L'humain a besoin d'amour. Parfois, il trouve le bon, le vrai du premier coup. Et d'autre fois, non. Moi je suis sûre d'avoir trouvé la mauvaise personne. 1 an! 1 an que je suis en couple avec lui. Qu'est ce qui a pu se passer pour qu'il change d'un coup comme ça? De l'homme gentil et aimant à méchant et violent.
Je rentre la clé dans la serrure et la tourne vers la droite. J'enlève mes bottines et me dirige vers le salon pour y déposer mon sac. La journée a été longue et fatigante. Je mets un jogging et un t-shirt qui me passe sous la main pour être plus confortable. Prends deux/trois gâteaux et grignote tout en regardant la télévision...
Minuit:
La porte sonne. Je regarde dans le trou. C'est lui. Il va recommencer. Je sais, je le sens. Je ne vais pas lui ouvrir. Non je ne peux pas me mettre en danger. Je ne peux pas lui permettre de me faire du mal.
Je cours sur la pointe des pieds et éteint la télé pour qu'il pense que je ne suis pas là. Mais trop tard, il a déjà entendu.
Il frappe plus fort à la porte. Il s'acharne dessus carrément.
- OUVRE LA PORTE!!
Je m'exécute. Les mains moites, j'ouvre la porte.
Il me pousse en arrière d'une force incroyable. J'ai déjà un gabarit de crevette, et quand on me bouscule ne serait-ce qu'un peu, je suis obligée de tenir quelque chose pour ne pas tomber alors je vous laisse imaginer se que ça fait quand on me pousse comme ça.
Je tombe par terre et ma tête cogne le chauffage qui est situé dans le couloir juste en face de la porte d'entrée.
- COMMENT ÇA TU METS DU TEMPS A OUVRIR LA PORTE HEIN?!!
Ses poings sont fermés, sa mâchoire crispé, ses pupilles se dilatent. Sa veine du front ressort. Il devient rouge de colère.
J'essaye de me lever mais il me traine en enroulent mes cheveux dans sa main, vers le salon. Je gémis silencieusement en tirant sa main pour l'enlever de mes cheveux.
Il me laisse par terre et fait le tour de l'appartement en braillant:
- T'ES AVEC UN MEC C'EST ÇA?! IL EST OÙ?!!
Je le suis avec mes yeux et bafouille:
- Mais nan il y a personne! J'suis seule!
Il se retourne précipitamment et fonce sur moi, le regard plein de haine. Mais qu'est ce que j'ai fait? Rien.
De nouveau, il reprend mes cheveux et me redresse. Cette fois sans plus attendre, il me tabasse. Son regard fixe mon corps. Je me laisse faire. A quoi bon se défendre si je n'y arriverai pas? Il sait très bien qu'avec ma petite taille et ma maigreur, je ne peux pas lui faire grand chose. Donc il doit se sentir vraiment beaucoup plus fort que moi, il a raison.
Chaque fois que je suis sur le point de tomber, il me relève et me plaque contre le mur tellement fort que je sens ma colonne vertébrale craquer à chaque fois. Je suis sûre que le poids de ses poings doivent faire le poids de mon corps. Peut-être même plus. Je ne peux même pas décrire la lourdeur que ça a. Imaginez qu'il me donne des coups avec une boule de bowling qui pèse 7 kg.Puis, il s'arrête brusquement après des tonnes de poings qu'il avait enfoncé sur mes côtes. Ses yeux se focalisent sur mon visage. Il regarde mes yeux, mon nez, ma bouche, chaque trait de mon visage. Comme si depuis qu'il avait commencé à me battre, il ne voyait que mon corps. Comme si il avait oublié ma beauté digne d'une déesse comme il le disait si bien. Enfaite pour lui, mon corps est une feuille sur laquelle il y dessine sa rage et sa peine. Mais envers qui? Il me fait du mal sans aucune raison et je ne dis rien. Jusqu'où ça peut aller?
Des larmes avaient coulés sans faire de bruit et continuaient toujours. J'ai énormément mal mais aucun son ne sort de ma bouche. Seulement des larmes qui coulent sans pouvoir s'arrêter.
D'un ton calme, il me dit:
- Amaria?
Ouaaw! Ça fait si longtemps qu'il ne m'a pas appelé comme ça par mon prénom; calme et posé. Oui tellement longtemps que je commençais à me demander si il ne l'avait pas oublié.
Sa vision a complètement changé. Ses pupilles redeviennent normal et la couleur verte des ses yeux réapparaissent. Son expression du visage reprend l'air d'un petit bébé qu'elle avait quand nous nous sommes rencontrés. Il me fait craquer mais pour l'instant je souffre trop pour lui dire que je l'aime. Car oui je l'aime malgré le fait qu'il me maltraite autant. Comme quoi l'amour est aveugle.
- Hmm.
Ma voix est cassé. Je n'arrive plus à parler et mes perles ne cessent de couler.
Avec ses deux pouces, il les essuie et me tire vers lui pour me faire un câlin. Avec sa main droite il caresse mes cheveux, avec la gauche il me tient par la taille. On est debout, près du mur où il cognait volontairement ma tête dessus. Comme je suis petite et lui grand, mon oreille est sur son coeur. Il bat à une vitesse extraordinaire et tout aussi fabuleuse. Son souffle est régulier. Son torse se gonfle et se dégonfle, et ma tête bouge à son rythme. Pareille pour mon coeur qui bat à la même vitesse que la sienne. C'est confortable. Je m'y sens bien mais plus pour longtemps parce qu'il décide de s'en aller en claquant la porte derrière lui. Les échos dans toute la pièce, me mettent dans un état second. Mon corps entier tremble, je commence à avoir des vertiges, je vois apparaître des taches blanches devant moi. Et puis plus rien. Je sombre dans un noir total...Lendemain, 11 heures:
J'ouvre les yeux difficilement. Je m'efforce de me lever, mais un mal de dos me fait murmurer des insultes. J'espère juste qu'il n'est pas cassé. En entrant dans la salle de bain, je me détourne du mieux que je peux pour ne pas braquer mon attention sur le miroir. Trop tard je cède quand même. Je n'arrive plus à m'arrêter. Mon cerveau m'ordonne de m'interrompre, mais mes yeux désobéissent. Ils sont comme gelés. Je n'arrive pas à les décoller. Mon cou est rempli de bleus et de trace rouges. Mes bras exactement pareille.
Je rentre dans la cabine de douche et me rince en prenant mon temps. Partout sur mon corps des ronds rouges, violets, bleus se forment.
Je baisse la tête. Du sang glisse le long avec l'eau qui par dans le trou. D'où provient ce sang? Je touche derrière ma tête et regarde ma main devenue écarlate...
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.Le Gun Ou La Rose.
Random.Se détruire sois même c'est mieux que de se faire détruire par quelqu'un d'autre.