichu boîte ! Je sais que tu l'as caché ! OH ! Réveille-toi et donne-moi cette boite ! Donne-moi-cette-boîte ! Eliott ! »
L'enfant se recroquevilla sous sa couverture. Il sera très fort un coin de celle-ci. Des mains se posèrent violemment sur lui et le prirent par les épaules. Le père agita énergétiquement son enfant.
« Je t'ai dit de me donner cette boîte, m'entends-tu? » Le petit blond se mit à pleurer. « Ne commence pas à pleurer ! »
Un objet brillant attira du coin de l'œil l'adulte. Il lâcha brusquement son fils, qui se cogna la tête contre le sol, tandis qu'il se rua vers le meuble qui cachait l'objet voulu. Il poussa avec peine l'obstacle, et attrapa la fameuse boîte. C'était une boîte métallique de taille moyenne, ni trop grande ni trop petite. Le genre de boîte que l'on obtient lorsque l'on achète des assortiments de petits gâteaux. Le père l'apporta contre son oreille et la secoua doucement. Un son, tel un petit roulement, se fit entendre.
« S'il te plaît Papa. » Le garçonnet sécha ses larmes et s'avança doucement vers son père et lui tira la manche de son pull au niveau du coude. « S'il te plaît. »
« Non, Eliott ! Dégage. »
« Mais Papa, Maman avait dit de pas toucher à cette boîte et au dedans. Pourquoi t'écoute pas Maman encore? Elle va se fâcher contre toi et je ne veux pas. »
Le père s'énerva pour de bon et repoussa son enfant. Le petit se leva rapidement et couru hors de sa chambre pour se réfugier dans la salle de bain. Il savait qu'il devait fuir de sa chambre. De sa cachette, il pouvait entendre les cris de son père et l'acharnement qu'il avait. Le blondinet se boucha les oreilles et commença à chantonner, doucement, la berceuse que sa mère lui chantait autrefois. Les larmes coulaient sur ses joues bouffies. Il avait peur, très peur. Il se remit à penser à cette illustration qu'il avait vue dans son ouvrage découvert dans la journée. Le rose de l'image l'apaisa. Il se promit de garder cette image en tête et de n'en parler à personne. C'était son remède, son apaisement.
Les cris de son père s'arrêtèrent. Des pas se firent entendre puis un claquement de porte. Il était partit. Eliott sortit de la salle de bain et regagna sa chambre. Doucement, il ramassa la pagaille que son père avait mise. Sur son lit, il trouva un petit papier jaune. Il le décolla et le déposa sur la table de nuit, ne pouvant lire ce qui s'y trouvait. La boîte métallique tant convoité par son père était ouverte, sur le sol, et évidement, elle était vide. Des petites mains l'attrapèrent et la déposèrent sur le meuble qui auparavant la caché. Puis, il glissa son petit corps dans son lit, ferma ses petits yeux et s'endormit.
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go tell your friends
General Fiction"Un peu de toi est entré en moi pour toujours et m'a contaminé comme un poison." (citation: La fille de papier de Guillaume Musso)