Chapitre 8

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- On rentre ? me demanda Camille.

- Oui, acquiesçais-je. On aura qu'à se faire une série dans le salon.

- Ouais ! s'exclama ma meilleure amie.

Si vous avez jamais vu Camille excitée, ben dites-vous "heureusement" parce que quand elle est pressée, c'est une championne de la vitesse. Elle rangea ses affaires très vite et, alors qu'on revenait sur le parking d'à côté, elle se rappela qu'on n'avait pas de véhicule.

- Merde Zoé, pourquoi on est partis sans nos chauffeurs ?

- T'inquiète, j'ai de la monnaie pour le taxi.

- Ah, cool alors.

On héla un taxi et il se gara devant nous. Sans attendre, on grimpa et je donnais l'adresse au chauffeur. On arriva 5 minutes plus tard. Les garçons tournaient en rond devant la maison et je me rappelais que c'était moi qui avais les clés.

- Alors, les garçons, vous avez bien poireauté ?

- Ça fait 3 heures qu'on vous attend ! Et c'est pas qu'une expression ! me lança Shane.

Je souris. Lorsque j'échangeais un regard avec Camille, elle me fit un clin d'œil et je compris le message. C'était le moment de vérifier l'efficacité de nos cours de théâtre. Je fis mine de chercher les clés dans mon sac. Soudain, je blêmis.

- Rha putain !

- Quoi ? s'affola Shane.

- Ben j'ai paumé les clés, l'engueulais-je.

- Ah non, c'est pas vrai !

Ethan y crut aussi. Il s'approcha de nous avec Camille qui se retenait de rire. Mais elle réussit à se reprendre et joua la comédie avec moi. Elle émit toutes sortes d'hypothèses et les garçons étaient affolés.

Au bout d'une demi-heure de mensonge, j'éclatais de rire. Je n'arrivais plus à me retenir. Il était 16h, j'avais envie de rentrer à la maison et l'air des garçons avaient fait déborder le vase. Aussitôt ils comprirent et je tendis les clés à Ethan. Pliée en deux, je n'arrivais plus à m'arrêter et mon rire contamina très vite Camille.

- Qu'est-ce qui est si drôle? me demanda Shane.

Je ris encore plus à sa demande.

- Bien, tu ne réponds pas alors je vais me venger d'avoir attendu plus de 3h dehors à cause de vous.

D'un coup, j'arrêtais de rire. Ouh là, sa tête ne me disait rien qui aille. Il me prit par la taille et me hissa sur son épaule. Je me débâtis en lui hurlant de me reposer. Mais il fut catégorique. Il refusait.

Arrivés à ma chambre, il me balança sur le lit et se plaça au-dessus de moi, me plaquant au lit par les poignets. Je n'osais plus respirer tellement notre proximité était grande. Je sentais son souffle dans mon cou alors qu'il y déposait un baiser. Puis, il me lâcha et partit.

J'étais complètement sonnée et je ne redescendis pas dans le salon. Je sortis mon ordinateur portable, réglais le problème de wi-fi, allais verrouiller la porte de ma chambre et lançais un film. Je dus recevoir un million de textos et d'appels mais je ne voulais pas répondre.

J'avais un tel besoin de réfléchir que je n'écoutais même pas le film. Au bout d'une heure et demie, bien sûr, il était fini mais je ne bougeais pas de ma chambre. Je ne m'en rendis même pas compte. Mais qu'est-ce qu'il était en train de me faire ? Pas le film, Shane. Mon dieu...

Soudain, comme gagnée d'un regain d'énergie, je pris mon sac, vérifiais que j'avais le double des clés au cas où, me chaussais et descendis. Le plus silencieusement possible. Il semblait n'y avoir personne alors je récupérais mes clés de voiture sur le meuble d'entrée et partis en claquant la porte. Maintenant, je me fichais qu'ils m'entendent ou non.

Toi et Moi : Deux mois pour tout changerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant