Simple et froide comme la nuit. Emportant tout sur son passage. L'ombre marchait. Dans le silence le plus absolu. Engloutissant même l'abysse dans un rien infini. Seul une écume de douleur et d'amertume restait. Les visages s'assombrissaient. Les pensées se dissipaient.
Il n'existait plus que l'ombre. Une ombre qui pour tous avait un nom. Elle était la mère qui a trahis. Le père qui a meurtri. La sœur qui a volé. Le frère qui a détruit. L'enfant qui a menti. La déesse d'un univers entier.
Petit à petit. Pas à pas. L'ombre engloutissait le monde. Car tous les hommes la portaient en eux. Car les humains ne voyaient plus rien que l'horreur. Car leurs corps en étaient imprégnés.
Et les malheurs comme ancrés dans leurs esprits les consumaient. Les âmes se laissaient aller trop vite à la peur. La Haine. L'envie. Et vite un monde qui un jour avait été heureux et plein de vie, n'était plus qu' un trou noir. Un trou ou le moindre plaisir se cachait. Un trou qui faisait disparaître le moindre signe d'émotion.
Dans cet univers froid et impitoyable. Une boite magique. Qui montrai aux humains comment penser. Comment procéder. Comment être. Et tous ce ce qui était différent était faux. Hostile. Cette boite leur disait ce qui était bien. Et ce qui l'était moins. Ce qu'ils devaient croire. Ce qu'ils devaient savoir.
Avec le temps, la faculté de développer des pensées était inconcevable. Rien que le fait de penser était douloureux. Le jugement propre avait disparu. La critique avait été assassinée. La différence devait encore être détruite.
Et le trou noir d' agrandissait. Le trou cosmique dans chaque humain. Qui faisait disparaître chaque jour quelque chose d' primordiale. Ce qui était commun. Ou semblable.
L'hypocrisie. L'ignorance. Ou presque. Pas envers la boite. Elle était tout ce qui restait.
Tous restaient dans l'ombre. De peur que le soleil les trahissent. Et le soleil ne s'est plus montré. Seuls dans le ciel. Des nuages. Gris. Menaçants.
À la fin d'un univers. Alors qu'il se brisait. L'ombre. Qui avait absorbée les peines. Les joies. Les rires et les pleurs. Elle était la seule chose resté humaine.