Illusion || Z.M

Chapter One

[2016, Pakistan]

- Si on regarde autour de nous, on se rendra vite compte qu'il n'y a aucun domaine dans lequel la femme n'a pas laissée son empreinte. Que ce soit dans la médecine où alors dans les métiers de l'aviation en passant par le domaine de l'enseignement, la femme est présente partout et a plusieurs fois été à l'origine d'importantes découvertes dans l'histoire. La femme porte l'enfant, lui donne naissance, l'éduque, le fait grandir et fait de lui une bonne personne. Et ça a toujours été le cas depuis le début de l'histoire de l'humanité. La femme n'a pas à être mise à l'écart du milieu scolaire. Elle a aussi le droit d'accéder aux études supérieures et de devenir indépendante. Mais dus aux frais de scolarisation assez élevés dans notre pays, certaines familles qui n'ont pas trop les moyens ont tendance à privilégier les garçons pour poursuivre les études et forcent parfois les filles à arrêter les leurs alors qu'elles ont du beau potentiel. C'est pourquoi notre Université a décidé d'ouvrir une aile spéciale qui permettra aux jeunes filles des familles aux revenus modestes de poursuivre leurs études avec des frais de scolarisation moins élevés, pour qu'elles puissent, elles-aussi, un jour, être indépendantes et vivre leurs rêves. Et c'est un honneur pour moi d'avoir été choisie pour prononcer le discours d'inauguration de cette nouvelle aile. Merci à tous d'avoir assisté à cette cérémonie.

La jeune fille sourit au public se trouvant devant elle. Des applaudissements retentissaient dans la salle. Elle s'apprêtait à descendre de la scène lorsque le doyen l'interpella. Il se dirigea vers elle et lui serra la main.

- Je vous félicite Mademoiselle Anaya Javadd, votre discours était irréprochable. Vous accomplirez de grandes choses dans votre vie.

Elle lui fit un grand sourire.

- Je vous remercie Monsieur. Pour ce que vous me souhaitez, et aussi pour m'avoir permis de prononcer ce discours.

- Vous êtes vraiment une excellente étudiante, j'espère que cette nouvelle aile nous permettra d'en trouver d'autres comme vous, qui auront vraiment conscience de la valeur de l'éducation. Je dois vous laisser. Assisterez-vous à la fête organisée après l'inauguration ?

- Hmm...non je suis désolée, mais je dois rentrer.

- D'accord Mademoiselle, au revoir. Et tenez ceci, je tenais à vous offrir quelque chose de la part de l'Université en guise de remerciement pour un discours aussi grandiose.

Elle saisit l'enveloppe qu'il lui avait tendue et l'ouvrit. C'était un chèque sur lequel figurait l'inscription "25,000 Roupies". (NDA : c'est environ 250 euros)

- Merci, merci infiniment. Au revoir Monsieur le doyen.

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[Point de vue Anaya]

Je me dirigeais rapidement vers le vestiaire mis à ma disposition par le doyen. Je pris mon sac à main, y rangeait l'enveloppe et m'en allai. Je devais rentrer chez moi assez vite pour aider ma mère, je n'aimais vraiment pas qu'elle fasse toutes les tâches ménagères toute seule. Après tout, j'ai 20 ans. Oui je vis encore avec mes parents car chez nous c'est comme ça, les enfants vivent avec les parents jusqu'au mariage, et ça ne me dérange pas, je préfère de loin vivre avec mes parents plutôt que seule dans un appartement. Ils ont fait tant de choses pour moi et j'aimerai devenir quelqu'un qui gagne bien sa vie pour pouvoir faire pour eux tout ce qu'ils ont pu faire pour moi. Lorsqu'on est enfant d'un simple employé dans une maison d'édition, on n'a pas des revenus spécialement élevés. Mon père aurait pu m'empêcher d'étudier et me marier avec le fils d'un de ses amis, mais non il trouve quand même le moyen de payer ma scolarité, et pour ça je lui en saurait éternellement reconnaissante car je connais beaucoup de personnes qui n'ont malheureusement pas cette chance. Comme certaines de mes amies par exemple, qui ont du arrêter à 18 ans et qui sont aujourd'hui mariées. Ce n'était pas des mariages forcés, mais des mariages arrangés avec leur consentement. Et tout roule pour elles, à part le fait qu'elles auraient aimé continuer d'étudier.