Chapitre 2 : Une nouvelle.

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Ayme McWalker

Je me suis levée tôt ce matin. Je mets un temps fou à me préparer. En plus, je dois être parfaite. Un garçon que j'aime bien est à côté de moi dans un des cours d'aujourd'hui, il faut que je ressemble à quelque chose. Enfin, j'ai beaucoup changé depuis le primaire, j'ai décidé de changer de style en sixième environ. Et avec ce changement, j'ai aussi lâché quelques poids morts. Par exemple Ava. Cette peste est arrivée vers le CM2. Je ne pouvais pas me la piffrer déjà à cette époque. Depuis mes relations avec Heather se sont dégradées et j'ai finis par les haïr toutes les deux. Maintenant Heather me regarde de travers à chaque fois que je bouge. Je fais de même. Des fois je pense à ce qu'il se passerait si on se parlait encore. Sûrement des tas de fous rire, des conversations sur les garçons, des sorties dans Seattle. Mais tout ça n'est que de la fiction. Je ne reparlerai pas à Heather. C'est terminé.
Je reviens de mes pensées en entendant mon frère passer dans le couloir. Je m'habille d'un short rose flashy et d'un débardeur anthracite. Je me maquille légèrement. Pas besoin de mettre trois tonnes d'eyeliner. Je me mets juste un peu de mascara et un peu de crayon. Juste pour faire ressortir mes yeux. Ils ont une teinte étrange. À la fois marrons, et verts mais aussi quelques touches d'ocre. Ma mère disait que j'avais les yeux couleur automne. D'ailleurs pour elle, je l'ai fait mettre sur ma carte d'identité. Bon d'accord ce n'est pas le meilleur moyen d'honorer sa mère. Mais elle a disparue en même temps que mon père. Il y a treize ans environ. Depuis j'habite avec mon frère Aylwan chez ma tante divorcée, Maria et son fils qui a notre âge : Tyler.
Évidemment au lycée, on ne peut pas nous louper. Trois McWalker dans la même classe, avec la même gueule et qui ont fait les quatre-cent coups ensemble, c'est pas discret. Taylor Snow ma meilleure amie, fait presque partie de la famille.
Je descends à la cuisine et retrouve Tyler et Aylwan qui déjeunent.
J'attrape un bol, le rempli de lait chocolaté et je me sers des céréales. Je jette un coup d'oeil à la pendule accrochée au mur. J'ai encore du temps avant de partir.
Je fixe à tour de rôle mon frère et mon cousin. On a vraiment la même tête. Je suis blonde cendrée et Aylwan est un peu plus blond que moi et a de grands yeux verts, tandis que Tyler vire vers le chatain très clair et ses yeux sont gris. Ils sont tous les deux plus grands que moi, et je ne suis pas petite. Ils doivent faire un mètre quatre-vingt à peu près et moi un mètre soixante-douze. Ils ne sont pas carré, mais sont plutôt musclés ça c'est sûr. On peut dire qu'ils sont canons quand même.
Je vois le plus vieux de nous trois attraper le paquet de céréales et en vider une partie dans son bol.

"- Tyler, si tu pouvais éviter de finir le paquet de céréales neuf ça m'arrangerais, dis-je en m'en servant une seconde fois.
- Hum ? répond-t-il en levant la tête de son téléphone.
- Elle digeais arrête de te rechervir des chéréales, tu vas finir che paquet, répéta Aylwan la bouche pleine.
- Merci de ta finesse Ayl', ricana Tyler.
- Tais-toi, je mange là, rétorqua mon frère.
- Beh ça ! s'exclama mon cousin, j'avais bien compris !
- Les garçons, vous êtes insupportables le matin ! râlais-je."
Tyler me regarda avec de grands yeux et Aylwan s'étouffa à moitier avec son jus d'orange.
"- Quoi ?! Et c'est toi qui dis ça ? s'étonna le blondinet.
- J'espère que tu blagues là ! s'écria l'autre, c'est toi qui est pas vivable le matin !"
Je soupire, lève les yeux au ciel et sors de table. Je prends mon sac à l'étage et le dépose dans l'entrée.
"- Les gars ? criais-je depuis le petit vestibule.
- Oui ? répondirent-ils en cœur.
- C'est l'heure ! Bougez-vous où on va être en retard, les prévenais-je.
- On arrive, me répond Tyler."
J'attrape une paire de chaussures plates et récupère les clefs posées sur le buffet. Je me dirige vers la voiture et m'installe à l'avant. C'est une vieille dame, à moitié pick-up, à moitié quatre-quatre.
Je mets le contact et allume la clim. Malgré le fait que nous sommes en octobre bien avancé, il fait chaud et tout le monde se trimballe en short et débardeur.
Aylwan sort de la maison suivi de près par Tyler, qui s'installe à côté de moi dans la voiture. Mon frère prend la troisième place devant. Oui, ma voiture est géniale !
"- Tu prends pas la moto ce matin ? demandais-je à Aylwan en sortant de l'allée.
- Non, il fait trop chaud, répond-t-il.
- Et toi pourquoi tu viens gratter dans ma bagnole ? questionnais-je Tyler.
- La flemme de prendre la mienne, grommela-t-il.
- Super ! ricanais-je."
Je mis la musique et les garçons finirent par remuer au rythme des basses, complètement réveillés.
J'arrivais devant le lycée avec la musique à fond et les fenêtres baissées. Tout le monde se retournait sur notre passage. Quand je vous dis que les McWalker ne sont pas discrets. Je me garais le plus loin possible d'une Porsche blanche que je détestais et coupais le contact.
Les garçons sortirent les premiers et je les suivis en verrouillant ma voiture. Je me dirigeais vers le bâtiment haut et gris. Il lui faudrait une nouvelle couche de peinture un peu plus gaie.
Mais l'heure n'est pas à la déco. Je dépasse les deux garçons et pousse les deux lourdes portes du hall. Je pénètre dans la grande pièce pleine de monde et me dirige vers le groupe qu'on peut appeler populaire. Au début je ne restais avec eux que pour Taylor. J'ai appris à les apprécier, mais je ne participe pas à leurs blagues débiles. Je suis pas une peste non plus. Avant j'étais très discrète et timide. Plus maintenant. Taylor me fonce dessus et me secoue comme un prunier.

"- Ayme, Ayme, Ayme ! s'écrie-t-elle.
- Taylor calme-toi et dis moi, soupirais-je.
- Je crois que j'ai une touche ! s'exclame-t-elle en lorgnant vers un des garçons du groupe.
- Ne me dis pas Uriel est enfin tombé dans ton filet ? m'étonnais-je.
- Si, si ! couine-t-elle en sautillant.
- Félicitation ma belle, rigolais-je.
- Oh non ! murmure Taylor, regarde-moi ça !"
Je me retourne et croise le regard d'Ava Lincoln. Elle porte une jupe de grand-mère et un chemisier à fleur. À côté d'elle se tient la propriétaire de la Porsche blanche.
Heather Woods.
J'ai bien envie de gâcher sa journée. Elle a gâché deux ans de ma vie cette peste. Je me racle la gorge et me tourne vers Taylor.
"- Non mais franchement, tu as vu comment est habillé Ava aujourd'hui, c'est ridicule, je devrais brûler ses vêtements ! déclarais-je d'une voix forte.

- Et cette pauvre Heather, toujours à se ramasser les ordures, rigole Taylor."
Je vois que ma critique a fait mouche car Ava baisse la tête et Heather serre les poings.

"- Un problème McWalker ?! s'écria cette dernière.

- Juste ta vision qui m'horripile ! répondis-je avec un sourire que j'espérais narquois.

- Il y a quelques secondes tu parlais vestimentaire, je me trompe ?! s'agava-t-elle.

- Non, mon amie est moi disions à quel point nous désapprouvions la tenue d'Ava, rétorquais-je.

- Parce qu'il est vrai que toi, vestimentairement parlant, tu es un exemple avec ton décolleté jusqu'au nombril et ton short à ras-le-cul, c'est mieux ?! s'énerva-t-elle.

- Mais c'est quelle s'énerve la petite Heather. Elle ferait mieux de se rappeler que je connais tous ses petits et sombres secrets, murmurais-je, perfide.

- Tu... Tu n'as pas le droit, tu en as fait le serment ! proteste Heather avec peur.

- Les serments se rompent. Comme les amitiés, dis-je, amère."
Je lui tourne le dos et fonce vers Taylor.
La cloche sonne et je me dirige vers la classe. Je rentre dans la salle et vais m'installer le plus près possible des fenêtres. Ces temps-ci, je me sens oppressée. La peste s'assoit à l'autre bout de la classe. Je commence à prendre le cours et papote avec Taylor, lorsqu'on frappe à la porte. Entre ensuite, la dame de l'accueil. Elle est adorable. Puis derrière se tient une jeune fille plutôt grande. Elle est nouvelle et va être dans notre classe. Elle est très belle. Et venant de moi, c'est rare que je donne des compliments physiques.
Son regard survole la classe et vient se poser sur Tyler, Aylwan puis moi. Je l'ignore et replonge dans mon cours. Cette fille me rend anxieuse au possible. Elle s'assoit à la dernière place. A côté d'Heather. Cette dernière l'ignore superbement.
Le cours se termine et je file aux toilettes. Je m'appuie contre le lavabo. J'ai des nausées violentes. Je n'ai jamais eu mal à la tête comme ça. J'inspire un grand coup et pars vers mon cours suivant. Mathématiques, super, manquait plus que ça.
J'aperçois Taylor et me dirige vers elle.
Soudain mon mal de tête reprend, encore plus violent.
Une peur surhumaine m'assallit. Ma respiration s'accelera et je me sentis perdre pied. Je titubais et m'écroulais juste devant mon frère. On aurait dit que ma tête était entourée par du coton.
Je sentis qu'on m'attrapais sous les aisselles et qu'on m'appuiyais contre le mur. Une voix grave et rauque me parvint et je luttais pour ne pas hurler de frayeur.
"- Elle fait une crise de panique, faut la ramener, annonce la voix grave.
- Comment on fait ?!", s'écrie Aylwan.
- Regarde, ordonne l'inconnu."
Soudain ma joue me cuit et ma vision se clarifie un peu. Devant moi se tient un magnifique garçon aux cheveux noirs charbon, et aux yeux caramels qui paraissent jaune de près. Il m'observe, l'air inquiet.
Ma respiration est saccadée, et j'ai toujours cette frayeur qui m'oppresse. Il s'approche de mon visage et murmure à mon oreille.
"- Retiens ta respiration, ça ira mieux, sussure-t-il."
Sans chercher à comprendre, j'obéis. Je sens la peur s'éloigner et mon esprit s'éclaircir.
Le prof se fraye un passage entre les élèves agglutinés et s'accroupit à côté de l'inconnu.
"- Pour un premier jour, vous faites fort, commente M. Hawkins.
- Elle a fait une crise de panique, explique le nouveau.
- Quelqu'un l'amène à l'infirmerie et tous les autres en classe ! ordonne le prof."
Le nouveau s'apprête à me soulever, mais Aylwan me saisit avant. Tyler est derrière, adossé au mur et regarde le nouveau de travers.
"- Monsieur McWalker, je pense que les deux autres McWalker n'ont pas besoin de vous, soupire M. Hawkins.
- Vous savez très bien que je vais rester avec eux, rétorque Tyler.
- Bien, Monsieur Stone, vous, vous allez en cours, soupire le prof.
- Non, je préfère rester avec les McWalker, refuse le dénomé Stone.
- Vous devriez surveiller vos fréquentations, conseille Hawkins.
- Je suis capable de me débrouiller, râle le brun ténébreux."
Aylwan se tend et part vers l'infirmerie, suivit par Tyler et le bel inconnu.

«The Choosen One»Où les histoires vivent. Découvrez maintenant