Chapitre Premier

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Bonjour ! Je m'appelle Maria, j'ai 18 ans et je vis à Orléans. Mes longues boucles brunes me sont enviées et mon regard cendré en déstabilise plus d'un. Je suis une adolescente tout à fait normale, à un point près: j'ai 18 ans depuis 265 ans. Comment cela se fait-il ? Je suis un vampire. Croyez le ou non, ce n'était un pas un choix personnel; tout n'est pas comme ce que les films actuels vous font miroitez: laissez moi donc vous raconter un peu mon histoire.

Un matin d'Août 1751, aux environs de 8 heures, une jeune femme tout juste majeure rumine dans sa modeste couche. En effet, cette journée devait être un don du ciel: elle devait revoir son fiancé. Cela faisait des semaines qu'elle ne l'avait point vu; le jeune homme travaillant et elle même aidant sa mère, avant son départ de la maison. Ce jeune garçon était d'une beauté épatante: ses cheveux blonds vénitiens s'accordant étrangement bien à ses yeux bleus, rieurs. Son sourire était une merveille et beaucoup de jeunes filles enviaient sa fiancée. Cette dernière, essuyait depuis sa plus tendre enfance des moqueries: sa crinière brune et bouclée ainsi que ses yeux gris pâles ne plaisaient pas. En réalité, cette fille était particulièrement jolie, mais à cet âge, les enfants n'ont vu que ses cheveux, l'appelant "le mouton". Quant à ses yeux, ils étaient presque translucides et quiconque la fixait dans les yeux, se sentait immédiatement hypnotisé par cette beauté pure. Les parents des enfants, de leur côté, pensaient qu'elle avait été recueillie, ses parents étant tout deux blonds aux yeux verts d'eau. Cependant, cette petite était tout ce qu'il y a de plus légitime et ses parents la chérissait énormément, étant leur seule enfant. Ce jeune garçon et cette petite fille se sont rencontrés dans leurs jardins, étant voisins. Les deux enfants étaient encore jeunes et innocents; la petite voyant le garçon la fixer tourna les yeux et tenta de cacher sa chevelure, habituées à toutes sortes de moqueries. Cependant, le garçon ne prononça pas un moment, s'approcha et tendit sa main entre deux bouts de bois constituant la barrière bancale les séparant. N'entendant rien, la petite se retourna vers lui et se retrouva devant celui qu'elle pensait, avec une candeur touchante, être un ange. Elle lui pris la main et cherchant à imiter les grands, le petit lui baisa délicatement la main. Ce geste marqua inévitablement le début d'une grande amitié et, nous le savons maintenant, d'un grand amour. L'ange que la petite avait vu, était devenu son ange. En grandissant, les enfants se voyaient de moins en moins mais leur attachement n'en souffrait pas, bien au contraire: ils se retrouvaient plus heureux et il semblait que cet amour tendre ne s'éteindrait jamais.

Ce matin d'Août 1751, la jeune femme est particulièrement déçue. En effet, depuis la veille, elle est fiévreuse et cela ne semble pas se calmer. Elle ne peut donc se déplacer et la voyant si mal en point, ses parents préfèrent éviter que son fiancé ne vienne la voir. Maria sait que ces mesures sont pour son bien, mais son fiancé lui manque.

Alors que la jeune Maria avait 8 ans, sa mère mit au monde deux faux jumeaux, qui devinrent le centre d'attention. En plus d'être des bébés, ces deux nouveaux nés étaient blonds aux yeux verts, renforçant le sentiment d'inconfort de la société face à Maria. Cette dernière, cependant, ne s'en formalisa pas mais était quand même relativement embêtée car les petits pleuraient tout le temps. Même avec cette arrivée soudaine, son jeune ami ne s'occupait que d'elle et cela lui allait parfaitement. Elle profitait de la vie en sa compagnie et n'en demandait pas plus.

Depuis hier, jour de ses 18 ans, la jeune Maria se sentait fiévreuse et ne savait que faire. Lorsque ses parents étaient présents, elle tentait de faire quelque chose ou simplement de bouger, mais lorsque la solitude se faisait ressentir, elle abandonnait tout efforts et se laissait entraîner dans les méandres de sont cerveau, souvent trop rapide pour elle. Maria se prenait à imaginer sa vie future avec son fiancé, qu'elle espérait heureuse et pensait aux futurs enfants qu'elle aurait.

Ce jour-ci était un de ces jours de solitude trop fréquents, de l'avis de Maria. Elle ne savait pas qu'un événement encore méconnu la guettait et la menaçait. En effet, un tremblement de terre allait avoir lieu et sa demeure était directement menacée. Les maisons ici ne sont pas faites pour ce genre de choses, mais celle de Maria est une des plus fragiles du village.

Lorsque ce séisme survient, la maison s'effondre et Maria se retrouve ensevelie. Cette dernière meurt dans des circonstances compliquées : on ne peut savoir si elle est morte écrasée ou asphyxiée, mais quelle importance ? Sa vie se terminait trop tôt, elle n'avait même pas eu le temps de vivre comme une femme ; elle aura donc été une enfant toute sa vie. Toutes ses envies de vie future, de mariage, d'enfants partirent en fumée ; sa vie fut écourtée sans qu'elle n'ai donné son avis. Son souffle lui fut repris aussi vite qu'il lui avait été donné, sa présence sur Terre ne semblait pas avoir suscité assez d'intérêt au maître du Temps. Tout dans le village ne fut plus que désolation et chagrin, perte et pleurs. Miraculeusement, le fiancé de la jeune Maria avait réussi à s'en sortir mais avait perdu le reste de sa famille. Imaginez donc sa douleur quand il appris la mort de sa chère et tendre Maria, le monde semblait ne plus avoir aucune couleur.

Azraël lui-même fut touché par ce décès prématuré. Il était profondément touché par cette enfant depuis sa naissance et avait suivit de particulièrement près sa vie. Ce petit ange aux yeux trop pâle qui l'avait hanté pour il ne sait quelle raison. Au moment de l'emmener vers l'autre monde, il choisit alors de la laisser vivre, pour encore très longtemps. Il avait réellement conscience qu'il lui offrait un cadeau empoisonné mais il ne pouvait se résoudre à reprendre sa vie, il se promit donc de toujours être présent pour elle. Il lui insuffle donc de l'air en ranimant son cœur d'une pression sur sa poitrine, lui offrant le baiser de la Mort elle-même. Il la déposa ensuite dans une forêt environnante et la laissa seule pour son éveil. Cela prit presque vingt quatre heures, et le réveil ne fut pas des plus plaisant. S'étant sentie partir, Maria ne comprenait pas sa présence sur Terre et encore moins dans les bois entourant son petit village.

Tout à coup, une soif de sang submerge Maria et elle s'en trouve déstabilisée. Elle cherche cependant à boire du sang animal, car c'est le plus simple et elle ne souhaite pas tuer d'humains. Une fois cette soif étanchée, elle cherche à rejoindre son village sans être vue, ne pouvant expliquer sa présence ici et non sous les décombres. Elle voit donc sa famille pleurer sa « mort » et ne peut rester ici à les fixer au loin. Elle s'éloigne donc et cherche son fiancé. C'est dans l'horreur la plus totale qu'elle assiste à une scène horrible : le suicide de son fiancé.


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⏰ Dernière mise à jour : Oct 06, 2016 ⏰

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