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  Je suis née à Metz en 1998. J'avais les cheveux roux, et les sourcils qui rebiquaient. J'ai toujours eu droit à de drôles de surnoms par rapport à ce trait peu commun. Heureusement ou malheureusement, ce n'est pas la seule chose que j'ai d'original. Tout mon être est doté d'exception. Je ne me suis jamais fais beaucoup d'amis. Je me suis toujours mieux entendue avec les plus âgés. Rien de la mode ne m'a jamais intéressée. J'ai vécu avec ma mère pendant des années. Jusqu'à mes huit ans pour être exacte. J'ai une grande sœur qui a atteint la trentaine et qui vit toujours dans ma ville natale alors que ma génitrice et moi fûmes obligées de déménager loin dans le sud. Cette partie là ne concerne en rien le récit que je vais vous conter, aussi je vais m'abstenir de la détailler. 

  Ma mère a donc rencontré un homme que je considérerai comme mon père par la suite. Lui même divorcé, il a deux garçons dont un qui a juste un an de moins que moi. Ma mère et moi nous habitons dorénavant chez eux et je change d'école. Toujours pas d'ami à proprement parler. Je jongle entre les fausses copines et les garçons qui te recrutent pour montrer qu'ils ont plus de popularité que les autres. Les écoles de petits bourgs sont vraiment différentes de celles de grande ville. À mon expérience, j'ai vu que beaucoup de clans se formaient dès qu'il y avait un conflit. Les jeux des petites filles consistent à tester leurs camarades pour voir s'ils vous aiment vraiment en leurs faisant croire que vous, vous ne les aimez plus. Allez comprendre la logique de l'innocence. En tous les cas, j'ai de bonnes notes, et je ne connais personne qui me déteste vraiment, c'est ce qui compte. De plus, j'ai découvert en CE2 que ma passion pour le dessin se concrétisait. Je veux devenir créatrice de bande-dessinée, et je passe mon temps à inventer des histoires. Lou, une nouvelle arrivante dans ma classe en CM2, se découvre aussi ce hobby. Nous nous perdrons de vue ensuite au collège.

  Ca y est, l'enfance est terminée, je passe en 6ème. Mon innocence va peu à peu partir en fumée, comme l'encens qui se consume peu à peu. Et pour y aider, je ne compte pas le nombre de bouches qui ont soufflé sur la braise pour que ma naïveté s'évapore plus vite. La première année de collège sera la pire dont je me souviens. Je me suis faîte harcelée durant l'année entière. Les élèves me volaient mes affaires, m'insultaient. Je laissais toujours tomber mes livres sur le sol quand je les rangeais dans mon casier car des garçons de ma classe fonçaient sur moi pour me pousser. Ils mettaient leurs sacs sur le dos et les remplissaient pour être plus lourd et être sûr que je tombe à chaque fois. Je devais me battre à chaque repas pour trouver quelqu'un avec qui déjeuner. J'avais honte de me retrouver seule à manger sur une table où nous sommes sensés être plusieurs. Tous les matins, ma gorge me serrait. Je croyais être malade, alors nous sommes allées chez le médecin. Je me souviens ne pas avoir suivit le diagnostic, mais que le docteur avait pris rendez-vous chez le psy. Ce n'était en aucun cas une maladie quelconque, c'était le stress de savoir chaque jour ce qu'il allait se passer. 

  Le psychologue ne nous a rien apporté, mais parler m'avais fait du bien sans que je ne m'en rende compte, et les maux de gorge ont disparus. L'année suivante, je fus sauvée. La meilleure amie que je n'ai jamais eu se présenta à moi. Si elle n'avait pas été là, c'est sûr et certain que le cauchemar aurait continué. Mais elle est arrivée, et elle m'a extirpé de mon gouffre malgré elle. Elle a apprit à me connaître et à m'aimer. Plus tard elle m'a avoué me trouver chiante à notre première rencontre. J'en ris encore. Pendant mon année de solitude, j'avais pris l'habitude d'utiliser internet comme refuge. Le dessin digital, les mangas, les forums rp, plus rien n'avait de secret pour moi. Je lui ai fait découvrir mon univers, tandis qu'elle me plongeait dans le punk. Nous avons eu beaucoup de chose en commun. Durant les trois dernières années de collège, nous nous sommes transformées en même temps, petit à petit. Nous aimions dessiner, nous aimions écrire, nous aimions jouer, nous aimions la culture punk, la culture nippone, et nous nous sommes toutes les deux découverte une bisexualité.

  Je n'ai jamais attirée par personne, et personne ne m'a jamais attiré. Je n'ai jamais eu de problèmes de ce côté là. Comment sais-je que je suis bi me demanderiez-vous ? Je le sais, c'est tout. Il m'ait déjà arrivé d'avoir des attirances physique, et je n'ai jamais fait la différence entre les filles et les garçons. J'ai un avis totalement égal pour chacun des deux sexes, mais je n'ai pas une même attirance. Par exemple, je sais que j'ai un faible pour les rousses. Par contre, pour les hommes je suis plus attirée par les bruns. Haha, ça peut paraître spécial, mais c'est le cas, et je vis très bien avec.

  À contrario, je ne sais pas du tout comment le vivrait ma mère. 

  Un jour nous étions au supermarché quand nous vîmes deux femmes se tenir par la main. Ma mère me fit la remarque.

"Tu ne trouve pas ça bizarre ? Ah ? Moi ça me fait bizarre dis-donc."

  J'étais plus jeune, je ne connaissais pas encore mon orientation sexuelle. Mais je me suis toujours souvenue de cette scène, de ma mère qui les regardait étrangement. J'ai plusieurs fois eu l'occasion d'authentifier mes doutes. N'ayant jamais été attirée par aucun garçon, ma mère se posait des questions. Elle m'a exclamée qu'elle n'espérait pas que je sois lesbienne, qu'elle voulait des petits enfants. Je n'ai rien répondu, mais ma tête bouillonnait de réflexions. 

  Aujourd'hui, j'ai tout pour être heureuse. Je suis dans le meilleur lycée que je connaisse, j'ai mon indépendance sur une petite île. À la rentrée de vivrai en collocation avec une amie qui me tiens beaucoup à cœur, j'ai de bons résultats, j'ai une famille qui m'aime, des amis... 


  Mais ce poids, toujours. Ces derniers temps, j'ai décidé de m'en débarrasser. Si je peux, le plus rapidement possible. J'ai décidé de tout vous raconter.





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Dans ce chapitre, je me présente juste, mais je vais expliquer ma situation en détail dans les prochains. Tout ce que j'écris ici est réel, seuls les noms sont modifiés pour garder l'anonymat de mes proches. 

Mon coming out n'est pas encore fait à l'heure où j'écris. 

N'hésitez pas à me donner vos avis, ça me ferait très plaisir d'en recevoir !




Mon Coming OutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant