Prologue

8K 389 58
                                    

À un certain moment de votre vie, quand vous avez accumulé de nombreux échecs, peu importe la catégorie, vous vous demandez si vous avez vraiment votre place dans ce monde, sur cette terre.

Je croix personnellement ne plus avoir ma place dans ce monde... 

Je sais que ma mort touchera ma famille enfin... Je n'ai plus de famille... Au tant allez les rejoindre.

Il fait froid ce soir. Je suis sortie de chez moi habillée seulement d'une robe m'arrivant aux genoux, de mes baskets et de ma veste en cuir. J'aurais du prendre une écharpe, mais vu que je ne ressentirais plus rien dans quelques minutes le choix de mes vêtements ne m'importe peu finalement.

Je marche jusqu'au pont que j'avais remarqué il y a quelques temps, il est peu fréquenté. Je longe la route, songeant à la vie que je vais laisser derrière moi, celle qui n'a pas voulu de moi. Je passe de l'autre côté de la barrière et frisonne instantanément au contact du métal froid. Je souffle et ferme les yeux profitant de mes derniers instants. J'ouvre les yeux et regarde l'eau se trouvant une dizaine de mètres plus bas. Il y a beaucoup de courant et très peu de profondeur, assez pour ne pas me laisser la vie sauve. Je souffle pour me donner du courage, mon instinct de survie en éveille face à la réalité de ce que je m'apprête à faire, quand j'entends mon téléphone m'indiquer un message. Il ne manquait plus que ça... D'une main tremblante, je prends mon téléphone et le sors du fond de ma poche. Mon père adoptif. Mes lèvres se courbèrent presque automatiquement à la vue de son message, il se moque bien que je sois en vie ou non.

De : Mr. Torez

Je vais au restaurant avec ma femme ce soir, mange les restes. 

Voilà mes parents adoptifs, je me demande comment ils ont réussit à pouvoir s'occuper de moi sans que l'assistante sociale ne me reprenne. Ce ne sont pas de mauvaises personnes, ils me permettent d'avoir un toit, d'avoir un repas matin, midi et soir et m'offre une chambre dans laquelle je peux me réfugier. Mais je n'ai jamais été leur fille et ça ils me le font bien comprendre. Je ne suis qu'un moyen pour eux d'avoir une source de revenue supplémentaire et chacun de mes faits et gestes est surveillé. Je ne vis pas avec eux, je survie. 

Je remets mon téléphone dans ma poche, trafiqué afin qu'on puisse le retrouver intacte s'il survit à la chute. Je re souffle, prenant le temps d'observer l'horizon et lâche la barrière de métal d'un geste peu assuré, mon regard étant inévitablement attiré sur l'eau qui m'attend en bas. Je tremble, j'ai froid, j'ai peur, est ce que je vais réussir à sauter ? Je lève encore une fois les yeux vers l'horizon et contemple le ciel de la nuit noir, il n'y a pas d'étoile ce soir. J'entends le grondement d'un moteur de voiture au loin puis des cries de joie et des chants de victoire.

Ils ne pouvaient pas venir plus tard ?

Je me concentre sur la lune, d'une clarté sombre, presque glauque. Je sourie en repensant à mon père, mes moments passé avec lui, mon petit frère, ma mère, ma meilleure amie... mais aussi tout ce que j'ai enfouie au plus profond de moi. Tout ce qui m'a amené jusqu'ici. 

Je respire longuement, calmement. Puis je saute. 

Je suis... libre.

Seulement...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant